L’homme blanc, pas homme et pas blanc, existe
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La séquence a fait le tour des réseaux sociaux à la vitesse de la lumière. L’invité de Schneidermann, qui interprète Je ne suis pas un homme, je ne suis pas blanc, est incontestablement le tube de l’été. Celui sur lequel nous allons danser. Le refrain entêtant qui envahira les plages. Remixé par David Guetta : “I’m not a man, I’m not white.” Ibiza en délire…
Il nous faut, hélas, quitter le monde de la fête pour tenter d’analyser les raisons de ce succès. Comprendre pourquoi la réaction d’Arnaud Gauthier-Fawas, refusant d’être pris pour ce à quoi il ressemble, est comico-ridicule.
Son air très contrarié, d’abord. Derrière les lunettes, le regard se durcit, puis la bouche se pince. "Ah, ben, dites donc, où suis-je tombé ? Dans quelle pétaudière me suis-je égaré ?"
Ce Schneidermann qui ose prétendre qu’il y a quatre hommes sur le plateau. Quelle outrecuidance ! Quel cuistre !
Il faut reconnaître que l’animateur journaliste n’a pris aucune précaution. Il pouvait s’agir de quatre réverbères ou peut-être même n’y avait-il que deux entités qui, par un effet d’optique rarissime, semblaient s’être dédoublées. Schneidermann s’avoue désolé d’avoir commis une telle bourde. Dire que celui qui ressemble en tous points à un homme est un homme est tout de même très inconvenant. Où avait-il la tête ? Présumerait-on qu’un individu en salopette bleue pleine de traces de cambouis est mécanicien ? Évidemment non. Il s’agit peut-être d’un pianiste de jazz qui vient d’interpréter un morceau très technique.
Alors que le débat semble pouvoir commencer, un deuxième incident survient. Cette fois-ci, voilà qu’un des invités, pourtant très LGBTiste, affirme que tous les participants de l’émission sont blancs. Re-boulette. L’être humain avec une barbe et une calvitie naissante qui n’est pas un homme revendique de ne pas être blanc non plus. Des téléspectateurs s’emparent de leur télécommande pour régler les paramètres de l’écran. Effectivement, en forçant la luminosité, il est noir. Mais les autres aussi. Que faire ?
À la problématique d’Arnaud Gauthier-Fawas, le non-ceci et non-cela, une seule solution possible : l’apposition de Post-it®. Un sur le front portant la mention « Je ne suis pas un homme ». Un autre sur la joue : « Je ne suis pas blanc. » Éventuellement un autre sur le bras : « Ceci est ma jambe. » L’être humain livré avec une notice explicative. Toutes revendications possibles : « Je suis Nadine Morano », « Je suis mort », etc.
Ces deux obstacles majeurs surmontés, le débat peut reprendre. Après quelques minutes d’une discussion plutôt intéressante, le non-homme à barbe fait un retour fracassant. "Sur Tinder, il y a désormais plus de 50 auto-définitions de genre possibles", clame-t-il. Schneidermann n’en revient pas ! C’est le BHV ! "Certaines associations en ont recensé 70 !", ajoute-t-il. Le débat devient trop technique. Seul un mécanicien en salopette pourrait démêler tout ce bazar. Mais s’il est, en réalité, pianiste de jazz, on est mal barré...
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