L’IVG : une priorité dont il faut garantir l’accessibilité !
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Encore une triste affirmation… Depuis quatre ans, maintenant, nous sommes contraints, tous les 28 septembre, date proclamée de LA journée mondiale pour le droit à l’avortement, d’assister au pitoyable spectacle de célébrations et d’annonces gouvernementales, toujours plus tonitruantes et permissives, de mesures de facilitation d’accès à l’IVG. L'édition 2019 s'inscrit dans cette tradition mortifère.
En 2015, pour inaugurer la Journée mondiale pour le droit à l'avortement, souvenons-nous que Marisol Touraine avait annoncé la création d'un Numéro Vert d'appel pour informer (désinformer !) les femmes sur l'IVG. Le ministre s’était alors fait tatouer symboliquement le bras, arborant ce slogan des années 60 : « IVG, mon corps, mon choix, mon droit ! » Depuis, chaque année, nos ministres se sentent obligés de surenchérir, ajoutant mesure sur mesure, pour améliorer l'« offre » !
Ainsi, c’est sans surprise que, cette année encore (tradition oblige), notre ministre de la Santé, Mme Agnès Buzyn, s’est emparée de cette journée pour franchir un pas de plus vers le « toujours plus » d’avortements… Vendredi soir, en effet, elle a annoncé une série de mesures pour faciliter l'accès des femmes à l'interruption volontaire de grossesse, quelle que soit leur région.
Parmi ces nouvelles mesures :
- La possibilité de réaliser des IVG instrumentales dans des centres de santé. L'inscription prioritaire de l'IVG dans la formation continue des médecins et des sages-femmes.
- La mise en place d'un annuaire de l'offre d'IVG dans chaque région.
A contrario, on remarquera qu’aucune aide n’est apportée aux femmes enceintes en détresse qui souhaiterait éventuellement garder leur enfant mais qui vivent une situation matérielle ou morale difficile.
En favorisant ainsi toujours plus l’accès à l’avortement, Agnès Buzyn ne semble visiblement pas se satisfaire des 40 millions d'avortements annuels recensés par l'Organisation mondiale de la santé ni du nombre croissant et alarmiste d'interventions pratiquées en France, révélé par la dernière étude de l’INSEE. Elle préfère souligner, dans son communiqué, qu’elle restera « toujours attentive à l'accès à l'IVG », qu'elle qualifie de « droit fondamental », avant de poursuivre : « Les femmes doivent pouvoir être accueillies et suivies dans les conditions de sérénité et de sécurité dont elles ont besoin. »
Aucun mot de notre ministre ne laisse penser qu'elle envisage cet acte comme un drame, loin de là. Aucun objectif de réduction du nombre d'IVG n'est affiché… Ne rêvons pas. Encore un refus caractérisé de prendre en compte la réalité de l'avortement et son cortège de conséquences tragiques. Le triste constat demeure : aucune politique de prévention n’est mise en place pour limiter le nombre d’avortements et faire face à la triste réalité, l'expansion inexorable d'un véritable problème de santé publique.
Il y a pourtant une autre option politique, mais qui n'intéresse personne.
À travers l’antenne d’écoute de Choisir la vie « SOS Femmes enceintes », nous constatons quotidiennement que les femmes qui hésitent à garder leur enfant n’ont nullement besoin qu’on leur propose la solution de l’IVG. Elles ont besoin d’écoute, d’attention, d’affection, de conseils, d’aide. Elles ont besoin que nous comprenions leur détresse. Nombreuses sont celles qui ne veulent pas avorter mais se rendent finalement à l’hôpital ou chez le médecin comme un animal irait à l’abattoir. Certaines nous avouent même qu’elles n’ont pas le choix, en raison de la pression exercée par leur compagnon ou leur famille. Elles espèrent, au fond d’elle, trouver des personnes qui les aident à choisir la vie. Mais seule leur est offerte la « liberté » de choisir la mort. À qui veut-on faire croire que la loi sur l’avortement a rendu la femme plus libre ?
Notre gouvernement serait plus inspiré de s’attaquer prioritairement aux vraies causes de l’avortement (soucis matériels, pression du conjoint, problèmes d’éducation affective et sexuelle) plutôt que de précipiter toujours plus les femmes vers ce drame… Il faut éviter l’avortement à tout prix en prenant en considération les drames personnels qui en découlent et en aidant les femmes à faire le choix de la vie. Leurs droits, compatibles avec ceux de l'enfant à naître, peuvent être défendus et garantis (aide matérielle et psychologique, accompagnement dans la durée, accouchement sous X…). C'est le seul chemin politique valable pour une société humaine digne de ce nom. Mais veut-on seulement s'en donner la peine ?
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