Libération quitte X… après quelques « fake news »

Courageux mais pas téméraires. Furieux de voir leurs contradicteurs s’exprimer désormais librement sur X, certains responsables et institutions de gauche préfèrent reprendre leurs billes et déserter le réseau social. Leurs contenus sont toujours aussi visibles sur la plate-forme d’Elon Musk, leur liberté d’expression est totale, mais l’idée de devoir s’exprimer sur une agora dont ils n’ont pas fixé eux-mêmes les paramètres doit leur être insupportable. C’est, notamment, le cas de Libération, qui vient d’annoncer avec emphase son grand départ. « Libération décide de ne plus partager ses contenus sur le réseau social X à compter du 21 janvier 2025. La collaboration avec cette plate-forme n’est plus compatible avec les valeurs de notre journal. »

Une dernière « fake news » et puis s’en va

Pour son dernier jour d’activité sur X, le quotidien de la gauche bobo a gratifié ses lecteurs d’une ultime « fake news » en titrant, sans ambiguïté : « Investiture de Donald Trump : Elon Musk a fait deux saluts nazis dans un moment d’euphorie. » « Elon Musk serait-il nostalgique du Troisième Reich allemand ? », s’interroge le journal, peut-être conscient, lui-même, de verser dans la désinformation la plus facile.

Ceux qui ont pu voir la vidéo d’où était extraite la fameuse photo comprennent qu’Elon Musk n’était nullement en train de mimer un quelconque geste néofasciste, mais simplement d’envoyer des cœurs à la foule. Les plus avertis se seront également rendu compte que le patron fantasque possède une gestuelle bien à lui.

Salut de #Musk : la presse diffuse un extrait tronqué pour faire croire à un salut nazi.

En réalité, le patron de Tesla salue la foule en lui envoyant son coeur.

Voici l'extrait non tronqué ⬇️ pic.twitter.com/uQaLJ6qfUn

— Observatoire du journalisme (Ojim) (@ojim_france) January 21, 2025

Le patron nazifié n’a pas manqué de répondre aux accusations, sur un ton amusé. « Franchement, ils ont besoin de meilleurs coups tordus. L'attaque du type "tout le monde est Hitler" est tellement usée », a affirmé le patron de Tesla et SpaceX. En France, Arno Klarsfeld a également balayé la controverse créée par la gauche médiatique et rappelé, s’il en était besoin, que « ce n’est pas parce qu’on tend le bras dans un meeting que c'est un salut nazi ». « Accuser Elon Musk d’avoir fait un salut nazi est absurde et malfaisant, ajoute-t-il. Un geste s’apprécie dans un contexte et avec les mots prononcés… » Benyamin Netanyahou a, lui aussi, pris la défense du milliardaire américain, estimant qu'il avait été « injustement diffamé ». Organisation considérée comme une autorité sur la question de l’antisémitisme, l’Anti-Defamation League a partagé cet avis et affirmé qu'Elon Musk avait fait « un geste maladroit dans un moment d’enthousiasme, pas un salut nazi ». Affaire classée.

Une usine à « fake news »

Libération a donc quitté X, après plus de quinze années de publication quotidienne. À l’heure du bilan, que retiendra-t-on de son passage sur la plate-forme ? Des analyses bien souvent à côté de la plaque, assurément, beaucoup de mauvaise foi, mais aussi une belle série de mensonges éhontés. Car si le quotidien prétend détenir la Vérité révélée et être en mesure d’attester de la véracité des faits grâce à son service CheckNews, il a parfois fauté.

Inutile d’aller fouiller d’anciennes archives pour s’en convaincre. Il y a un mois, tout juste, un article au sujet des squatteurs de la Gaîté Lyrique nous assurait que les indélicats étaient « 200 mineurs isolés ». Il fallait consulter d’autres médias pour apprendre qu’il n’en était rien et que les clandestins présents dans l’établissement étaient majeurs, une majorité officiellement « reconnue par les services sociaux de la ville de Paris ».

Fake news..
Ce n'est pas "200 mineurs isolés" qui squattent la gaîté lyrique mais 200 migrants reconnus ADULTES par l'état.
Faites votre boulot d'information et arrêtez votre propagande.#BFMTV #Cnews https://t.co/wrkrR0Bnbl

— Nemausus (@Oxitan30) December 21, 2024

Souvenez-vous, aussi, de cette cabale aussi mensongère que scandaleuse lancée par Libération, en juin 2024. En pleine campagne électorale, le quotidien s’était évertué à passer sous le microscope l’ensemble des candidats du RN aux législatives dans l’espoir d’y trouver des dérapages et autres casseroles permettant de discréditer le parti. Il s’en était, notamment, pris au malheureux Joseph Martin. Le journal déterra un tweet datant de 2018 dans lequel il voulut voir les traces d’un virulent antisémitisme d’extrême droite. L’ensemble des médias de gauche s’étaient alors joints à la meute, poussant le RN à renier son propre candidat. Il fallut que le média Fdesouche s’en mêlât pour corriger Libération et laver l’honneur du candidat traîné dans la boue : loin d’être antisémite, son tweet moquait, en réalité, le négationniste Robert Faurisson, mort la veille. Il s’agissait donc d’un message de soutien aux victimes de la Shoah... Confondu, Libération publia un rectificatif et reconnut à demi-mot sa grossière erreur.

Last but not least, terminons sur l’un des plus beaux fakes médiatiques de ces dernières années : l’affaire du faux bébé palestinien. Impossible d’oublier cette photo, générée par l’intelligence artificielle, que Libération avait choisie pour orner la couverture de son numéro daté du 19 octobre 2023. Le directeur de la publication avait maladroitement tenté d’alléger la responsabilité de son média, avançant que la vérification des images utilisées relèverait d’une « bien mauvaise utilisation de [ses] ressources ». Acculé, il admit qu’il aurait « probablement » fallu préciser qu’il s’agissait là d’une fausse image...

I-N-C-R-O-Y-A-B-L-E!

Cette photo de bébé palestinien brandie par un manifestant en #Une de @libe n’a rien à voir avec Gaza et remonte au moins à février. Un #fake!@dovalfon êtes-vs conscient de l’impact d’une telle image choc avec le mot “embrasement” dans le contexte actuel? pic.twitter.com/7gpCip4KJb

— InfoEquitable (@InfoEquitable) October 19, 2023

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