L’Europe menace : le déficit pourrait coûter 2,6 milliards d’euros à la France

© Commission européenne
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Ce vendredi 23 août est jour d’audition à l’Élysée : le Président y reçoit les candidats au casting gouvernemental. On l’imagine, les fesses calées sur son trône, écrasant de tout le poids de son autosatisfaction les malheureux qui croient encore représenter leurs électeurs. Les benêts ! Pour quoi faire, au juste, ce casting ? Trouver un Premier ministre… Vraiment, qui y croit encore ? On est tenté de répondre « pour passer le temps ». La France en est à son 38e jour sans gouvernement, alors pourquoi pas 45 jours, 62, 86 ou une nomination à la Saint-Glinglin… De quoi laisser à Emmanuel Macron le temps de faire oublier aux Français qu’il est seul responsable de l’actuelle déconfiture, et surtout le temps de repasser le mistigri financier aux gogos qui voudront bien s’en saisir.

Mais il y a urgence, car c’est la Commission européenne qui va siffler la fin de la récré. Elle a prévenu, le 26 juillet dernier : si la France ne met pas un sérieux frein à ses dépenses et continue de s’asseoir sur « les critères du nouveau Pacte de stabilité et de croissance (PSC) adopté au printemps dernier », la punition va tomber. Financière, bien sûr : on annonce une pénalité de 2,6 milliards d’euros pas an, soit 0,05 % du PIB. Cela, si nous ne rentrons pas dans les cordes des 3 % de déficit et si nous ne ramenons pas le montant de notre endettement à 60 % du PIB. Or, le déficit public était de 5,5 % du PIB en 2023, ce qui ne s’est sûrement pas arrangé depuis, et notre endettement de 110 % du PIB. Une bagatelle…

Macron, qui se rêve probablement en président de la Commission européenne et ne cesse de chanter les louanges de l'UE, a été prévenu de longue date, mais sans doute croit-il pouvoir faire, là aussi, du « en même temps » : je fais votre pub et vous me fichez la paix sur mes déficits. Sauf que ça ne se passe pas comme ça, et la petite blagounette de la dissolution n’a guère plu à ses chers amis, tout européiste qu'il est.

Comme le rappelle le site Euractiv.fr, « pour faire face à cette menace, le ministre démissionnaire de l’Économie, Bruno Le Maire, répète depuis des mois que l’objectif est de ramener le déficit français sous les 3 % d’ici 2027 et, donc, de procéder à des coupes dans les budgets publics ». Oui, mais voilà, personne ne veut rogner dans les dépenses, et ce ne sont pas les promesses de rasage gratis des uns et des autres qui vont changer la donne.

Vous reprendrez bien un peu d’impôts ?

Et puis, il faut compter avec la guéguerre que se livrent les ministres « démissionnaires ». C’est ainsi que Gabriel Attal, retournant quand ça l’arrange sa casquette de Premier ministre-député, a adressé le 20 août, à chaque ministère, les « lettres plafonds » détaillant pour chacun les montants qui seraient alloués en 2025 : identiques à ceux de 2024, soit 492 milliards d’euros. Cela, nous dit-on, si l’inflation se maintient à 2 %, « représenterait une coupe effective de 10 milliards d’euros ». Et si ma tante en avait…

On ne sait si Macron a une tante, mais il a Lucie Castets : celle qui a apporté sa petite contribution pour faire de Paris une capitale surendettée (7 milliards d'euros) au point de frôler la mise sous tutelle, « compte mettre en place un plan de relance qui pourrait atteindre 10 milliards d’euros par an, avec des investissements dans la santé, l’éducation ou les transports ». Un miracle ? Non. De nouveaux impôts « qui ne toucheront que les ultrariches ». T’as qu’à croire…

Rappelons que le prochain PLF (projet de loi de finances) doit arriver devant l’Assemblée le 1er octobre. Ça urge. On connaît bien quelque 9.379.092 Français (32,05 % des suffrages exprimés le 7 juillet) qui auraient des idées pour réaliser des économies. En grand démocrate, le Président Macron a décidé de les ignorer.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

39 commentaires

  1. La France ne peut juridiquement pas contester les sanctions financières de la Commission européenne pour déficit excessif étant donné que lors du Conseil de l’UE du 20 décembre 2023 Macron a donné son accord au texte européen qui le permet, à savoir le Pacte de Stabilité et de Croissance-PSC. Ce Pacte a ensuite été voté par le Parlement européen et est entré en vigueur le 30 avril 2024. En conséquence de quoi, la signature de l’exécutif Macron lie la France qui devra payer cette amende 2,6 milliards € en cas de mise en recouvrement.

