[L’INVITÉE] « Qu’on dise la vérité aux consommateurs ! »

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Les agriculteurs français sont désormais dos au mur. Au moment où la mobilisation rurale reprend, où l’accord du Mercosur, dévastateur pour les agriculteurs français, semble en bonne voie de s’imposer à la France, BV reçoit en grande invitée Véronique Le Floc’h. Présidente de la Coordination rurale, un des trois principaux syndicats agricoles, elle exploite avec son mari, dans le Finistère, 180 hectares sur lesquels elle élève une centaine de vaches laitières et vingt limousines.

La France vit un changement de gouvernement et les agriculteurs s’apprêtent à renouveler leurs représentants dans les chambres d’agriculture. Nous avons demandé à Véronique Le Floc’h si le Mercosur allait vraiment changer quelque chose, alors que les frontières françaises laissent déjà passer de nombreux produits agricoles venus du monde entier, et ce qu’elle attend concrètement du gouvernement Bayrou et du ministre de l’Agriculture Annie Genevard, que son syndicat accuse de servir d’agence de com' au syndicat concurrent la FNSEA. « On perd le tissu rural », s'alarme Véronique Le Floc'h, qui précise que 100.000 fermes ont disparu en dix ans. Elle défend « un modèle familial qui vit d’indépendance et de liberté » et interroge : « Jusqu’où va-t-on sacrifier l’agriculture ? » Nous lui avons demandé qui s’engraissait sur le dos des agriculteurs français et comment vivre avec le loup. Entretien avec une représentante de ceux qui nous nourrissent et font vivre les trois quarts du territoire français.

Entretien réalisé le 16 décembre 2024. Annie Genevard est restée ministre de l'Agriculture dans le gouvernement Bayrou.

 

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Quel courage cette femme et quel intelligence ! Madame Véronique le’ Floch pourrait parfaitement prétendre à un mandat de ministre tellement elle maitrise dans tous ses aspects les enjeux actuels de l’agriculture que ce soit sur le terrain ou dans la compréhension des mécanismes qui amènent notre agriculture à cette situation . Il ne faut pas se laisser laminer par le mondialisme , la France a tout à perdre comme nation et l’agriculture qui détermine ce que nous mangeons , et assure notre souveraineté alimentaire , ne peut se voir déposséder de ses prérogatives par une gestion qui fait ruisseler les bénéfices des efforts de ces agriculteurs vers les seuls grands groupent qui spéculent au niveau mondial .
    Les paysans deviennent des employés ou presque des esclaves au prix où certaines professions sont rémunérés, alors qu’ils sont souvent sur une même exploitation , les descendants de plusieurs générations d’éleveurs , de céréaliers ou autres spécialités.
    Nous n’avons rien à leur apprendre là où ils sont . Et certainement pas les fonctionnaires avec leurs RTT , leurs vacances à rallonge , leurs Week End obligatoires sinon ils font une crise ! Et quand on sait que le nombre de fonctionnaires du ministère de l’agriculture a inversement augmenté que l’on perdait des exploitations agricoles .
    L’UE semble être une nouvelle URSS , avec pléthore de bureaucrates avec les mêmes lourdeurs réglementaires et manque de pragmatisme .

  2. Désolé, mais je ne peux plus croire en ce monde paysan qui souffre, et qui continue de croire aux promesses de ces politiques. Ces paysans n’ont plus rien dans la culotte. Ils annonces avant les actes ce qu’ils vont faire. C’est ainsi qu’on mène une guerre ? En dévoilant sa stratégie à l’ennemi ? Ca fait des années qu’ils se font ballottés et qu’ils ne disent rien. Je crois qu’ils sont revenus au niveau du français même pas moyen, qui gesticule et n’agit pas.

  3. Il faut rappeler que la politique agricole française c’est celle que la FNSEA a portée pendant des années en défendant la disparition des agriculteurs modestes . ceux qui ne possèdent pas 100 hectares .Les ministre n’ont fait que reprendre le discours de l »agriculture chimique . Où sont passées nos haies et nos alouettes ?

  4. Ici en Occitanie, nous avons une coordinatrice ( Céline IMART ) qui nous a convaincu. Alors je ne me sers plus dans les grands super marchés mais plutôt chez Point Vert. Les prix sont peut-être un peu plus élevés mais on ne jette rien, et on peut aussi diminuer le poids ou le nombre des produits. Résultat ? Les producteurs sont toujours là, et il y a moins de circulation de poids lourds venant d’Espagne ou Italie.

    • Moins de poids lourds? Je viens pour la nième fois aujourd’hui dimanche vers 17h( poids lourds interdits..)de rentrer chez moi près d’arles en passant par narbonne Montpellier.. des files ininterrompues de poids lourds espagnols et portugais…beaucoup de frigos..fruits et legumes( y compris importés…du Maroc et amènes par des entreprises espagnoles )…mais pas seulement..y compris des bâches..donc non seulement il y en a toujours énormément mais en plus faute de forces de l’ordre( sans doute encore à Paris..)..excès de vitesse, dépassements sur deuxième file..c’est catastrophique…alors oui essayons de consommer à proximité,mais ne nous leurons pas le mal est déjà fait,il est profond,et entretenu par le gouvernement au nom de  » l' »Europe »..

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