LFI : L’attaché parlementaire d’Ersilia Soudais fiché pour appel à l’intifada

Capture écran QG TV
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Ersilia Soudais dans la tourmente. Ou, plutôt, l’un de ses attachés parlementaires. En effet, Ritchy Thibault, 20 ans, est bien connu des services de police et de la Justice, d’après les informations recueillies par Europe 1. Le collaborateur d'Ersilia Soudais a été, ou est encore, inscrit au Fichier des personnes recherchées (FPR), où il a été fiché en avril 2023 en raison de son implication fréquente dans des « troubles à l'ordre public » et de son appartenance à l'extrême gauche radicale. Un second fichier, celui de la Prévention des atteintes à la sécurité publique (FPSAP), aurait ajouté son nom, cette année 2024. Avec autant de mentions dans les fichiers de la police, Ritchy Thibault semble loin d’être un militant apaisé. Lors d'une manifestation à Paris, le jeune homme a même été entendu prononçant des paroles jugées anti-israéliennes : « Le seul chemin dans les rues de Paris, c’est l’intifada ». Des propos immédiatement signalés à la préfecture de police de Paris, qui a effectué un signalement au procureur de la République au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale concernant des faits d’incitation à la haine et à la discrimination. Plus récemment, le député européen RN Matthieu Valet a annoncé saisir le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau après que le militant d'extrême gauche a déclaré, sur X, que les policiers français étaient « les enfants de Pétain ».

Un militantisme radical sous surveillance

Porte-parole de PEPS, un collectif promouvant une « écologie de rupture » et la mise en place d’une « Seconde Commune écologique et sociale », et co-fondateur du collectif d’extrême gauche Peuple révolté, Ritchy Thibault n’a jamais caché ses convictions extrémistes. Militant antiraciste et antifasciste autoproclamé, il est un habitué des mouvements radicaux. En témoigne sa toute récente intervention devant les militants du syndicat d’extrême gauche Union syndicale Solidaires pour évoquer le sujet de l’antitsiganisme.

Identifié par les autorités dans au moins 16 actions de contestation et de désobéissance civile, Ritchy Thibault est un participant assidu des manifestations. Le militant ne manque jamais un 1er mai et s’affiche aux mobilisations anti-bassines à Sainte-Soline, où des affrontements ont gravement blessé plusieurs gendarmes. Un activisme qui trouve ses origines dans les manifestations des gilets jaunes. Alors âgé de 15 ans, Ritchy Thibault avait organisé une manifestation devant un hôpital public pour protester contre l’arrestation d’une figure bien connue du monde complotiste : Marc Granié, proche d’Éric-Régis Fiorile, président du « Conseil national de transition de la France » qui appelait à « marcher sur Paris ».

une « petite phrase » de trop ?

Lors d’une marche pour la fin du racisme systémique, le 23 septembre 2023, Ritchy Thibault visait directement « Emmanuel Macron et Gérald Darmanin », appelant à les « traquer » pour « les faire payer ». Cette stratégie de l’intimidation n'est pas nouvelle et l’intéressé n’hésite pas à employer des termes violents pour galvaniser ses troupes.

Habile joueur de la menace et de l’invective, Ritchy Thibault a atteint son paroxysme de provocation en février dernier, lors de la 60e édition du Salon de l’agriculture, en apostrophant le président de la République en ces termes : « L’éborgneur, Emmanuel Macron, n’oublie jamais que nous sommes dans le pays de la Révolution française, le pays qui fait tomber la tête des monarques ».

Des propos qui lui ont valu une interpellation immédiate et un procès en août dernier – reporté, devant la chambre correctionnelle du tribunal de Paris, au 26 mars 2026. Ritchy Thibault risque jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende (art. 433-5 du Code pénal), cinq ans de privation des droits civiques et dix ans d’interdiction d’exercice d'une fonction publique (art. 433-22 du Code pénal).

Contactés par BV, Ersilia Soudais n'a pas daigné répondre et Ritchy Thibault s'est fendu d'une émoticône rieuse.

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

2 commentaires

  1. Un appel à l’intifada, c’est un appel à la révolte contre l’ordre établi. On entre donc dans le cadre d’un appel à la sédition. Il s’agit donc d’un délit dont la sanction prévue par le Code de Procédure Pénale est de 6 mois d’emprisonnement et de 7500 € d’amendes.

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