Lille : Martine Aubry s’en prend au passé colonial de Faidherbe
Après les sorties de Nadia Hai, députée macroniste des Yvelines, sur les droits du sol et du sang, c’est au tour de Martine Aubry et de sa fine équipe d’entrer dans la danse des futurs prix Nobel. Ainsi la mairie de Lille vient-elle de faire poser un panneau préventif devant la statue du général Louis Faidherbe (1818-1889), sur lequel est stipulé que la municipalité « désapprouve les actes coloniaux » de l’infortuné statufié.
Certes, cela vaut peut-être mieux pour la mémoire de cette figure historique qu’un déboulonnage en bonne et due forme. Quoi que si l’exemple lillois était suivi par les 34.945 communes de France, voilà qui coûterait un pognon de dingue en plaques de marbre, à en juger du sacré paquet de rues et de statues honorant l’auguste soldat.
Car nous y voilà : en femme de gauche, Martine Aubry est contre la colonisation ; ce qui ne mange pas de pain. Surtout aujourd’hui, cette dernière n’étant plus qu’un lointain souvenir. Mais ce dont la fille de Jacques Delors ne se souvient pas, c’est que cette même gauche fut justement la principale instigatrice de la colonisation en question.
On se souvient, évidemment, de cette déclaration de Jules Ferry, prononcée à l’Assemblée nationale, le 28 juillet 1885 : « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures […] parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont un devoir de civiliser les races inférieures. »
En revanche, on oublie souvent ce discours de Léon Blum, lui aussi prononcé au Parlement, le 9 juillet 1925 : « Nous admettons qu’il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu’on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d’attirer à elles les races qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de civilisation. »
Homme de gauche revendiqué, le général Louis Faidherbe siège comme député de la Somme, puis sénateur du Nord, tout en se déclarant fervent adversaire du général Boulanger, l’agitateur populiste qu’on sait. Un véritable républicain, donc, blanchi sous le harnais et breveté sans-culotte côté paternel. Ce qui ne l’empêche pas d’être tombé sous le charme de l’Afrique, d’y devenir gouverneur du Sénégal (1854-1865), d’apprendre le wolof, le pular et le sarakolé (trois de ses langues locales) et d’y fonder le port de Dakar.
Dans la capitale sénégalaise, une rue portera même son nom jusqu’en 2023, tandis qu’une statue, érigée en 1886 et classée au patrimoine mondial depuis 2000, arbore une tout autre plaque qu’à Lille : « À son gouverneur, Louis Faidherbe, le Sénégal reconnaissant. »
Certes, ce n’est pas ici que nous disserterons sur les éventuels aspects « positifs » ou « négatifs » de la colonisation française en territoire africain. Il n’empêche que ce fait demeure : elle fut plus le fait de la gauche que de la droite, même si la droite ne fut pas la dernière à en contester ensuite l’abandon. La preuve en est la position de Charles Maurras, théoricien de l’Action française et peu connu pour son républicanisme forcené.
Ainsi voit-il la politique coloniale de la France d’un assez mauvais œil. Tout d’abord parce que les moyens financiers et humains qui y furent engagés auraient été, à l’en croire, plus utiles à la reconquête de l’Alsace et de la Lorraine. Mais surtout parce qu’il dénonce ce jacobinisme bas du front entendant imposer de force la culture française à des peuples possédant déjà les leurs, ancestrales et au fonctionnement monarchique bien plus proche de l’idée qu’il se fait de l’ordre naturel que les principes hérités de la Révolution française.
Un discours qui touchera particulièrement les indépendantistes algériens, tel Ferhat Abbas, qui fonde une Action algérienne, mouvement directement calqué sur son modèle français. Mais aussi un certain Hachemi Cherief qui deviendra plus tard conseiller juridique de Mohammed V, le roi du Maroc, et de Ben Bella, l’un des dirigeants du FLN. Bref, la position de la droite d’alors consiste à favoriser l’homme concret et à lui foutre la paix, tandis que celle de la gauche tendrait plutôt à tenter de créer un homme abstrait, à modeler sans le moindre égard quant à son passé.