  2. Comment faire mouche et décrédibiliser tout ce que l’on dit ? C’est simple : terminer le pamphlet en accusant Lucie Castets d’être responsable du déficit de la Ville de Paris. Oubliez les faits, peu importe qu’elle soit en poste depuis peu et qu’elle n’ait aucune influence sur les finances globales de la ville, encore moins sur les dix dernières années, la réalité n’existe pas.

  3. Pour faire des économies on supprime le poste de Président de la République et toute la clique de l’Elysée. Ainsi tous ces parasites arrêteraient de faire couler la France.

  4. Ajouter une pénalité de 2,5 milliards au déficit français, ça me parait une mesure européenne bien incohérente, mais avec les incohérences déjà en vigueur avec la politique d’Ursula et de son équipe, il faut effectivement s’attendre à tout. Et on attend d’ailleurs encore que ladite Ursula mette sur la table les pièces de son contrat avec Pfizer pour juger de sa propre probité financière. Ce qui aurait dû être fait avant de se prononcer sur sa réélection à la tête de la Commission.

  5. le gars qui est à l’Elysées promettait en 2017 (il en a fait des promesses jamais tenues) de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires, il n’en a pas supprimé mais en a fait embaucher 148 000, un exemple qui rend fou nos concitoyens agriculteurs avec la paperasse qu’ils doivent parcourir chaque jour, eh bien nous avons 16000 fonctionnaires qui crée de la paperasse pour l’agriculture en France, en Allemagne ils sont 900, et il y en a tant d’autres comme les ARS on en a vu l’efficacité pendant le covid, elles bloquaient toutes les initiatives.

  6. Merci Macron, merci Bruno Le Maire vous êtes tous deux les hommes politiques que la France n’à jamais eu. Vous ne briller vous deux que votre médiocrité
    Hélas pour nous Francais c’est tombé sur notre pays

  7. Ca c’est le montant annoncé mais les inutiles de la commisison on soif de bien plus… Macron va les aider…. Un jour personen pourra payer et c’ens era enfin fini de la merd’UE. Vive ka faillite de la France qui aiderait cela.

    • Van der Leyen et sa Commission sont bien sûr les ordonnateurs de cette énorme amende encourue par la France. Mais vis à vis de la Nation française, le premier fautif et responsable, c’est Macron puisque en signant le Pacte de Stabilité et de Croissance-PSC en décembre 2023 à une date où notre déficit public dépassait déjà 5 % et 110 % de notre PIB, il a approuvé le paiement de cette sanction dont il connaissait par avance le montant de 2,6 milliards.
      Macron aurait pu s’opposer au PCS, car sans sa signature ce Pacte n’aurait pas été voté. Au contraire, il a sciemment laissé la France aller contre le mur.
      Et même sans désapprouver le PCS, il aurait pu demander et obtenir un moratoire dans le déclenchement de la procédure pour déficit excessif compte tenu du poids financier de la France qui compte pour 18,50 % (27,2 milliards €) dans les contributions versées en 2023 par les Etats membres à l’UE. Rappel que nous sommes en effet le 2ème contributeur au budget européen derrière les 23,6 % de l’Allemagne et devant les 12,8 % de l’Italie. Sans notre contribution française, l’UE est en cessation de paiement.

  8. Bah, un câlin à Van der Leyen et Macron va nous arranger ça. On voit mal l’UE se mettre la France (trop) à dos.

  9. Faillite de la France ou pas , il y aura toujours les mêmes gens qui iront manger de la brioche dans les paradis fiscaux tandis que le « sans dents » moyen continuera de crever de faim.

  10. La France est en manque de pognon et pour l’aider, on lui file une amende de 2,6 milliards. Pas logique tout cela ! C’est l’histoire d’un noyé à qui on enfonce sa tête sous l’eau pour qu’il aille mieux.

  11. Macron a tout prévu ; aggraver la situation économique du pays pour le soumettre à l UE. Il fait le job n en doutez pas. Quant aux pénalités, il y a encore des ressources financières : n a t on pas chuchoté  » épargne des français  » .
    Croyez moi, il vaut mieux aujourd’hui avoir des dettes et être locataire.

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