LFI, l’Institut La Boétie et l’obsession de l’extrême droite

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Ce dernier week-end, tenaillé par l’urgence de la situation, l’Institut La Boétie tenait un colloque sur le thème : « Extrême droite : le dessous des cartes – Comment la vaincre ».

L’Institut La Boétie est un think tank (comprenez : une boîte à idées partisanes) créé en octobre 2019. Il est sous la présidence conjointe de Jean-Luc Mélenchon et de Clémence Guetté, la coordinatrice de son programme présidentiel en 2022, et « se donne l’ambition d’être à la fois un lieu d’élaboration intellectuelle de haut niveau et un outil d’éducation populaire ».

À dire vrai, le mot « rééducation » serait plus juste. Et, donc, soucieux de l’éducation des masses, les penseurs de l’institut se sont penchés, les 21 et 22 octobre, sur la bête immonde qui renaît de ses cendres.

Si l’institut a programmé ce « colloque exceptionnel », c’est, lit-on sur la présentation, parce qu'« aujourd’hui, l’extrême droite s’impose à la télévision, dans les rues, et même sur la scène politique, sans rencontrer suffisamment de résistance ». C'est particulièrement évident dans les médias de service public ! « L’extrême droite contamine le champ politique et médiatique, brouillant les frontières entre ses différentes manifestations, poursuit notre institut. Il est donc impératif d’analyser de près ce qu’elle représente aujourd’hui, dans toutes ses nuances, pour la contrer sous toutes ses formes ».

Voilà donc l’essentiel du programme de ce colloque de la dernière chance :

– Médiatisation de l’extrême droite et extrême-droitisation des médias
– Plutôt Hitler que le Front populaire ? Les dominants et l’extrême droite
– Le programme économique du RN : derrière l’imposture sociale, l‘offensive néo-libérale
– Racisme et fascisme
– Le genre de l’extrême droite : antiféminisme et fémo-nationalisme (sic)
– Qui vote pour l’extrême droite ?

Rien de nouveau sous la pluie, me direz-vous, sauf ce « fémo-nationalisme » dont j’avoue ne pas savoir très bien de quoi il s’agit. La dernière rubrique, fine analyse sociologique de l’électorat ouvrier à rééduquer, mérite particulièrement l’attention, notamment l’intervention de la sociologue Violaine Girard. Cette jeune dame est l'auteur de l’ouvrage Le FN au village : trajectoires de ménages populaires du péri-urbain (Éditions du Croquant). Et voici son analyse.

Communautarisme blanc ?

« J’ai observé des trajectoires de familles qui se stabilisent, dit-elle. Leurs enfants vont faire des BTS ou des bacs pro, vont rarement vers les filières générales. Ils n’envisagent pas la promotion sociale par la réussite scolaire. Ils envisagent l’idée de trouver des emplois, concrètement. » On ne voit pas en quoi un BTS est moins valorisant qu’un master en sociologie, mais bon… Ça se corse : « Soit ils travaillent dans des PME, ils se disent "le patron, il est comme moi, il travaille beaucoup, il faut qu’on s’en sorte". Donc une adhésion à la vision économique de droite d’une façon assez ancienne, et ils vont présenter une forte défiance vis-à-vis des responsables politiques établis – de gouvernement – et un certain nombre d’entre eux vont se radicaliser et voter plus ou moins régulièrement FN puis RN. »

Mais il y a plus grave, encore : « Ces familles, ces ménages sont très soudés dans un entre-soi blanc (sic) », explique doctement cette sociologue. Ces familles, ces ménages très soudés ont porté, localement, « des hommes qui arrivent, à la cinquantaine, à rentrer au conseil municipal parce qu’ils ont des trajectoires respectables, qu’ils ont pu devenir propriétaires (sic !), qu’ils ont progressé dans leurs entreprises et, en fait, ils vont s’attacher à maîtriser le peuplement de leur commune et ils vont légitimer en actes des discours qui stigmatisent à la fois les locataires de logements sociaux mais aussi les ménages racisés. Et, donc, les ménages à qui on assigne une origine migratoire. »

Bref, résumons : pour Mme Girard, il vaut mieux être chômeur et abonné aux aides sociales que propriétaire, bosseur, respectable et élu pour contribuer au bien commun. Surtout, dans une inversion proprement stupéfiante de la réalité, ce sont les Blancs du péri-urbain qu’elle accuse de communautarisme. Un comble !