Le concept est pourtant simple et marqué du sceau d’une imparable logique. Mais sûrement trop clair pour Martine Aubry et sa bande de pieds cassés ; lesquels se signalent en l’occurrence par leur ignorance encyclopédique. Dans le personnel politique français, ça finit par devenir une habitude.
Au fait, la statue décriée a été érigée place Richebé. Il ne serait pas incongru de la rebaptiser place Pauvrecé…
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
29 commentaires
merci pour cet article qui rétablit la vérité que notre époque a totalement oubliée à savoir que la civilisation a constitué un point de départ pour les africains qui n’étaient pas constitués en nations à l’époque; malheureusement et, de façon étrange, elle constitue aujourd’hui un autre départ définitif cette fois puisque les africains semblent regretter ceux qui les ont civilisés puisqu’ils viennent chez nous
Cela me fait trop rire de savoir que la colonisation était aussi de gauche avec leur pote Jules Ferry… qui n’était pas le dernier à Madagascar, Algérie, Tonkin Cochinchine, Sénégal…. Et j’en passe tellement d’autres…
Quel courage a cette femme ! Pas facile pour elle . Elle prend des risques a dire cela , notamment avec les media, la bien-pensance et la population immigrée . Ce qu’elle a dit et fait dans sa vie a été tellement profitable pour notre pays ! On devrait ériger une statue en l’honneur de Martine Aubry une torche a la main, sur le cheval a la place de Faidherbe : La Lumiere éclairant le monde !
Et qu’elle se penche également sur le fleuron de l’instruction qu’est le lycée Faidherbe à Lille.
le pb de l’universalisme français , c’est qu’il est trop souvent à géométrie variable … Bref, les français sont des hommes (presque) comme les autres !
L’idéologie de gauche c est l escroquerie intellectuelle permanente le mensonge et la malhonnêteté
Je voudrais rappeler à Aubry que les premiers colonisateurs qui pratiquaient la traite d être humain c est les arabophone musulmans
La colonisation fût une chance pour l’Afrique, laquelle au 19s était encore à la préhistoire.
Pas grand choses de changé aujourd’hui
« La position de la droite d’alors consiste à favoriser l’homme concret et à lui foutre la paix, tandis que celle de la gauche tendrait plutôt à tenter de créer un homme abstrait, à modeler sans le moindre égard quant à son passé ». En fait rien de bien nouveau en « gauche lande »toujours les mêmes donneurs de leçons, les mêmes deconstruteurs, les mêmes fallacieux. Un jour, cette personne illustre pourrait obtenir sa propre statue, si ce n’est déjà le cas. Nos descendants pourront alors réutiliser les plaques apposées par ces idéologues imbéciles dont on ne se souviendra d’eux que pour leurs visions délétères et leurs échecs à répétition
Il y avait dans ma famille une image d’Epinal représentant la victoire du général Faidherbe, commandant l’Armée du Nord, à Bapaume.
Ah, mais alors il faut de toute urgence bannir Jules Ferry et Léon Blum de nos noms de rue et déboulonner leurs statues… – – – – – – – –
Plus sérieusement, le peuple français est l’un des plus altruistes au monde, par exemple il est le premier, semble-t-il, à avoir banni l’esclavage dans le royaume, en 1315, par Louis X. Nous pouvons assumer cet héritage avec fierté.
Pitoyable.
Nous pouvons une foi de plus observer que cette gauche ( socialiste) est en pleine décrépitude . Le général de Gaulle a dit : » Les gens de gauche ont rarement de grand projets , ils font de la démagogie .Et se servent des mouvements d’opinion. La gauche tire le haut de la société vers le bas par idéal d’égalitarisme . Les socialistes sont d’éternels utopistes , des déphasés , des apatrides mentaux . Je n’aime pas les socialistes , car ils ne sont pas socialistes …Parce qu’ils sont incapables , ils sont dangereux » …..La messe est dite .