[L’ÉTÉ BV] [LIVRES] Pourquoi il faut d’urgence réhabiliter le nationalisme

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Cet article vous avait peut-être échappé. Nous vous proposons de le lire ou de le relire.
Cet article a été publié le 12/07/2024.

À l'occasion de l'été, BV vous propose de redécouvrir des livres qui ont marqués l'année écoulée. Aujourd'hui, Les Vertus du nationalisme de Yoram Hazony.

Le terme de nationalisme est aujourd’hui dangereusement incompris. À l’origine, il s’agit d’un concept de gauche justifiant simplement pour chaque peuple l’existence d’un État-nation qui lui soit propre. Depuis, en raison des conflits que l’on attribue à une évolution pervertie du concept, le nationalisme, « c’est la guerre », pour reprendre les mots du président Mitterrand. C’est un procès facile mais qui tend à négliger une chose pourtant capitale. Les deux guerres mondiales ne sont pas des conflits nationalistes mais des conflits impérialistes.

C’est précisément l’opposition entre ces deux notions qui intéresse Yoram Hazony dans son ouvrage Les Vertus du nationalisme (éditions Jean-Cyrille Godefroy), préfacé par le célèbre avocat Gilles-William Goldnadel. Docteur en philosophie politique, de renommée mondiale, Yoram Hazony cherche à redonner ses lettres de noblesse au concept de nationalisme, et par extension à celui de nation, tout en mettant le lecteur en garde contre la résurgence de volontés hégémoniques impériales. Il définit ainsi le nationalisme comme « une théorie du meilleur ordre politique, marquée par une logique anti-impérialiste et par sa volonté de créer un monde de nations indépendantes et libres ». Une recherche théorique qui recoupe celle de Henri Temple, développée dans son ouvrage Essai sur le concept de nationisme (Sphairos, lire son interview dans BV).

Nationalisme et impérialisme libéral

Le livre part d’un constat simple. Nous voyons depuis quelques années un retour en force du nationalisme, notamment en Occident. Souvent qualifiée de populisme par ses détracteurs, la tendance de fond se construit en opposition à ce que Hazony appelle « l’impérialisme libéral ». Derrière ce vocable se cachent deux pouvoirs mais un même objectif. D’un côté, la volonté hégémonique globale des États-Unis, de l’autre, la disparition progressive des États-nations d’Europe et leur dissolution dans l’Union Européenne. Selon Hazony, l’objectif est le même : imposer la démocratie libérale et ses dogmes à l’ensemble de la planète. Seule la méthode diffère, la puissance militaire des USA permettant à ses élites d’adopter une approche militariste du problème (Afghanistan, Irak, Libye), tandis que l’UE se construit comme une technocratie complexe dont l’arme de contrainte est avant tout le droit. Sous hégémonie allemande, elle impose ses politiques économiques et immigrationnistes à des pays qui, pourtant, n’en veulent pas.

Une histoire des idées

L’ouvrage se construit en trois parties. La première revient sur l’histoire parallèle des concepts de nation et d’empire. Pour Hazony, Israël fut le premier État-nation du monde : « Les pouvoirs impériaux dominaient le monde des prophètes d’Israël : l’Égypte, Babylone, l’Assyrie et la Perse, à tour de rôle. Ces empires cherchaient à imposer un pouvoir politique universel sur l’humanité. […] Moïse fixa des frontières pour Israël. Il dissuada son peuple de tenter de mettre la main sur les royaumes voisins de Moav, Edom et Ammon. Ils avaient un droit à l’indépendance. » Il aborde ensuite l’évolution des cités-États grecques, de la Rome impériale, de l’universalisme catholique opposé au protestantisme… pour en arriver au conflit moderne entre populisme et mondialisme.

La seconde partie est un éloge ou une réhabilitation du concept de nationalisme. Hazony cherche à démontrer que l’État-nation est la meilleure forme possible de gouvernement. Pour lui, la cité-État garantit la liberté mais non la sécurité, l’empire fait l’inverse. Entre les deux, l’État-nation garantit le bon équilibre de liberté et de sécurité.

Haine et impérialisme

Enfin, dans la dernière partie, Hazony s’attelle à démontrer que la haine (concept lui aussi galvaudé de nos jours) se trouve en fait du côté de l’impérialisme, et notamment de l’impérialisme libéral, plutôt que de celui du nationalisme. Selon lui, le nationalisme est un respect des coutumes, des lois, des particularités des peuples. L’impérialisme est en revanche une philosophie de l’intolérance. Vouloir imposer certains modes de vie à certaines nations, c’est leur nier le droit à l’autodétermination. Ainsi, peu importe si les coutumes d’un peuple peuvent paraître barbares à un autre. Le nationaliste dira : ce sont leurs coutumes, qu’ils vivent chez eux comme ils l’entendent, tant qu’ils nous laissent en faire autant. L’impérialiste quant à lui, au nom d’un idéal de paix et de rédemption universelle, cherchera à imposer au monde ce qu’il conçoit comme la seule bonne manière de parvenir à cet idéal.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 22/07/2024 à 11:54.

Louis de Torcy
Louis de Torcy
Etudiant en école de journalisme

Vos commentaires

17 commentaires

  1. Exacte mais les Juifs et les Israélites ont foutus tellement le bordel sur l’ensemble de la région ! Que l’empereur Romain Jules César a été contraint à une opération militaire en terre saint, afin d’expulser de forces, l’ensemble des Juifs et des Israélites, qui fut suivie de la destruction de Jérusalem et du temple du Rois Salomon ! Afin de ramener un peux de calme géopolitique et géostratégique en terre saint ! Je ne suis ni anti Sémite ni anti Sioniste ! Mais c’est un fait historique ! Hervé de Néoules !