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Mme DELARUE, dans votre conclusion, vous dites que pour Mme GIRARD, il vaut mieux être chômeur et abonné aux aides sociales. Oui mais vous oubliez un point important : il vaut mieux être pro Hamas, c’est incontournable !

  2. Désolé ; Je suis né blanc , ce qui fait de moi un raciste . Je ne vote pas a gauche , ce qui fait de moi un fasciste .Je suis un hétéro , ce qui fait de moi un homophobe . Je suis propriétaire de ma maison , ce qui fait de moi un riche possédant . Je suis de confession chrétienne , ce qui fait de moi un chien d’infidèle aux yeux de quelques millions de musulmans . Je réfléchis , sans avaler tout ce que la presse me dicte , ce qui fait de moi un réactionnaire . J’ai 68 ans et je suis retraité , ce qui fait de moi un vieux con .Je tiens a mon identité Française et ma culture , ce qui fait de moi un xénophobe . J’ai le goût de l’effort et du dépassement de soi , ce qui fait de moi un attardé social . J’aimerais vivre en sécurité et voir les délinquants en prison , ce qui fait de moi un gestapiste . J’ai été éduqué sévèrement et j’en suis reconnaissant a mes parents , ce qui fait de moi un bourreau d’enfants opposé à leur épanouissement . Donc je remercie tous mes amis qui osent encore me fréquenter malgré ces nombreux « défauts » , et dieu sait , ils sont nombreux . Alors ce fameux  » Institut la Boétie » , ces fameux donneurs de leçons qui ne vivent pas sur la même planète que moi aillent se faire voir chez les Grecs .

  3. « L’Institut La Boétie ». Vus ses animateurs, ils auraient pu l’appeler Institut Robespierre, voire Pol Pot, ça aurait été plus ressemblant. Question : pourquoi vous faites-vous complices de ces manœuvres grossières qui ne visent qu’à travestir la réalité?

  4. « La bête immonde qui renaît de ses cendres ». Précision importante et nécessaire, ces cendres sulfureuses sont nauséabondes et rappellent les heures les plus sombres !

  5. Il faut faire des études pour être sociologue? Merci de m’éclairer car après avoir lu cet article, j’ai comme un doute…
    J’en profite aussi pour m’excuser platement parce que dans ma famille on est tous blancs. Désolé…

  6. Il y en a qui sont un peu compliqués dans leurs raisonnements. Donc en bref, vouloir s’en sortir par les études, fréquenter des gens avec lesquels on partage des idées communes et des activités communes, ce n’est pas le bon mode de vie. Et bien non, il y a des gens qui veulent vivre simplement, partager avec les autres quels qu’ils soient et qui ne demandent pas la carte du parti avant d’échanger avec les gens.

  7. à première vue ces gens là continuent de creuser, les shadocks pompaient eux creusent mais pour aller où ? En mal de reconnaissance, ils cherchent le buzz, une phrase par ci une autre par là et les médias affamés en font des caisses pendant des jours.

  8. Comment, tous ces nouveaux compagnons de route et autres idiots utiles, se voient ils dans la théocratie que pourrait devenir la France ? en ministre ? en conseiller ? dans leurs rêves ….ils seront les premiers à finir dans les culs de basse fosse car il faut toujours se méfier des traitres.

  9. « un outil d’éducation populaire », on sait ce que cette phrase signifie dans la bouche de révolutionnaires. Staline, Lénine, Mao, Pol Pot, Castro et tant d’autres nous ont montré combien ces gens sont « performants dans l’éducation populaire !!

  10. Le niveau de pseudo réflexion de ces groupes de « pensées » atteint un niveau de plus en plus bas mais je suis confiant ça peut encore baisser ! Sauve qui peut ! Extrême droite et raciste avec ça on peut tout balancer. Hitler était national socialiste je crois non !

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