L’hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard tourné en dérision sur TikTok

Paty Bernard TikTok

Mise à jour 14/10/24 : En Indre-et-Loire, quatre incidents ont été notés lors de la minute de silence. 

Une minute de silence - « obligatoire », nous précise le ministère de l’Éducation nationale - a été observée, ce 14 octobre, dans tous les collèges et lycées de France, en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, professeurs victimes du terrorisme islamiste. Ce temps d’hommage, qui a été organisé selon les horaires et les modalités jugés les plus appropriés par les différents établissements, a pu, dans certains cas, être suivi d’un temps de réflexion. Mais sur le réseau social TikTok, prisé des plus jeunes, l’initiative de saluer la mémoire des deux enseignants est loin de faire l’unanimité. Dans une courte vidéo publiée sur ce réseau, Anne Genetet, nouveau ministre de l’Éducation nationale, a tenu à expliquer en amont le sens de cette minute de silence. La nouvelle locataire de la rue de Grenelle ne nomme même pas l’islamisme comme responsable de la mort de deux professeurs - elle préfère l’expression « assassinés pour avoir défendu la liberté d’expression ». Pourtant, sa vidéo a été abondamment commentée, et la minute de silence très décriée par les utilisateurs de TikTok.

« La flemme »

« Et la minute pour Gaza ? » « Et la minute pour la Palestine c quel jour ? » (sic). « Encore, wesh, on va en faire combien frère ? » (sic). Sous la vidéo TikTok du ministre, des élèves ou utilisateurs du réseau social ne cachent pas leur mécontentement. Certains refusent même de participer à ce nouvel hommage pour les deux enseignants assassinés. « Faut tourner la page », lance l’un d’eux. « La flemme. Et pour la Palestine y a plus personne », s’indigne un autre. « Flemme. En plus, c’est qui, Samuel Paty et Dominique Bernard ? », surenchérit l’un d’eux. « Faites pas ça, je vais rigoler », abonde un dernier. Dans ce flot de commentaires déplacés voire injurieux, quelques rares voix s’élèvent pour défendre l’importance de cette minute de silence. En vain.

En effet, sous d’autres publications qui abordent également l’organisation de la minute de silence, les commentaires se ressemblent. Certains utilisateurs ne veulent pas respecter le temps d’hommage : « J’la fais pas. […] Il a insulté le prophète ». Un autre écrit : « Ça y est, ça fait quatre ans… Ils veulent pas le lâcher ». Ou encore : « On va faire ça jusqu’à quand ? »

Ce 14 octobre, à la sortie des cours, toujours sur TikTok, quelques collégiens et lycéens se vantent de ne pas avoir gardé le silence pendant le temps d’hommage. « J’étais en fou rire », « Tout le monde a ri », « Toute ma classe rigolait », peut-on ainsi lire, en commentaire, sous certaines vidéos. D’autres, et en grand nombre, assurent sur ce réseau social que la minute de silence n’a pas été organisée dans leur établissement scolaire ou que leur professeur l’a « oubliée ». Des témoignages succincts que BV n’a pas pu vérifier à ce jour, mais qui rejoignent un mail, envoyé par un chef d’établissement et rendu public par René Chiche, professeur de philosophie : « vu de la situation interne (nombreuses tensions entre élèves), au vu du délai bien court pour permettre de préparer collectivement cette minute, […] nous avons décidé de penser à nos collègues […] sans minute de silence collective », assume ce chef d'établissement.

Plus de 500 incidents en 2023

Il est pour le moment « trop tôt », souligne le ministère de l’Éducation nationale contacté par BV, pour évaluer et quantifier le nombre d’incidents qui auraient perturbé la minute de silence organisée ce 14 octobre. La presse locale, notamment La Nouvelle République, fait déjà état de quatre incidents lors de la minute de silence en Indre-et-Loire. Des élèves auraient crié « Allah akbar » et un parent d’élève se serait opposé à ce temps d’hommage. L’année dernière, quelques jours après la mort de Dominique Bernard, plus de 500 incidents (rires, sifflements, bruit voire apologie du terrorisme) avaient perturbé la minute de silence. Des incidents qui avaient conduit à l’expulsion définitive de 85 élèves et à des sanctions temporaires (322 exclusions temporaires, 47 définitives avec sursis). En 2020, lors de l’hommage à Samuel Paty, déjà 400 incidents avaient été recensés, dont 150 pour apologie du terrorisme.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

67 commentaires

  1. On a là les conséquences d’élections consécutives qui,depuis des décennies,ont reconduit des politiques qui ont contribué à renforcer chaque fois un peu plus un processus immigrationniste,en faisant venir par millions des personnes qui nous détestent,totalement inassimilables.Donc,à la base,ce sont les électeurs ,qui sont coupables de ce qui se produit.Le processus en question est d’autant plus difficile à inverser,que l’électorat est actuellement constitué d’un important pourcentage d’individus ,aux origines lointaines,devenus » français »,qui se foutent complètement du Pays ,de ses traditions et de ses us et coutumes.Un patrimoine qu’il conviendrait de mettre sous le boisseau afin de faire la part belle aux moeurs venues d’ailleurs. Ce qui implique de renoncer à ce qu’on est soi même.Il parait que ça s’appelle  » le mieux vivre ensemble ».

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