Livre : Cœur de chrétien, d’Éric Cusas
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Éric Cusas est avocat, mais il a troqué sa robe pour une plume et a écrit, pour notre plus grand plaisir, un texte inclassable, qui tient à la fois du roman d’aventures, du fantastique et du conte philosophique.
L’action principale se situe au temps des croisades. Après la déroute d’Hattin où Saladin a anéanti, en 1187, l’armée du royaume franc de Jérusalem, un chevalier normand, Guillaume, se rend en Palestine et participe à la campagne de Richard Cœur de Lion qui permet de réoccuper une partie du littoral syrien. Il reste après le départ du souverain anglais et se met au service du prince d’Antioche.
Entre les États de ce dernier et le comté de Tripoli s’étend le domaine du Vieux de la Montagne, ainsi que les chrétiens le surnomment. C’est le chef d’une secte dissidente de l’islam (au point qu’à une époque, elle avait aboli la charia avant de la rétablir une dizaine d’années après). Elle est l’ennemi juré des sunnites et règne par la terreur. Ses séides drogués au haschisch éliminent par le poignard tous ceux qu’on leur désigne pour cible et ils ont la réputation de ne jamais échouer. La secte est, en principe, alliée avec les Francs car ils sont à ses yeux moins dangereux que les sunnites, mais Conrad de Montferrat, le roi de Jérusalem, tombe sous leurs poignards.
Son successeur, Henri de Champagne, se rend chez le Vieux de la Montagne, apprend que Richard Cœur de Lion est à l’origine du meurtre de Conrad et renouvelle son alliance avec les assassins. Guillaume reste après le départ du roi, comme ambassadeur. Le chef de la secte lui dévoile comment il trompe ses partisans en leur faisant croire qu’il les fait pénétrer pour une nuit au paradis où ils peuvent jouir de magnifiques houris. Grisés de haschisch, persuadés de retrouver après leur mort une félicité éternelle, certains qu’ils auront bien à leur disposition 72 vierges, ils tueront sans pitié ceux que leur maître leur désignera.
Guillaume, trompé par le Vieux de la Montagne, finit par se convertir, d’abord contre son gré, puis adhère pleinement à sa nouvelle foi. Il est envoyé en Occident avec une mission : créer une succursale des assassins en Normandie et convertir par la terreur la population à la religion islamique. Réussira-t-il ?
Le roman a, en quelque sorte, un prolongement en 2018, où une situation similaire se produit. Il pose la question essentielle : les Français vont-ils tous devenir mahométans ? Ou nos racines chrétiennes nous protégeront-elles ?
L’auteur connaît bien les croisades et les « assassins ». Il reprend les thèmes du célèbre livre de Vladimir Bartol, Alamut, qui, lui, évoquait la branche orientale de la secte. Le suspense est total et on n’a pas envie de lâcher ce livre original, un peu cru, mais attachant.
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