L’étrange appel contre le « séparatisme islamiste »

Cent intellectuels ont lancé un appel contre un « séparatisme islamiste » qui n’est que la partie émergée d’un iceberg idéologique qu’ils n’osent percevoir dans sa globalité.

Plus que l’islamisme, c’est l’islam qui est d’essence séparatiste. Système théocratique aux ambitions hégémoniques reposant sur les révélations faites à un prophète incritiquable dans ses propos, son vécu et ses visées, il n’accepte aucune altérité.
L’islamisme, que les signataires de la pétition distinguent naïvement de l’islam, n’est que l’arbre qui cache la forêt d’une religion conquérante qui, par la natalité et l’immigration combinées, sera majoritaire en France à la fin du siècle.

Comme ces anticommunistes qui, autrefois, se prétendaient modérés pour ne pas être dits « primaires », tombant ainsi dans le piège d’une distinction stalinienne stratégique, ces intellectuels sont phagocytés par ce qu’ils rejettent et s’en font les complices malgré eux.

Le profil très mondain que révèle ce bric-à-brac de signataires formant l’« entre-soi » conformiste du microcosme « parisien » ne plaide guère en faveur de sa crédibilité morale. Trop de ces intellectuels sont déconsidérés par leur passé, tel M. Finkielkraut, ancien maoïste, ou M. Kouchner, ex-étudiant communiste, et d’autres qui ont aussi, en leur temps, flirté avec le discours totalitaire d’une extrême gauche qui a contribué à saper criminellement les fondements d’une société aujourd’hui si perméable à l’islamisation.

Ces signataires n’osent pas, non plus, s’interroger sur la réalité d’une ingénierie sociale « progressiste » qui favorise l’immigration massive et promeut l’inclusion de la diversité culturelle, contre l’assimilation, poussant, de facto, la société vers une dramatique confrontation communautaire.

Plus sincères que ces signataires de salon sont ces anonymes qui, déjà, résistent dans leur réalité quotidienne à l’inimaginable d’une conquête en cours. On pense à ce policier « cassé » pour avoir fait une caricature d’islamistes, ainsi qu’à ces cinquante gamins lourdement condamnés pour avoir déployé une banderole sur une mosquée en construction. On pense aussi à ce professeur, auteur de Considérations inconvenantes sur l'école, l'islam et l'histoire en France à l'heure de la mondialisation, inquiété pour avoir exercé son droit de retrait face à des élèves radicalisés ; on pense à tant d’autres qui, eux, ne pérorent pas vainement depuis une position privilégiée.

Petite confidence de l'auteur : fils d’un rescapé des camps du Việt Minh où 72 % des survivants de Ðiện Biên Phủ furent « génocidés », j’ai appris de mon père que ceux qui s’en étaient sortis n’avaient pas cédé au lavage de cerveau que leur imposaient des "ingénieurs sociaux" marxistes qui tuent l’esprit en l’homme.

Je fus ainsi vacciné contre les perversions dialectiques de nombre de nos intellectuels nationaux abreuvés aux mêmes sources idéologiques et je ne peux m’empêcher de penser, aujourd’hui, face à la duplicité de certains des signataires de l’appel, à ces pompiers-pyromanes que furent Sartre et Glucksmann, ces stalino-maoïstes moralement complices des crimes commis contre des « boat people » dont ils se posèrent ensuite odieusement en sauveurs.

Bruno Riondel
Bruno Riondel
Docteur en histoire

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois