[L’ÉTÉ BV] [LIVRES] : Gabrielle Cluzel et les amazones de l’info
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Cet article a été publié le 10/11/2023.
À l'occasion de l'été, BV vous propose de redécouvrir des livres qui ont marqué l'année écoulée. Aujourd'hui, Les Combattantes de l'info, de Gérard Bardy.
« L’avocate des valeurs » : c’est ainsi que Gérard Bardy étiquette Gabrielle Cluzel dans son livre Les Combattantes de l’info, qui vient de paraître aux Éditions Télémaque. Il a vu ses interventions télévisuelles, il l’a rencontrée longuement dans les locaux de BV. « Gabrielle Cluzel s’est taillé une place de choix dans le débat public, et notamment dans le cœur des catholiques français », constate-t-il. De son côté, Gabrielle Cluzel se voit comme « une journaliste d’opinion qui défend sans hargne ni complexe les valeurs de la famille et du catholicisme », a-t-elle confié à Bardy. Des racines dans l’Aveyron, un père médecin militaire dans la Marine, un catholicisme enraciné, « vrai héritage familial » : Gérard Bardy brosse le portrait et le parcours de cette mère de sept enfants. Il raconte son évolution jusqu’à BV en passant par la vie de province, la publication de recueils de nouvelles, de plusieurs essais et d’une chronique dans Famille chrétienne. Il explique les origines familiales du combat civilisationnel de Gabrielle Cluzel, tant la France repose de tout le poids de son Histoire sur ce substrat occidental et sa dimension religieuse. Cette combattante bien connue des lecteurs de BV n’est pas isolée dans sa lutte.
Les vices et les fautes de nos grands médias
Gérard Bardy éclaire la galerie de « ces voix qui osent », voix féminines et combatives que la plupart des Français de droite ont appris à connaître et à aimer : Eugénie Bastié, Charlotte d’Ornellas, ancienne de BV elle aussi, la journaliste de France catholique Véronique Jacquier, la « reine » Christine Kelly de CNews, l’éruptive Élisabeth Lévy de Causeur, l’incisive Sonia Mabrouk (Europe 1 et CNews), Céline Pina, Natacha Polony (Marianne) ou Anne-Laure Bonnel. Toutes ont livré un peu de leur intimité et de leurs ressorts profonds. On peut simplement regretter que l’auteur ne les ait interrogées que sur elles-mêmes et non sur leurs comparses, ce qui aurait enrichi ses portraits.
Mais le livre de Gérard Bardy présente un autre intérêt, majeur. Ancien reporter, ancien rédacteur en chef adjoint à l’AFP pendant quinze ans, passé par les groupes Bayard et Le Monde, cette plume expérimentée a vécu à l’intérieur des grands médias qu’il connaît intimement. Dans une introduction de plus de 60 pages, ce journaliste brosse brillamment, en expert, les vices et les fautes de nos grands médias. Bardy rappelle ces longues années où il fallut du courage, celui « du parler vrai », sans crainte « de se faire cataloguer à droite, c’est-à-dire dans le camp ignominieux des ringards, de l’extrême droite ou des fachos ».
Déconstruction
Cet homme de médias analyse en entomologiste le phénomène que la presse généraliste balaie, chaque année, d’un revers de manche - la perte de confiance des Français dans leurs médias -, « faisant de la France l’un des pays les plus défiants au monde à l’égard des journalistes ». Des journalistes considérés comme bien trop proches du pouvoir et des élites politiques et économiques, et largement acquis à la gauche et à l’extrême gauche. Une gauche qui travaille sans relâche depuis des décennies, sous l’influence intellectuelle du Monde et de Libération, à la déconstruction de nos piliers civilisationnels. Les carrières de ceux qui ne suivent pas cette route ont été bien souvent impitoyablement enterrées ou brisées.
Bardy raconte comment l’AFP se fit l’écho des « révélations » du Canard enchaîné sur la soi-disant « affaire » des diamants de Giscard, manipulée par Mitterrand. Il raconte la liesse, à l’AFP, lors de l’élection du Président socialiste, la manipulation de la mort de Malik Oussekine en 1986 qui entraîna la condamnation de l’AFP par les tribunaux : les journaux traitèrent cette information en quelques lignes. Il raconte les coulisses de la fachisation médiatique de Chirac (!), la mascarade de la nomination très politique des patrons de l’audiovisuel public, les coups de fil directs de Mitterrand aux télévisions pour demander qu’on invite plus souvent Le Pen, histoire de diviser la droite tout en propulsant SOS Racisme.
