L’Immaculée Conception, fruit d’une longue réflexion
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Cet article a été publié le 08/12/2022.
À quelques jours du 15 août, grande fête de la France chrétienne, BV revient sur la longue réflexion et la tradition qui ont précédé l'officialisation de la fête de l’Immaculée Conception.
En suivant la route vers Noël, les chrétiens attendent impatiemment la naissance du Christ, mais durant ce voyage, il existe une étape, une halte afin que les croyants puissent célébrer celle qui a porté le Messie : la Vierge Marie. Ainsi, le 8 décembre, selon les dogmes de l’Église, est fêtée l’Immaculée Conception de la mère du Christ, c’est-à-dire l’exemption de cette dernière du péché originel. Mais cette notion, acquise et comprise aujourd’hui dans l’esprit de nombreux catholiques, ne fut adoptée qu’en 1854 après plus d’un millénaire de débat.
Si la question de l’état de pécheur du Christ est vite tranchée par les premiers théologiens, ces derniers ont cependant plus de mal à se décider sur celui de la Vierge Marie, malgré ses vertus évidentes dont témoignent les textes bibliques. Ainsi de la phrase de sainte Élisabeth envers sa cousine : « Bénie sois-tu entre les femmes » (Luc 1,39-45). Ainsi l’immaculée conception de la Marie ne fut jamais décidée et entraîna des siècles de débats entre les « immaculistes », partisans du dogme, et leurs opposants dits « maculistes ». En 1476, Sixte IV (1414-1484) fixe la date du 8 décembre comme la fête de la conception de la Vierge Marie, fixée neuf mois avant sa naissance, qui est célébrée le 8 septembre.
Il faudra attendre 1854 pour que le pape Pie IX (1792-1878) proclame le dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie. Ce dernier définit et proclame, par le catéchisme de l’Église catholique, publié en 1997, que « pour être la Mère du Sauveur, Marie fut pourvue par Dieu de dons à la mesure d’une si grande tâche […] La bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception […] préservée intacte de toute souillure du péché originel […] au long des siècles, l’Église a pris conscience que Marie, "comblée de grâce" par Dieu, avait été rachetée dès sa conception […] par la grâce de Dieu, Marie est restée pure de tout péché personnel tout au long de sa vie » (catéchisme de l’Église catholique, art. 490-493).
Cette prise de position officielle par la papauté, tant attendue par beaucoup de catholiques, fut accélérée, en 1830, par l’apparition mariale faite auprès de sainte Catherine Labouré (1806-1876) à la rue du Bac, à Paris. En effet, à la suite de cette rencontre miraculeuse fut décidée la frappe d’une médaille, encore populaire aujourd’hui, avec l’inscription : « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous », selon les indications de la sainte française après sa vision de la mère du Christ.
Cette nouvelle nomination de Marie fut renforcée par ses nombreuses autres apparitions jusqu’à aujourd’hui, comme celle de Lourdes. En 1858, dans la petite grotte de Massabielle, la Vierge aurait dit à Bernadette Soubirous (1844-1879) : « Je suis l’Immaculée Conception. » Une phrase que la future sainte ne comprit pas tout de suite mais qui confirmait aux yeux des croyants la véracité de ce nouveau dogme.
La France fut la scène de ces nombreuses apparitions mariales qui participèrent à la popularisation de cette fête. Lyon ignore peut-être que, à travers sa fête des Lumières, elle célèbre, de manière profane, l’Immaculée Conception de la mère du Christ.
Ainsi, les célébrations du 8 décembre, fruit d’une longue réflexion de la part de l’Église mais aussi des croyants autour de la Vierge Marie, permettent la consécration de ses vertus ainsi que de sa grâce, dont la nature et la vérité appartiennent, seules, aux mystères de la foi.
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Inconnues des apôtres et des églises primitives, les fêtes en l’honneur de Marie sont postérieures au 5ème siècle. Aussi l’apôtre Paul dans sa lettre aux romains affirme que « tous ont péché ». De même Saint Ambroise considère les paroles de l’apôtre Paul en ces termes « Jésus est le seul que les filets du péché n’ont pas enveloppé ».
Phil
« Si la question de l’état de pécheur du Christ est vite tranchée par les premiers théologiens, » Raccourci saisissant. N’oublions pas l’Histoire : Dans ses trois premiers siècles d’existence (un bail), l’Eglise était majoritairement… arianiste. C’est-à-dire que la divinité de Jésus y était niée. Insupportable pour la Curie de Rome, car les dignitaires y étaient élus (comme aux premiers temps). Donc coup de force avec l’aide de Constantin : le premier concile de Nicée, présidé par lui-même, décréta l’arianisme comme hérésie, ainsi que les multiples évangiles y afférents. Et c’est ainsi que Jésus, proclamé Dieu, nécessita une génitrice immaculée.
Chaque religion a ses croyances et ses histoires. Laissons tout le monde croire ce qu’il veut, en paix, sans vouloir l’imposer aux autres.