[L’ÉTÉ BV] [LIVRES] L’égalité contre nos libertés ?
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Cet article a été publié le 11/11/2023.
À l'occasion de l'été, BV vous propose de redécouvrir des livres qui ont marqués l'année écoulée. Aujourd'hui, Les mensonges de l'égalité de Jean-Louis Harouel.
Avec Les Mensonges de l’égalité (Éditions l’Artilleur), l’universitaire Jean-Louis Harouel s’attaque de front à ce qui constitue sans doute le plus grand tabou intellectuel de la France républicaine. Contrairement à la liberté et à la fraternité, l’égalité est le véritable moteur de la révolution progressiste permanente qui agite la France depuis plus de deux siècles.
D’une apparente banalité inoffensive, la quête d’égalité renferme pourtant en elle des dangers dont l’Histoire nous livres des exemples tragiques. Comme l’observe Harouel, « un monde où l’idée du bien se trouve confondue avec la recherche de l’égalité sera forcément totalitaire, car c’est un monde imaginaire qui veut ignorer la complexité du réel ». Totalitaire, aussi, car pour se réaliser, l’égalité doit s’insérer dans la totalité des aspects de nos vies afin de les surveiller et les corriger si besoin.
Le communisme en est l’exemple le plus frappant. Mais avant Marx et même avant les révolutionnaires français qui en furent les modèles, Harouel note justement que « cette violence était déjà présente dans le millénarisme révolutionnaire, une hérésie qui fut, dans la chrétienté occidentale, la première forme de l’idéologie communiste ». Il n’est pas inutile de rappeler ici que « le millénarisme était une croyance fondée sur la certitude que le Christ allait revenir fonder sur terre pour mille ans un royaume paradisiaque, si bien qu’entre un présent insatisfaisant et l’éternité d’après le Jugement dernier, il y aurait une grande période de félicité terrestre, il y aurait en ce monde "mille ans de bonheur" ». L’égalité semble bien, à ce titre, constituer la première de ces « anciennes vertus chrétiennes devenues folles » qu’évoquait G. K. Chesterton.
Mais qu’en est-il concrètement, aujourd’hui ? Bien évidemment, notre démocratie républicaine sévit dans un registre plus « doux » que celui des tyrannies totalitaires communistes ou nazies, mais plus insidieux, et finalement dévastateur, dans l’enseignement par exemple. En France, aujourd’hui, « plus de 40 % des élèves de sixième ne maîtrisent pas les savoirs élémentaires : lecture, écriture et calcul ». Et l’égalitarisme y a joué le rôle moteur. Hier le pédagogisme, imprégné d’égalitarisme, a abouti au « sacrifice de la qualité de l’enseignement sur l’autel de l’égalité des résultats scolaires [qui] a eu pour effet le blocage de l’ascenseur social ». Aujourd’hui, avec le wokisme, « tout est fait pour empêcher les élèves de connaître et d’aimer la France » et, au-delà, « le wokisme veut imposer aux Occidentaux la honte d’être blancs et leur assigne comme seule posture valable la repentance mémorielle et la haine de leur propre identité ».
L’auteur s’attaque par ailleurs aux dogmes égalitaristes présents dans tous les domaines de notre société, y compris économiques et sociaux, par exemple chez les marxistes : « Si le plus grand nombre vivait en situation de précarité et ne mangeait pas à sa faim, c’est que la production alimentaire se trouvait insuffisante au regard des besoins de la population. Or, cette insuffisance n’avait pratiquement rien à voir avec l’inégalité. » Sur le terrain de l’égalitarisme économique, Harouel s’en prend aussi aux libéraux : « Le libre-échangisme signifie la mise à égalité de tous les travailleurs du monde entier devant la concurrence en matière de production […] indépendamment des différences de niveau de vie dans les différents pays, et donc des coûts de production très contrastés qui en découlent. » Le tristement fameux « dumping social » en découle, bien sûr, certains voyant tout le bénéfice à tirer de l’importation massive d’une main-d’œuvre exotique à moindre coût.
L’ouvrage fait finalement ressortir combien l’égalité est, en fait, le pire ennemi des notions finalement les plus essentielles et précieuses à l’homme : la liberté, la sécurité, la justice… Et s’il faut se méfier de l’intrusion continuelle de l’égalitarisme dans le débat français, c’est que, comme l’expliquait déjà Alexis de Tocqueville dans De la démocratie en Amérique, « le désir de l’égalité devient toujours plus insatiable à mesure que l’égalité est plus grande ».
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9 commentaires
Bonne analyse
Excellent résumé
Bien.
L’égalité n’existe pas : la rechercher à tout prix ne conduit qu’à un nivellement par le bas qui ne profitera qu’à la classe dite supérieure…pour finir en dictature
Le Monde actuel c’est le monde des Droits sans les Devoirs et cela touche plus la France car notre pays Maintenant vit sur des acquis et sur une pseudo humanité car l’égalité est obligée de facto de s’établir par le bas car nous n’avons pas prospéré moralement et financièrement . Nous sommes des consommateurs avant d’être des producteurs .
Exact je préciserai si vous me le permettait un pays de jouisseur inconditionnel ou les loisirs sont l’alpha et l’oméga l’alcool et surtout les drogues un échappatoire du réel les réseaux sociaux un monde parallèle où l’on ne compte plus ces amis et surtout ces ennemis d’ailleurs le graal d’une vie 2.0
L’obsession de l’égalité nous conduit à des positions moralisantes et émotionnelles qui nous entrainent, avec le consentement de la masse, vers le totalitarisme. Merci pour porter à notre connaissance cet ouvrage.
Jouez d’égal à égal avec votre subordonné qu’à la fin il vous dominera./
Si la liberté est une valeur de grand prix, l’égalité n’est pas une valeur. Sa recherche a détruit l’école et corrompt la société. Nous pouvons être tous égaux dans la misère matérielle, culturelle et morale !
Sa recherche porte les hommes à l’envie, à la jalousie et à la violence.