Libé et le nouveau syndrome de Stockholm
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Ebba avait 11 ans. Elle ne rentrera plus jamais de l'école : elle a été assassinée, ainsi que quatre autres de ses compatriotes, à Stockholm, par un Ouzbek, qui n'aurait jamais dû se trouver en Suède. Libération, qui n'en est plus à une abjection près, titre cependant "À Stockholm, ça risque d'être plus chaud pour les musulmans."
L'auteur de l'attentat était connu des services de renseignement. Il collectionnait, sur sa page Facebook, des films de propagande terroriste : il n'a cependant jamais été entendu par les autorités concernées. Il avait été débouté de sa demande d'asile formulée en 2014 avec ordre de quitter la Suède au 1er janvier 2017. Depuis le 27 février, le sachant toujours sur le territoire, le Bureau des migrations transmettait un avis de recherche à la police des frontières. En vain. Le 7 avril, sur ordre de l'État islamique, Rakhmat Akilov, 39 ans, fonçait dans la foule, massacrant cinq personnes et faisant au moins 15 blessés.
À cause d'une machine judiciaire d'évidence totalement impuissante, Ebba ne rentrera jamais plus de l'école.
Et la priorité de Libération est de donner la parole aux musulmans de la ville. Au propriétaire du Jerusalem Kebab, qui a servi plus de clients que d'habitude, cette funèbre soirée, et qui s'inquiète exclusivement du devenir de sa communauté. Pensez, elle va encore être stigmatisée... À Soumaya, qui porte le voile et se soucie d'être tenue pour responsable avec ses sœurs de même religion. À Mia, avec qui des gens « se sont détendus » en buvant du vin et mangeant quelque chose. À Mimi, qui insiste sur l'importance de rester "unis face à une attaque isolée"... Que ne voudrait pas être cette Mimi ? "Une femme en hijab dans le métro demain."
Ebba ne portait pas de hijab et jamais plus la petite Akerlund ne rentrera de l'école ? Mimi s'en fout probablement.
"Cela nous rend tous plus forts, c'est fantastique", s'exclame même, extatique, une femme qui enlace quatre musulmans. À se demander si plus il y aura d'attentats, plus il y aura d'amour pour laisser libre cours à ces déclarations d'une incommensurable crétinerie.
Libération, le journal des gentils : ni pensée, ni soutien, ni bougies pour Ebba et ses parents dévastés. Ni pour tous les morts, ni pour les blessés. Éternellement arrimé au réflexe de Pavlov. Définitivement arc-bouté aux réactions affligeantes qui comblent d'aise un narcissisme pathologique et remplit les cerveaux vides d'une bonne conscience qui ne coûte à leurs auteurs... strictement rien.
La réaction d'une partie des Suédois à cet énième attentat commis en Europe ? Identique aux précédentes. "Contre-attaquer en sortant et en s'amusant" : voilà la réplique courageuse et digne d'un descendant de Vikings.
Cette fillette, elle, jamais plus ne s'amusera parce qu'un adepte de la religion de paix et d'amour en a décidé ainsi.
Mais un journal, ayant pignon sur la rue de la bien-pensance, semble avoir sa préférence. Pour un islam soi-disant "pris en otage", selon les mots, pris sur le vif, de l'organisateur d'une distribution de « café, pâtisseries et bananes ». Plutôt que pour les victimes. Un nouvelle forme du syndrome de Stockholm, peut-être ?
"Un enfant migrant mort de plus : l'image à laquelle on n'aurait pas dû s'habituer", titrait Libération, à propos d'Aylan, en 2016. Mais une enfant occidentale morte de plus... on devrait ?
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