Livre : Les 100 dates vraiment clés de l’Histoire de France, de Philippe Maxence

Histoire Maxence

L’histoire française est celle d’une colonisation heureuse. Certes, il y eut conquête, mais les liens étaient tissés, depuis longtemps, entre la Gaule et Rome. Et quand, en 51 av. J.-C., César vint, vit et vainquit, les Gaulois adoptèrent tout de leurs vainqueurs — langue, lois, art de vivre — qui nous donnèrent des structures politiques, juridiques, administratives, et des infrastructures. Les langues celtes disparurent au profit du latin qui devint le français.

Le petit livre de Philippe Maxence Les 100 dates vraiment clés de l’Histoire de France, concis et joliment illustré, ravive la mémoire de l’Histoire de France, ses racines et son héritage : héritière de l’Empire romain, fille aînée de l’Église, enfant des Lumières. Une France dont le destin a fait l’Europe. Revenons sur certaines dates qui entrent en résonance avec notre époque.

Avec le discours, conservé à Lyon, de l’empereur Claude, en 48 av. J.-C, intégrant des notables gaulois au Sénat, le peuple franc entre dans la civilisation romaine. Les hordes barbares sont arrêtées aux champs Catalauniques (Grand Est) en 451. Par son baptême avec Clotilde (496), nous devons à Clovis, un Franc, la conception du mariage monogame, mise à mal, en ce moment, par les lois sociétales. En 732, Charles Martel arrête les musulmans à Poitiers. En 800, Charlemagne, couronné empereur, domine l’Europe : rêve impérial qui traversera les siècles. En 1214, Philippe Auguste remporte la victoire décisive de Bouvines sur les grands vassaux.

Et les femmes, dans tout ça ? On connaît sainte Geneviève arrêtant Attila. Aliénor d’Aquitaine, femme fatale qui fit balancer la France entre deux couronnes. Sainte Jeanne d’Arc. Simone Weil. Mais la princesse Bathilde (657) qui lutta contre l’esclavage, la connaît-on ?

Notre langue, liée à notre histoire, se développe par l’écrit. Le traité de Verdun, en 843, premier texte écrit en français, détermine l’avenir de l’Europe, dont le français demeure la langue diplomatique. En 1539, l’ordonnance de Villers-Cotterêts impose le français pour les actes administratifs. Mesurons-nous l’importance de cet édit qu’un féminisme sot entend subvertir avec ses cheffes et ses auteures ?

La mémoire se fait enfin actualité : le vaccin à venir rappelle le génie de Pasteur (1885) ; la loi bioéthique, le Code civil napoléonien (vers 1800) dont le garde des Sceaux a dit : « Le Code de Napoléon, avec papa maman, c’est fini. » Les chantiers de la capitale rappellent ceux d’Haussmann (1852) qui durèrent 16 ans et qui n’étaient pas faits, eux, pour encombrer les rues de vélos et de chantiers mais pour dégager l’espace. Le 15 avril 2019, c’est l’incendie de Notre-Dame. Un an plus tard, le confinement. La dernière page du livre se referme sur le rideau, noir, tiré d’un magasin.

Noël 2020 s’annonce inédit : pas de messe de minuit pour tous mais un ticket de rationnement ; pas de bûche pour tous mais un mille-feuille d’interdictions. Alors, souvenons-nous : en 1783, la première montgolfière monta dans les airs, un coq à son bord. En 1789, ce fut la prise de la Bastille. On n’a toujours pas trouvé de vaccin contre l’autoritarisme.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 26/10/2021 à 14:54.
Marie-Hélène Verdier
Marie-Hélène Verdier
Agrégée de Lettres Classiques

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