Livre/ L’imposture du vivre-ensemble de A à Z, de Paul-François Paoli

Chroniqueur au Figaro littéraire, journaliste et essayiste, Paul-François Paoli a réussi un livre décapant qui met à bas la dictature étouffante et stérile du « politiquement correct » et du mensonger « vivre ensemble ». Son livre est constitué de fiches classées par ordre alphabétique. Il présente ou commente soit des notions comme "collaboration"/em>, "beur", "communauté", "chance pour la France", etc., soit des écrivains ou philosophes de tous bords. Pour ces derniers, l’auteur met en avant leurs idées-forces et les théories qu’ils ont développées, avant d’approuver ou de critiquer leurs idées. Mais M. Paoli n’est pas sectaire : il lui arrive fréquemment de souligner les qualités de ceux dont il ne partage pas les vues. Parfois, il recommande même la lecture de leur œuvre, ce qui est la preuve de son ouverture d’esprit et de sa grande érudition.

Les propos de Paul-François Paoli sonnent juste dans sa dénonciation du « vivre ensemble », sur l’aveuglement des pseudo-élites de gauche qui refusent de voir la situation telle qu’elle est, mais la regardent à travers un prisme réducteur et faux. Les « bien-pensants » occultent volontairement les vérités déplaisantes : les « minorités » commettent plus de délits que le reste de la nation, le communautarisme (pas seulement musulman) détricote la France et beaucoup de fidèles du prophète sont intolérants. Tous les faux-semblants des « bobos » et de leurs avatars sont décortiqués et démantelés avec une verve jubilatoire.

Sensible au déclin de notre pays, M. Paoli s’intéresse à la baisse du quotient intellectuel des Français. Un QI qui a chuté, entre 1997 et 2007, de 101,1 à 97,1 et place désormais la France derrière Singapour et Hong-Kong dont le QI moyen est de 108. Les raisons de ce décrochage ? Paoli les évoque, en s’appuyant sur un récent article du Monde : déclin de l’école et de la lecture, mais aussi banalisation de la drogue, temps excessif passé devant le poste de télévision. Mais Paoli va plus loin et prend des risques en écrivant qu’« Il n’est pas exclu qu’une certaine immigration puisse concourir au déclassement culturel français », citant pour cela une étude réalisée par deux chercheurs, Edward Dutton et Richard Lynn, et publiée dans la revue Intelligence en 2015, dans laquelle est évoquée, comme une des causes de cette baisse du QI, l’influence de l’immigration maghrébine et africaine sub-saharienne. Sensible au « déclin » de notre pays, disions-nous et à sa « décadence », qu’il tient pour acquis et il pense que la composition « ethnique » de la France va être modifiée.

Il paraît nostalgique de l’influence de l’Église catholique et il regrette son effacement, qu’il met en parallèle avec la "dégringolade" de notre pays. Mais qu’on l’approuve ou pas, la France est entrée dans le "postmodernisme" où la morale judéo-chrétienne est en recul.

En mettant en avant des extraits de L’Éducation sentimentale de Flaubert (qui semble être son livre favori), M. Paoli montre que les postures de gauche n’ont pas changé en cent ans et il remet en perspective la situation actuelle. Rien de nouveau sous le soleil ! C’est inattendu et intéressant.

N’hésitez donc pas à lire cet ouvrage de 358 pages, qui est une remarquable synthèse de tous les penseurs qui influencent le monde des idées et une dénonciation réussie de l’idéologie des « bien-pensants » et des « bobos ».

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/09/2024 à 16:15.
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Christian de Moliner
Professeur agrégé et écrivain

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