[L’INVITÉ] « La Russie ne lâchera jamais les territoires conquis »

« Poutine est sur un cycle lent (un atout), alors que Trump est pressé. »
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C’est une nouvelle donne stratégique mondiale, qui se joue de sommet en sommet, actuellement. Que réserve cette nouvelle donne à la France, à l’Europe et au monde ? Ils sont peu, à pouvoir discerner les grands enjeux stratégiques à venir. Diplômé de Saint-Cyr et de l'ESSEC, breveté de l’École de guerre, le colonel Peer de Jong est aussi docteur en science politique. Ancien aide de camp de Mitterrand et de Chirac, il est aujourd’hui vice-président de l’institut Themiis, une entreprise de services, de sécurité et de défense. Auteur de Poutine, Lord of war, chez Mareuil Éditions, Peer de Jong intervient sur différents médias. Alors que les émissaires de Russie et des États-Unis se rencontrent, ce dimanche, à Jeddah en Arabie saoudite, sans l’Europe et sans la France, il a accepté, pour BV, de décrypter sans détours les enjeux, les forces et les faiblesses en présence dans les négociations. Pour lui, Poutine est sur un cycle lent (un atout), alors que Trump est pressé. Une analyse profonde, large, personnelle, particulièrement intéressante.

 

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

63 commentaires

  1. Les agitations autour des pourparler de paix en Ukraine où chacun veut être ne sont-ils pas une concertation pour se partager les dépouilles d’un pays ruiné par une guerre fratricide. L’un veut le sol, l’autre le sous-sol et les troisième ce qui restera quand les deux premiers se seront servis? On finit par se demander à quoi à jamais servi l’ONU qu’il faudrait mieux qualifier d’organisation coûteuse des nations désunies.

  2. Raisonnements remarquables, assis, structurés. Quelques bémols. Toutes ces nouvelles approches qui se révèlent difficiles à traiter lorsque l’on creuse un peu se résoudraient dans leur grande majorité si on acceptait que la Russie soit enfin partie entière de l’Europe. Ce qui est l’avenir. Ce qui a été ébauché pour les autres continents , les Amériques, l’Asie, l’Inde. Le continent Europe n’a pas été abordé. Et pourtant, il est bien nécessaire s’il veut s’inscrire dans les puissances du futur. Coté service militaire. L’usure des troupes au combat n’a pas été évoquée. Des armements sophistiqués nécessitent une formation pointue et de l’expérience dans les manipulations. Sans service militaire, les combattants éteints n’auront pas de remplaçants. Nos forces ne risquent pas de le rester très longtemps. Quant aux territoires conquis par Poutine. Malgré les accords de Minsk l’OTAN a tenté de glisser un coin en Ukraine afin d’introduire un pied sur ce territoire. Poutine, pas sot, a très bien compris les enjeux. On ne lui fera pas cette farce deux fois. Il gardera donc ces territoires en protections et restera très méfiant quant aux attitudes des européens, notamment à l’égard de Macron qui est le va-t-en guerre de l’U.E.. Dans ces évolutions, Macron est la bête noire, celle qui grippe le système. Pour Poutine, la guerre proprement dite « est finie ». Il travaille à redévelopper ses affaires commerciales, c’est sont sujet sous-jacent.

  3. Or, que sache, d’après l’ONU et au delà d’une intangibilité des frontières de façade et de bonne conscience, il est mis en avant, à toutes occasions, la liberté donné aux populations de choisir leur devenir et leur destin. Alors, conquête, non, liberté de choix, oui.

  4. Si les pays occidentaux avaient été moins stupides, cette guerre n’aurait jamais eu lieu. Maintenant qu’ils l’ont gagnée, je ne vois pas pourquoi les Russes lâcheraient les territoires qu’ils ont remportés au prix du sang.

  5. Non, les territoires en question n’ont pas été conquis car des référendum ont montré ce que voulait l’immense partie de la population. Or, que je sache, d’après l’ONU et au delà d’une intangibilitédes frontières de facade

  6. C’est une certitude, et l’Ukraine avait perdu la guerre avant même de la commencer.
    Et les européens se sont ridiculisés.
    Ils vont réarmer disent ils… dans combien de temps et pour combien de milliards.
    Entre temps, Poutine sera sans doute mort.
    Quand on veut faire la guerre, il est préférable de ne pas en charger des épiciers.

    • On parle couramment de l’Ukraine comme s’il s’agissait d’un pays homogène comme la France, les Pays bas ou même l’Italie qui ont mis des siècles à se constituer. Cela n’a pas de sens. Il en est de même pour des Pays d’Afrique ou du Moyen Orient. Cela favorise les émotions collectives mais pas les jugements.

  7. Poutine ne fait que vouloir sécuriser les Russes majoritaires dans les (re) conquêtes où ils ont étés persécutés et massacrés par l’Ukraine et comme il n’est pas homme à lâcher, il finira par gagner. Zelensky le sait très bien et rien ne pourra l’empecher ! C’est mon avis.

    • Avant de les exploiter il faudra démonter leur exploitabilité ce qui est technique, coûteux et demande du temps. Ce serait une excellente chose pour la sécurité régionale (On ne voit pas les Russes intervenir si l’idée leur en venait (?) à nouveau dans des zones où opèrent des entreprises à majorité US) ainsi qu’au niveau international (il se trouve que les Chinois disposent d’un gisement monstre de terres rares et sont ainsi en mesure de peser comme il le veulent sur des secteurs économiques clés). Il n’y a pas d’approche « morale » de la question. l

  8. Cycle court ? Cycle long ? C’est une vieille querelle rhétorique qui turbine les cerveaux qui pensent l’Histoire. René Raymond s’y était penché. Sommes-nous sortis du Cycle révolutionnaire de 1789 ou à un épisode ? …. Sur la  » russukraine » j’ai deux choses à dire. 1. L’Ukraine est née et ne se couchera pas. 2. De Poutine ou de Trump, un seul triomphera. Lequel?

  9. L’Europe et la France n’ont toujours rien compris aux enjeux qui se jouent sous leurs yeux. Ils sont sortis de l’histoire. Poutine a raison de ne pas lâcher les territoires conquis russophones (il y a eu aussi un referendum). La Russie a été roulée dans la farine dont l’Europe a une grande part de responsabilité (aveux de Merkel et Hollande !). De plus, elle n’est pas une menace, elle n’a jamais attaqué l’Europe mais plutôt le contraire ( Napoléon…) et n’a certainement pas envahi une Europe décadente et qui est gangrénée par l’islamisme ! N’oublions pas non plus, que la Russie était francophile, et nos têtes de noeud ont brisé l’amitié historique franco-russe, c’est mon humble opinion

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