Lionel Falcoz : « Emmanuel Macron a distribué des miettes au petit peuple ! »
Les annonces de "distribution de primes", hier soir, d' Emmanuel Macron n'ont pas satisfait Lionel Falcoz. L'occasion, pour ce maire d'un petite commune de 1.500 habitants du Lot-et-Garonne, de dénoncer au micro de Boulevard Voltaire la responsabilité de ce Président dans la disparition programmée des communes françaises.
Hier soir au JT de 20h, une bonne partie du peuple français a écouté les 13 minutes du discours du président de la République.
Le chef de l’État vous a-t-il convaincu ?
Le chef de l’État ne m’a pas convaincu pour une seule raison. Qu’on ait voté pour lui ou non, on attendait du président de la République qu’il touche le coeur des Français. Je n’attendais et ne souhaitais pas qu’il sorte la boîte à outils de Ségolène Royal avec des distributions de primes. Les gens ne veulent pas de primes. Ils veulent vivre dignement de leur travail. On attendait du président de la République qu’il nous dise comment il allait faire pour développer l’emploi en France.
Vous estimez que ces mesures sont du bricolage…
Effectivement, pour moi c’est du petit bricolage. C’est le bricoleur du dimanche qui a pris une mesure de Sarkozy, une mesure de untel et une autre de untel pour ensuite lancer quelques miettes au peuple en disant : « je leur donne quelques miettes de pain et des jeux pour les calmer, et ils arrêteront de bloquer les ronds-points et d’impacter l’activité économique ».
Il a fait un laïus sur les communes en louant le travail des maires. C’est assez curieux. Il dit qu’il veut recréer un dialogue entre les élus locaux et le pouvoir, mais il ne s’est pour autant pas rendu au congrès de l’AMF, contrairement à ce qu’il avait annoncé.
Y voyez-vous une contradiction ?
Il y a bien évidemment une contradiction dans le fond et dans la forme.
Dans la forme, je m’engage à venir et je ne viens pas.
Dans le fond, j’étrangle les communes. Je leur serre la ceinture à quatre crans. Je leur retire leurs compétences et les transfère à d’autres. J’alimente le système pour que les corps intermédiaires, les régions et les départements augmentent sans contrôle leur masse salariale. Et en même temps, je leur dis « prenez un os, rongez-le et arrêterez de m’embêter et de râler, parce qu’aujourd’hui je n’ai pas envie de prendre le risque de dire aux gens que leur commune va disparaître ».
J’ai récemment écrit une tribune sur ce que j’appelle ‘’la liquidation des communes’’. Ce processus est en marche. C’est une réalité. Les maires ne sont plus que des porteurs de valises. Ils n’ont plus aucune compétence et leurs budgets sont retirés par l’État et aspirés par les intercommunalités.
Le maire est le maillon le plus bas de la chaîne de la République. Un sondage récent révèle que 50 % des élus locaux ne souhaitent pas se représenter.
Il y a, à mon sens, un véritable problème. Le problème est complexe, multiple, et prégnant. Le maire n’a aujourd’hui plus sa place dans la hiérarchie des normes. Il est voué à être remplacé par les présidents d’inter-co. Eux-mêmes sont chapeautés par les présidents de région, les nouvelles grandes régions de la réforme Hollande, qui sont elles-mêmes supplantées par l’Europe. C’est clairement le dessein de ce président.
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