L’étrange timing des médias français
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Le Canard enchaîné a proprement, on le sait, flingué la candidature Fillon. Les informations sur les emplois présumés fictifs et autres histoires de costumes, bien mises au chaud, ressortirent juste au bon moment avec un savant étagement ménageant le suspense (et les ventes). Un chef-d’œuvre de cuisine médiatique.
Mais, évidemment, un tel organe de presse se doit de rester, apparemment, objectif. On ne peut pas toujours taper sur les mêmes, à part (évidemment) l’éternel bouc émissaire officiel : le FN. Là, il s’agit d’un abonnement à prix de gros ! Donc, drapé de probité candide et de lin blanc, Le Canard révèle subitement quelques babioles concernant Richard Ferrand, objectivité apparente oblige.
Oui, sauf que, bien sûr, ces informations, également conservées bien au chaud avant l’élection présidentielle, sortent après l’élection, à un moment où le monarque prédésigné par le système est déjà couronné. Bref, Le Canard se donne, sans risque, l’apparence d’une objectivité qu’il ne pratique nullement. Belle manipulation ! Le plus triste, c’est que personne ne semble s’en apercevoir.
Dans notre beau pays des droits de l’homme, des « valeurs républicaines », certes sibyllines - pour ne pas dire fumeuses -, toutes les informations sont filtrées et diffusées au moment opportun et non au fur et à mesure. Le citoyen a, théoriquement, le droit de tout savoir, mais seulement quand les maîtres à penser l’autorisent à savoir.
Quand, par exemple, saura-t-on le fin mot de l’« affaire Théo » ? Et de tant d’autres, parfois entrevues, le plus souvent savamment occultées ?
L’assassinat raciste de l’infortunée Sarah Halimi, scandaleusement passé sous silence avant l’élection présidentielle, illustre parfaitement la manipulation médiatique qui maintient en laisse l’opinion française, si l’on peut encore parler d’« opinion » du citoyen en France.
Ce qui me console de ces scandales, c’est la claque prise par un Jean-Jacques Bourdin, trop sûr de lui, ayant osé poser la question de l’objectivité de la presse à ses auditeurs, avec le brillant résultat que l’on sait. Pan sur le micro !
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