[LIVRE] Aux racines du projet mondialiste et de ses acteurs, dont E. Macron
3 minutes de lecture
Nous assistons, depuis plusieurs décennies, dans les pays occidentaux, à « la mise en place d’un vaste processus d’unification et d’interdépendance de leurs économies et de leurs centres de décisions. » Loin des clichés complotistes, Ludovic Greiling, journaliste économique au groupe Le Figaro, déjà auteur de l’essai Monnaie et pouvoir (Apopsix), propose dans Le monde qu’ils veulent (Éditions L’Artilleur) une étude minutieuse du mondialisme : « un état d’esprit révolutionnaire et un objectif politique. »
La révolution selon Macron
Dans Révolution justement, le livre-profession de foi électorale d'Emmanuel Macron en 2017, on lit cette phrase que bien peu de lecteurs ont pris au sérieux : « Nous avons besoin d’un ordre mondial unique ». S’inspirant principalement du saint-simonisme, forme atypique des socialismes du XIXème siècle, Emmanuel Macron prône un progressisme dopé par la technologie, annonçant « des transformations profondes […], une nouvelle ère ». Voilà qui nécessiterait notre « conversion » et notre engagement afin de « réinventer le pays. » Convaincu d’aller dans « le sens de l’histoire », il estime que « nous avons un nouvel humanisme à penser ». Emmanuel Macron voit venir l’émergence d’une civilisation mondiale porteuse d’un « siècle de promesses » et d’une « libération collective. » Nouvelle religion sans dieu, messianisme, croisades… Notre Jupiter élyséen ne fait en réalité qu’accrocher son wagon au train de la mondialisation qui chemine depuis déjà longtemps.
L’étincelle du Club de Rome
Comme tout grand projet idéologique, le mondialisme a ses prophètes, ses alliés, ses idiots utiles… Tout un attirail où se côtoient idéologues marxistes et penseurs capitalistes, activistes internationalistes et financiers sans frontiéristes, militants altermondialistes et lobbyistes européistes, et où trinquent entre autres Hume et Marx, Kant et Hayek, Monnet et Aron, Mélenchon et Attali. Et puis il y a les hommes de pouvoir qui adhèrent au projet et décident d’agir (financiers et chefs d’État principalement). Des structures les réunissent et permettent une mise en action concertée.
Si les idées mondialistes remontent pour certaines à plusieurs siècles, l’étincelle est venue en 1968 avec la création du Club de Rome, un ancêtre de nos actuels think tank où se sont retrouvés un chapelet de « hauts fonctionnaires, d’économistes et d’industriels. » Les élites y parlent aux élites, dans un entre-soi cultivé et toujours de rigueur aujourd’hui. Leur première publication, Les limites de la croissance, développe un discours où l’on retrouve tout le corpus idéologique mondialiste.
Du laboratoire européen au village mondial
Dans un monde désormais « fini », des défis apparaissent aux membres du club et à leurs adeptes comme autant de potentiels dangers mortels, et autant d’obsessions que l’on retrouve dans les grands discours programmatiques actuels : surpopulation, pollution, paupérisme, dérèglements économiques et sociaux… A chaque problématique mondiale doit répondre un projet-solution passant par la globalisation d’une politique et la mise en place d'un gouvernement mondial unique. Dans la continuité de la SDN (Société des nations), les organisations internationales se multiplient dans tous les domaines : ONU, OIT, GATT puis OMC, OMS… Le 9 mai 1950, le ministre Robert Schuman lance la Communauté européenne du charbon et de l'acier, ancêtre de l’Union européenne, véritable laboratoire d’expérimentation d’une « gouvernance mondiale. »
Cette minutieuse mise en place du projet mondialiste, l’auteur en détaille les moteurs idéologiques, les étapes, les péripéties, les acteurs... Bref tout ce dont les journaux télévisés conformistes nous montrent quelques bribes en apparence inoffensives, en se gardant bien d’en décortiquer les ressorts inquiétants. Pour Ludovic Greiling, « il faut toujours prendre au sérieux les paroles de nos dirigeants pour comprendre le monde qu’ils veulent ». Et pour se prémunir contre les effets dangereux de leurs projets.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
18 commentaires
« Nouvelle religion sans dieu, messianisme, croisades… ». Faux ! Leur Dieu, c’est le Dollar…