[L’ÉTÉ BV] [LIVRES] Un appel à sauver l’amour des « staliniennes à jupons »
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Cet article a été publié le 02/02/2024.
À l'occasion de l'été, BV vous propose de redécouvrir des livres qui ont marqués l'année écoulée. Aujourd'hui, La terreur jusque sous nos draps de Noémie Halioua.
Sauver l’amour. À l’heure où les néo-féministes appellent à détruire l’amour - et notamment l’amour entre l’homme et la femme -, Noémie Halioua, journaliste chez Factuel, entend résister. Avec La terreur jusque sous nos draps (Plon, janvier 2024), l’essayiste lance un cri plein d’espoir contre ce nouveau totalitarisme féministe.
Le puritanisme de l’Occident
« J’ai passé la plus grande partie de ma scolarité dans une école religieuse pour filles, au sein de la Petite Jérusalem à Sarcelles. » Là, dans ce milieu juif orthodoxe, régnait la police du vêtement et la « bigoterie religieuse », raconte la journaliste, sans s’en plaindre. Quelques années plus tard, alors qu’elle fait ses premiers pas à l’université, la jeune femme s'apprête à découvrir la « libération des mœurs ». « Je pensais en avoir fini avec la dictature de la vertu », écrit-elle. Mais à sa grande surprise, elle découvre que « l’Occident désacralisé avait fabriqué son propre puritanisme ». Un puritanisme imposé, non pas par des religieux réactionnaires, mais par des militantes féministes qui assument « un discours moral tout aussi oppressif, une culpabilisation de la femme et une misandrie décomplexée ». Reprenant un vieux slogan des années 1960, ces « staliniennes à jupons », comme aime à les surnommer Noémie Halioua, font du privé - et même du plus intime - une affaire politique. Le barbecue ? « Un symbole de la virilité, [...] de la domination », affirme Sandrine Rousseau. Uriner debout ? « Un privilège » masculin, selon Le Monde. L’amour entre l’homme et la femme ? Un « danger », un « rapport de domination » contre lequel il faudrait lutter.
Car dans cet Occident puritain façonné par les néo-féministes, l’homme devient un ennemi à abattre, un « porc » à balancer. Dans une analyse longue et détaillée, Noémie Halioua montre comment les néo-féministes « criminalisent » l’homme. « Bouc émissaire d’un système déchaîné », il n’est plus qu’un mâle oppresseur qu’il faudrait fuir. Une « chasse à l’homme » dans laquelle « les héros, les sauveurs, les résistants, les gentils maladroits, les généreux et les protecteurs, tous ceux qui s’opposent à la barbarie du monde, sont invisibilisés ». Ni Henri d’Anselme, le « héros au sac à dos » qui s’interpose lors de l’attaque au couteau d’Annecy, ni Arnaud Beltrame, l’officier de gendarmerie qui s’échange contre une otage au prix de sa vie lors de l’attaque du Super U de Trèbes, ne reçoivent un éloge des nouvelles bigotes, pourtant « si promptes à scruter les comportements masculins ». « Pour nos inquisitrices, le sacrifice des hommes ne vaut pas la peine d’être reconnu », se désole l’auteur.
Contre la guerre des sexes
Dans leur folie destructrice, ces néo-féministes, dont certaines revendiquent « détester les hommes », vont jusqu’à « traquer les "porcs" jusque dans les contes pour enfants ». La Belle au bois dormant n’est plus le récit du prince charmant amoureux de sa princesse mais une « caisse de résonance de la culture du viol ». La Petite Sirène n’est plus l’affranchissement d'une sirène qui rêve de rejoindre le prince Éric mais « le climax du sexisme ». Désormais, les héroïnes des dessins animés évoluent sans prince charmant. Merida, l’anti-princesse moderne de Pixar, refuse le mariage et se réjouit se vivre son aventure sans prince charmant. Vaiana, la princesse polynésienne de Disney, ne vit « pas la moindre romance » et est « acclamée par les mouvements féministes ». Et quand le prince charmant ne disparaît pas, la fiction propose une « guerre des sexes ». Le film Barbie, sorti l’été dernier, « montre qu’aucune cohabitation, aucun compromis n’est possible avec l’altérité ».
Ces nouveaux récits, qui sabotent l’amour entre l’homme et la femme, le présentant comme dangereux et coupable, ne sont pas sans conséquence. Comme le relève justement Noémie Halioua, ces discours tuent le romantisme. Un sondage IFOP de février 2022 révèle, par exemple, que 43 % des 18-25 ans n’ont eu aucun rapport sexuel l’année écoulée (soit une hausse de 18 points par rapport à 2015). Et le célibat ne cesse d’augmenter.
