L’impayable Hervé Le Bras nie la submersion

France Inter est une radio du service public et Hervé Le Bras un démographe de gauche. On pourrait s’arrêter là, cet article rejoindrait les limbes de la presse en ligne et vous ne vous énerveriez pas, amis lecteurs. Mais là, on ne peut pas. Hervé Le Bras, donc, était invité par France Inter dans le « 6-9 » - la matinale des profs du secondaire, si vous voulez. Evidemment, puisque c’est pour ça qu’il était là, et puisqu’il est connu pour ses positions niant le grand remplacement, le présentateur lui a posé la question du racisme anti-Blancs. Evidemment, pour lui, ça n’existe pas. Il n’y a pas de races, de toutes façons, alors vous voyez bien…

Le même homme, pendant la même émission, est relancé par un présentateur (évidemment complaisant) sur les récents propos de François Bayrou. Vous savez, cette ténébreuse affaire de « sentiment de submersion »… Alors qu’en rétropédalage complet, une partie du camp macroniste essaie de faire croire que le Premier ministre ne parlait que de Mayotte - et ce en dépit de l’évidence -, Hervé Le Bras, lui, va encore plus loin dans l’absurdité : « Il y a une certaine gêne, que la personne en charge de la France se contente de voir son pays à travers le ressenti de ses habitants, et pas à travers les faits ».

Hervé Le Bras sur le terme de "submersion" employé par François Bayrou : "Il y a une certaine gêne, que la personne en charge de la France se contente de voir son pays à travers le ressenti de ses habitants, et pas à travers les faits." #le69Inter pic.twitter.com/O91knsEfGC

— France Inter (@franceinter) January 31, 2025

Alors, oui, c’est certain il y a une certaine gêne, mais elle ne vient malheureusement pas de qui l’on croit. Car le « ressenti », l’avalanche de « sentiments » chez les braves gens qu’Alain Souchon a très justement qualifiés de « Foule sentimentale », ne s’appuient pas sur rien. Semble-t-il, cette foule sentimentale a des yeux pour voir. Hervé Le Bras ne pointe pas les chiffres, ceux qui fâchent. Par exemple, ceux concernant l'AME, l'aide médicale d'Etat destinée aux clandestins. Le nombre de bénéficiaires a progressé de 43 % entre 2019 et 2023. Rien que ça ! Elle coûtait moins de 600 millions d'euros en 2012. Elle a depuis doublé... Logique, puisque selon l'IFRAP, la population clandestine aurait doublé entre 2015 et 2022. L'intégration ? (L'assimilation, c'est fini depuis longtemps). Le compte X de Marc Vanguard, nous donne un graphique, s'appuyant sur les données de l'INSEE, qui montre que l’intégration des descendants d'immigrés n'est pas si formidable que ça. Lien entre immigration et délinquance ? Les chiffres du ministère de l’Intérieur confirment la surreprésentation des étrangers dans les crimes et délits, ainsi qu’en prison (voir à ce sujet l'article de Raphaëlle Claisse). Des chiffres, des « faits » (mot préféré à « réalités » par Le Bras) qui n’ont rien de sentimental ou de relatif.

580 millions de "réfugiés" possibles

Terminons par un dernier chiffre, puisqu’Hervé Le Bras renvoie, avec un brin de mépris, les « sentimentaux » vers la page d’accueil de l’INSEE. 580 millions de personnes dans le monde sont éligibles à l’asile en France, selon les critères actuels de l’OFPRA. On fait quoi ? On les accueille tous (toutes-et-tous, pardon) ? Qui osera être assez inhumain pour dire stop à ce potentiel déferlement migratoire, qui n’est pas une submersion, pas du tout bien sûr, mais qui ressemblerait fort à un ensevelissement. Dans une trentaine d’années, Hervé Le Bras n’aura probablement plus mal aux dents, comme on dit. Et la France, elle en sera où ? On peut se mettre d’accord sur le fait qu’il n’est pas très responsable d’essayer d'anesthésier, du haut d’une légitimité universitaire un peu méprisante, un peuple qui ne dort pas les yeux ouverts.

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