Fresque réquisitoire
Bardy n’élude rien, se souvient de tout, rappelle dans la période récente l’incroyable amende de 3,5 millions d’euros décidée par l’Arcom (l’ex-CSA), en février 2023, à la suite des propos vigoureux de l’animateur vedette de C8 Cyril Hanouna contre le député LFI Louis Boyard. Et revient sur la manipulation des chiffres et des faits par les grands médias lors de la Manif pour tous.
Cette fresque réquisitoire met en valeur le mérite de nos combattantes de l’info et de tous ceux qui s’opposent à ce qu’on a appelé, par simplicité, la « pensée correcte ». Elles ont su triompher de cette lourde chape de plomb. « Elles ont ouvert des portes vers la liberté de penser et vers l’audace de dire qui ne se refermeront plus, écrit Gérard Bardy. Déjà, une génération de journalistes plus jeunes encore marche dans leurs pas. » Le temps joue pour elles. Gérard Bardy rappelle ce mot de Joris-Karl Huysmans : « La réalité ne pardonne pas qu’on la méprise. » Il approche, le temps de la revanche du réel, annoncé à temps et à contretemps, préparé avec soin par ces courageuses amazones de l’information.
51 commentaires
Mais que ferions, que serions-nous sans vous tous les matins ? Nous n’aurions que notre désespoir pour compagnie.
Rendons hommage à
Madame Cluzel, gardienne du temple Boulevard Voltaire…
Intellectuelle de haut niveau, et éditorialiste de grand talent, lequel la dispense de toute agressivité.
Le 21 ème siècle sera catholique et féminin ou ne sera pas …
Ode aux femmes qui sont visionnaires et à leur courage…
Ah , cette pestilence évoquée de la France mitterrandienne….le début de la fin du pays !!
Il est vrai que ces courageuses journalistes qui ont osé aller souvent à contre sens du discours entendu ont créé les sillons qui amèneront non pas des opportunistes qui veulent faire carrière mais aussi des femmes qui ont des convictions et savent les défendre .
Ils sont où les équivalents masculins , je constate que la virilité journalistique a changé de camp , bravo à elles et honte aux poules mouillées confrères .
C’est quoi cette remarque désobligeante ? Il y en a plein sur CNews et Europe 1. Ils sont tout simplement pas cités puisque c’est un livre sur les femmes.
Un immense et chaleureux merci à ces dames honnêtes sérieuses cultivées courageuses et donc brillantes qui sauvent dans sa totalité la trilogie nationale Liberté Égalité Fraternité à laquelle j’ajouterai le cadre incontournable des 4 vertus cardinales Justice Tempérance Prudence et Force qui, ajoutées au 3 vertus théologales Foi Espérance et Charité constituent ce que notre civilisation judéo-chrétienne qualifie de Sagesse.
Bravo à vous Gabrielle Cluzel et à toutes ces femmes combattantes ! qui ne se laissent pas dominer par le politiquement correct et la doxa dominante ! Toutes femmes et vous mêmes avez tout mon soutient et tout mon appuie ! Amitiés à tous et à toutes ! Hervé de Néoules !
Bravo à toutes ces femmes, vraie journalistes, qui assument de partager l’info,toute l’info, en toute sincérité et en toute transparence ! Pour les remercier, nos politicards refusent de subventionner cette presse et décident de dilapider notre argent public aux médias d’extrême gauche à leur botte. Décidément, le stalinisme n’est pas mort et plutôt virulent en France ! Heureusement qu’on des journalistes résistantes bien courageuses ! Un grand bravo à toutes ces femmes remarquables.
Bravo à ces journaliste, elle relève certains journalistes homme que je qualifie de poules mouillées, bravo encore.
Mauvaise Réflexion, puisqu’elles ne sont pas toutes seules à travailler. Elles ont des confrères hommes sur C-News et Europe 1. Par contre sur les autres médias, vous pouvez y inclure leurs conseurs femmes. Qui ne sont pas en reste dans la lâcheté et la mauvaise foi.