Face à ce puritanisme contemporain, Noémie Halioua ne se résigne pas. Bien consciente que de nombreuses femmes « aiment se sentir désirées, séduites, qu’on leur fasse la cour comme le paon fait sa roue », la journaliste fait l’éloge du romantisme et de la galanterie. Car l’amour n’est pas un contrat où chaque clause pourrait être discutée en amont, loin de là. « Les lois du cœur sont irréductiblement anarchistes », rappelle l’auteur. Et au terme de son ouvrage passionné, elle appelle à « sauver l’amour ». « L’amour doit être protégé de la guerre des idées, mis à l’abri des combats idéologiques, des appels au redressement, il est une affaire intime qui mérite d’être sanctuarisée, qui doit demeurer une oasis. »
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Un vert manteau de mosquées
13 commentaires
Lorsque les Français seront minoritaires dans leur propre pays, ces femmes verront ce qu’est le mâle dominant dans une république islamisée. Elles revêtiront d’office la belle burqa et elles iront se plaindre à la mosquée du coin.
La conséquence de tout cela c’est moins d enfants évidemment.
Ça + les guerres + les maladies + les vaccins + ceux qui se stérilisent etc = moins de population ce qui est le but des oligarques
Sauver l’amour? Une moyenne gageure des temps modernes… qui ne se fait pas en criant ciseaux! Il semble qu’un féminisme calculé, sans être totalitaire, constitue une auto-défense proactive pour éviter de souffrir davantage dans un Hexagone en transit de paradigme, ce qui est humain.
Les nouvelles morales et leurs dites injonctions sont-elles réellement dictées et signées par les féministes extrémistes? Il y a lieu d’en douter. Le contrôle du désir ne fera jamais officiellement consensus, alors que les sentiments intimes sont perçus comme étant pathologiques que s’ils ne sont pas sincères, auquel cas ceux-ci résultent d’une manifestation contre…les nouvelles morales.
Pas tout compris, mais , en gros, j’adhère… »Sentiments intimes » pathologiques ?
Renier tout sentiment intime envers la gente masculine est intégré à la doxa des « staliniennes à jupons ». C’est du moins mon interprétation du percutant synopsis que vous pouvez lire en cliquant sur « La terreur jusque sous nos draps » au début du présent article.
Et juste corollaire de la posture féministe, on fait la promotion de l’homosexualité (on ne parle pas encore de « féminosexualité » mais c’est tout comme), on l’encourage vivement, de l’école aux pubs télé, on se LGBTise allègrement…
Belle initiative…bien des jeunes femmes ont la nostalgie de cet amour à l’ancienne …mais chut il ne faut pas le dire..
Evidemment ! Toute jeune fille ( et parfois jusqu’à la vieillesse) préfère l’amour courtois et/ou romantique, le seul qui soit vrai (s’il donne du » fruit », l’autre est toléré car ouvrant la porte à l’amour maternel)..
Il faut être amoureux plusieurs fois…
quand on a douze ans et qu’on est timide avec sa petite copine…
quand on a 17/18 ans, et qu’on découvre la douceur des jeunes filles, si délicates et un peu inquiètes des ´choses ´ de l’amour…
quand on a 20/25 ans, fiancés débutants et plein d’espoirs…
quand on a 25 ans et plus, marié ou pas avec notre épouse, équipière, conjointe ( j’ai horreur de ce mot) !
quand plus tard on a divorcé, malheureusement, et qu’on retrouve une autre égale – âme pour reconstruire…
quand on a 77 ans et qu’on s’est remarié avec une ancienne amie d’il y a 50 ans…
pourvu que ça dure…
il ne faut pas enfermer l’amour dans des règles et lui laisser des libertés… pour le faire vivre
Nous vivons une période « savonarolesque » ! Et Savonarole a mal terminé ! Ce sera certainement le cas de ces féministes pudibondes !
Bravo madame il est bon de remettre les pendules à l’heure mais ces féministes ne sont pas capables de comprendre ces choses . Celles que l’on n’entend jamais quand nos femmes se font violées ou agressées par des migrants qui n’ont pas les codes sont particulièrement virulentes pour critiquer l’homme blanc .
Pour quel royaume ces dames souhaitent-elles se faire eunuque ? Finir triste ,moche et désespérément seule justifie facilement le suicide assisté ou pas . La guerre des sexes est surement de nos jours la première atteinte à la paix .Finalement l’amour courtois, en comparaison, produit de bons fruits…
Lysistrata procédait avec plus de logique.