LGBT : d’une petite phrase, Macron se met les trans à dos

trans

Le Président des petites phrases est de retour. Au grand dam des candidats de sa propre majorité qui l’avaient supplié de se faire discret, le temps de la campagne. Incapable de garder la langue dans sa poche, le chef de l’État a, une nouvelle fois, fait le buzz. Il faut croire qu’il aime trop la lumière des caméras et le son de sa voix.

C’est ainsi, lors d’un déplacement en Bretagne, mercredi 19 juin, qu’Emmanuel Macron a créé la polémique. Il a fustigé le programme du bloc d’extrême gauche pour les législatives, et s'est notamment attaqué à une proposition du Nouveau Front populaire qu'il a jugée « ubuesque », qui permettrait d'« aller changer de sexe en mairie ». Une pique qui a immédiatement causé la fureur des militants LGBT. « Nous avons été sidérés des propos du Président », s’est émue Anaïs Perrin-Prevelle, directrice de l'association OUTrans, à France Info. « Emmanuel Macron convoque la transphobie pour attaquer les programmes de ses opposants », a également jugé la présidente de SOS Homophobie, Julia Torlet, sur X. De son côté, l’écolo Mélanie Vogel a condamné des propos « à gerber », tandis que le magazine Têtu y voyait « un discours flattant la transphobie, dans le droit sillage de Marion Maréchal-Le Pen ».

De quoi est-il précisément question, ici ? Actuellement, le changement de sexe à l'état civil doit être validé par la Justice. Il faut « démontrer que le sexe indiqué sur votre état civil ne correspond pas à celui de votre vie sociale (identité de genre) », détaille le site service-public.fr, expliquant les démarches à accomplir, et notamment une demande « auprès du tribunal ». Aucune transition médicale ou traitement n'est requis, mais le requérant doit « apporter la preuve, par tous les moyens », de sa transition.

C’est sur cette procédure que la gauche souhaite revenir. Il s’agirait de permettre le changement de sexe sur son état civil grâce à « une déclaration remise à un officier de l'état civil » sans qu'aucune pièce justificative ne soit nécessaire. C’est l’application concrète de la théorie gauchiste et, un poil, démiurgique de « l’autodétermination ».

Une petite phrase calibrée

Frappée au coin du bon sens, la sortie du Président n’en est pas moins étonnante pour autant. N’était-ce pas le même Emmanuel Macron qui, en 2022, dans le magazine gay Têtu, s’était déclaré favorable aux revendications des groupes de pression LGBT ? « Les personnes qui s'engagent dans un processus de transition doivent être respectées dans leur choix et leur vie ne doit pas être rendue plus complexe par des procédures administratives si elles sont inutiles », avait-il alors affirmé. Mais deux ans plus tard, les voix des électeurs conservateurs font défaut au camp présidentiel et il devient urgent de leur envoyer un clin d’œil à l’approche des élections législatives... quitte à perdre en route certaines franges de son électorat de gauche. « C’est vrai que nous, les personnes trans, on n'est pas très nombreuses, on n’est pas des électeurs nombreux, analyse correctement Béatrice Denaes, co-présidente de l'association Trans Santé. Si c’est un parti très extrême qui passe, ça veut dire que pour nous, ça va être très très compliqué… »

Qui sont les « transphobes » ?

Mais de quel « parti extrême » parle cette personne trans ? S’agirait-il, par hasard, du RN, qualifié honteusement de « transphobe » pour la simple raison qu’il souhaite protéger les enfants et interdire aux médecins de leur prescrire de dangereuses hormones croisées ou de pratiquer sur eux des chirurgies dites de « réassignation sexuelle »? À tout prendre, c’est plutôt à l’extrême gauche que se situent les intolérants et les « phobes » en tout genre. Les musulmans, islamistes et autres fans du Hamas ne sont pas connus pour leur progressisme en matière de mœurs. Sandrine Rousseau a beau répéter partout que « le Nouveau Front populaire est LGBTQIA+-friendly », on sait que c’est faux. Pas plus tard que cette semaine, on découvrait la position assez peu friendly d’une certaine Amal Bentounsi, candidate LFI dans la sixième circonscription de Seine-et-Marne. « On ne peut pas en vouloir à un croyant d’être homophobe si sa religion l’est », avait-elle écrit sur Facebook, il y a quelques années.

Aujourd’hui encore, c’est cette philosophie qui continue de prévaloir à gauche. La haine et la violence sont autorisées quand elles sont exercées au nom de l’islam. Le progressisme radical n’est exigé que du quidam occidental.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

27 commentaires

  1. Ce n’est certainement pas pour rien que les candidats amis de macron le supplient de ne plus intervenir, de ne plus parler … Ils ont même honte de s’afficher de la macronie et, comme par magie, la photo de machiavel a disparu de tous leurs tracts et affiches de campagne. Et cela ne l’incite toujours pas à la jouer un peu modeste ? Si ce n’est pas pathologique ce comportement, je n’y comprends plus rien.

  2. Il y a 10ans, Hollande a ouvert la boite de Pandore avec le mariage homo. Depuis, les caprices kafkaïens des gens bizarres (doux euphémisme) se succèdent. Il n’y a pas de raison que çà s’arrête. Macron n’est pas Poutine et je ne vois aucun des présidentiables qui le soit. Faudra-t-il attendre la charia pour en finir avec ces inepties.

  3.  » La haine et la violence sont autorisées quand elles sont exercées au nom de l’islam. Le progressisme radical n’est exigé que du quidam occidental. » Que les trans , homo et LGBT ruminent bien cette phrase et surtout qu’ils n’oublient pas qui les attaquent ici et dans quels pays ils sont persécutés voir violentés ou pire .

  4. La gauche a une fascination morbide pour l’absolu : plus pur que moi tu meurs! En découle son sectarisme et son intolérance. La grande erreur de la droite depuis 50 ans a été de quémander l’approbation de la gauche. Chimère quand on voit qu’ils s’ostracisent déjà entre eux. Toute la pensée de gauche témoigne d’une grande paresse intellectuelle.

  5. Deux éléments dans cette dérive par rapport aux soit disant « associations progressistes » :
    1 – Emmanuel Macron qui, en 2022, dans le magazine gay Têtu, s’était déclaré favorable aux revendications des groupes de pression LGBT : qu’ils ne se plaignent pas car jamais cette idéologie s’est faite « raprésentée » par cette macronie ! …
    2 – Amal Bentounsi, candidate LFI dans la sixième circonscription de Seine-et-Marne. « On ne peut pas en vouloir à un croyant d’être homophobe si sa religion l’est » … Pourquoi cette association n’attaque pas directement cette candidate LFI et tous ses copains pour « transphobie » ? … La réponse est sou jacente dans la question qui précise l’appartenance politique ! …

  6. Dès que l’on n’est pas d’accord avec le camp du bien, on est au choix ou en globalité : raciste, fasciste, transphobe, homophobe, ou d’autres encore.
    Or, on ne m’enlèvera pas de l’idée qu’une personne qui se reproduit dans le corps d’un autres est un mâle, et une personne qui se reproduit dans son corps, une femelle. Le reste est simplement du délire.

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