[LIVRE] Écologie : la fabrique de la peur d’un effondrement planétaire

S’il partage avec le communisme une même filiation idéologique - celle du marxisme - et une commune adhésion au progressisme révolutionnaire hérité de 1789, l’écologisme politique s’en différencie nettement sur un point essentiel : quand le communiste reste attaché à un discours rationnel directement dicté par une « grille de lecture » intellectuelle, l’écologiste politique construit le sien sur des bases relevant d’une croyance irrationnelle.

Pour Benoît Rittaud, agrégé de mathématiques, enseignant-chercheur et essayiste, l’écologie politique est un mythe qui produit des légendes et se fonde sur une conviction catastrophiste. Cette conviction tient en quelques mots : « Sa puissance et son égoïsme de court terme conduisent l’humanité à détruire l’environnement à l’échelle planétaire, ce qui va bientôt provoquer un effondrement global que l’on ne pourra éviter (ou freiner) que par une transformation profonde de notre société. »

L’homme, meilleur ennemi de la Terre

Dans Mythes et légendes écologistes (Éditions l’Artilleur), l’auteur s’attache ainsi à décrypter le mythe écologiste au-delà de ce qu’en véhiculent les militants des mouvements qui s’en réclament.

L’écologisme politique s’est construit sur les mouvements contestataires des années 60. Il s’inspire des méthodes marxistes, mais quand le communisme justifie la lutte des classes par la nécessité de défendre les « damnés de la Terre », dans une logique constamment dialectique oppresseurs/opprimés, l’écologisme s’intéresse, lui, moins au sort des hommes qu’à celui de la Terre, dont l’homme serait d’ailleurs le premier ennemi.

Dès son émergence, l’écologisme politique a cherché à légitimer son discours par une instrumentalisation du monde scientifique. Avec le concours, parfois complice et le plus souvent naïf, de scientifiques, le mouvement a essentiellement procédé depuis à des « appels » (grande spécialité de la gauche intellectuelle et militante), se basant toujours sur des prophéties (qui ne se vérifient pour la plupart jamais) concluant à l’imminence d’une catastrophe mondiale. Le premier appel marquant fut celui lancé dans Le Courrier de l’UNESCO en 1971. On y trouve déjà une série de catastrophes annoncées, jamais argumentées, et dont on attend encore qu’elles puissent être vérifiées.

Le catastrophisme pour asservir les peuples

Le principal levier de ce discours prophétique est le catastrophisme. L'écologie politique lui doit son succès car les effets du catastrophisme vert profitent à beaucoup de monde. Il joue sur les peurs et les affects. C’est donc un avantage pour des militants écologistes cherchant à capter l’attention, mais aussi pour la presse, toujours avide de sensationnel. C’est tout bénéfice pour le pouvoir politique à qui Machiavel a enseigné qu’il n’était pas plus docile qu’un peuple apeuré (l’épidémie de Covid-19 a constitué un remarquable laboratoire), pour certains acteurs économiques (le business du malheur est très rentable) et pour ceux qui savent conjuguer politique et business, comme l’a si bien illustré Al Gore, ancien vice-président de Bill Clinton, devenu richissime en inventant « l’urgence climatique ».

Mais l’écologisme politique est si peu soucieux de déontologie scientifique que cela finit par se voir et que ses prophéties jamais réalisées commencent à lasser. Il lui faut donc détourner et travestir les travaux scientifiques (les rapports du GIEC, entre autres), faire taire toute contestation scientifique (Benoît Rittaud nous en fournit de beaux exemples) et enrôler les entreprises (via leur « engagement environnemental »). Les médias se font souvent complices : plusieurs présentateurs météo ont été virés pour avoir contesté le dogme climatique et la « météo » de France Télévisions est désormais devenue un « journal météo climat » de propagande catastrophiste quotidienne.

Parce qu’il offre une documentation utile sur « l’arrière-cuisine » des « experts » autoproclamés du climat, Mythes et légendes écologistes est une contribution indispensable à la résistance contre la fausse écologie. Comme d'autres auteurs (Schellenberger, Koonin, Gérondeau, Gervais), Rittaud s'attaque là à un puissant lobby qui contestera vigoureusement son travail. Le débat mérite l'intérêt.

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23 commentaires

  1. Tout à fait d’accord sur « les effets du catastrophisme vert qui profitent à beaucoup de monde. Il joue sur les peurs et les affects. C’est donc un avantage pour des militants écologistes cherchant à capter l’attention, mais aussi pour la presse, toujours avide de sensationnel. C’est tout bénéfice pour le pouvoir politique à qui Machiavel a enseigné qu’il n’était pas plus docile qu’un peuple apeuré (l’épidémie de Covid-19 a constitué un remarquable laboratoire), pour certains acteurs économiques (le business du malheur est très rentable) ». Il n’en reste pas moins que le risque climatique existe et s’ajoute aux autres (guerres, immigration incontrôlée…) , il est dangereux de laisser croire que l’augmentation globale moyenne de température ne serait que de quelques dixièmes de degré, alors que dans de nombreuses régions jusque là épargnées , la chaleur commence à rendre la vie impossible !

  2. « Les générations futures se demanderont avec une stupéfaction amusée pourquoi, au début du 21e siècle, le monde développé s’est plongé dans une panique hystérique à propos d’une augmentation globale moyenne de température de quelques dixièmes de degré, et, sur la base d’exagérations grossières, de projections informatiques hautement incertaines, combinées en déductions improbables, il s’est trouvé en face d’un recul de l’âge industriel. »
    Richard Lindzen, climatologue au M.I.T. et à Harvard.

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