  2. Etre nationaliste, c’est aimer et défendre son pays. Je pense que ce n’est pas un problème mais une vertu. D’ailleurs, lorsque les canaques, des pays perdus dans la brousse africaine ou au fin fond de l’Alaska, les mêmes qui crachent sur ce qu’ils appellent le nationalisme chez nous, admirent ces peuples et appellent même à les subventionner grassement afin qu’ils puissent conserver leur identité nationale. Cherchez l’erreur …

  3. Il faut être national, oui.
    Mais pas nationaliste.
    Être national, c’est défendre son pays au premier centimètre.
    Être nationaliste, c’est aller attaquer les pays voisins pour des prétextes plus ou moins futiles, sous des considérations plus ou moins idéologiques!
    Le nationalisme n’a apporté que malheurs partout où il est passé!

    • Apparemment, vous confondez nationalisme et impérialisme, mais c’est assez répandu de nos jours, surtout à gauche, source féconde des impérialistes.

  4. Dans ma jeunesse les communistes étaient nationalistes, ils semblent avoir, comme tant d’autres, perdu leur âme.

  5. Il n’y a de démocratie que grâce au nationalisme. Pour que la démocratie existe, il faut un peuple qui soit libre de voter les lois décidées par lui-même, uni par une culture commune pour que ces lois soient consenties par tous, dans un territoire défini où s’appliqueront ces lois.
    Bref, il faut un pays et un Etat, c’est-à-dire une nation.

  6. Une définition qui,dès la fin de la seconde guerre mondiale a été définitivement vidée de son sens originel pour devenir synonyme de fascisme.

  7. Le mondialisme est une utopie, comment peut on faire vivre ensemble avec forcément des même idées des pays de par nature absolument différents de culture diamétralement opposés entre elle ancrées au plus profondément dans les gènes des peuples, pour certains de les forcer à une régression économique absurde pendant que d’autre pays en fond le contraire, décidément certains sont a éliminer pour notre salue.

  8. Un livre que je m’empresserais de lire. Le nationalisme, nombreux le ressent au fond d’eux en étant frustré de pouvoir l’exprimer ouvertement, car les impérialistes, mondialistes en ont détourné le concept le faisant passer pour de l’intolérant, du racisme, voir du fascisme. Il est urgent que les Français qui aiment leur pays, ces coutumes, sa culture, son histoire et même ces contradictions, relèvent la tête et qu’ils cessent de se flageller pensant que ce qu’ils ressentent au fond de leur cœur serait mauvais.

  9. Ce retour du nationalisme est trop timide. Tant que l’on n’aura pas dénoncé inlassablement et nommément l’action de la CIA et des milliardaires occidentaux (Soros, Rockfeller, Zuckenberg, Gates,…) qui financent les fossoyeurs des nations, le nationalisme ne réussira pas à revenir pleinement.

  10. Au détour de l’une de mes lectures politiques, j’ai apprécié un néologisme à même de transformer la vue
    par trop idéologique que l’on se fait du patriotisme ! Remplaçons donc le mot nationalisme, chargé de bien trop d’opprobre par le mot NATIONISME auquel tout le monde, en tous cas tous ceux qui aiment la France et veulent la conserver dans sa nature première, aspire !

  11. « Le nationalisme est un respect des coutumes, des lois, des particularités des peuples. » Voilà pourquoi il faut y revenir , inacceptable qu’un peuple subissent des populations qui viennent pour imposer leurs lois et coutumes . Quand un pays t’accueille tu respectes ses règles ou tu retournes chez toi . Ce n’est pas au peuple d’accueil de changer .

    • un peu ambigu tout cela. un Etat est un peuple vivant sur un territoire avec des personnes pour le représenter, le diriger, l’organiser, et disposer de lois écrites,soit un Etat de Droit, dont on parle tant actuellement sans savoir et en disant pour chaque situation « tu n’as pas le droit » ou « j’ai le droit » ce qui n’est pas dans le mode Etat de Droit. Pour ce qui est des peuples bafoués, c’est contre l’avis de l’ONU très soucieux de la protection des peuples ( pas les nôtres mais tant pis, c’est écrit dans la Charte de l’ONU concernant la protection des peuples) et bizarrement, cette charte n’est jamais évoquée quand il s’agit de bafouer nos coutumes, modes de vie, religion, etc…
      En ce qui concerne le poids des empires, il me semble que l’empire romain était donc une époque intéressante car cet empire respectait les peuples, coutumes, modes de vie etc, on le constate avec l’histoire du christianisme, tant que tout roule, pas de problème, Jésus le dit dans la Bible, rendez à César etc…Les persécutions ont lieu plus tard, empire se croyant menacé par un dieu autre que l’empereur alors que Dieu n’avait rien à faire de tout cela, et quand l’Empire a accepté Dieu, les persécutions ont disparu ! Et se sont retournées contre les païens quand l’Empire s’est emparé de la religion pour la faire officielle, on est d’accord…Au niveau de nos Etats, je verrais bien une UE formée par les Etats-Nations qui se grouperaient par affinités, genre Françitalie, Scandinavie….Savez-vous que la marine belge et la marine hollandaise sont en commun pour la défense ?

    • J’ajouterais que s’ils détestent a ce point notre civilisation, notre culture judéo-chrétienne, probablement même notre climat tempéré pourquoi donc sont-ils venus ? Pour travailler et s’intégrer honnêtement certain je n’en doute pas un instant ? Mais les autres ceux qui bous haïssent qui casse qui voles qui violent et qui tuent nous avons tous notre petite idée nous les fascistes !

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