[LIVRE] « Prof en danger », le cri d’alerte d’une enseignante face à l’insécurité

Samuel Paty Conflans prof 2020-10-20 à 12.38.36

C’est une immersion au cœur de l’école contemporaine que propose Inès Fleury, dans son livre Prof en danger (VA Éditions). Pas celle des idéaux républicains, des lauriers de l’excellence ou des cours sans heurts, mais celle des incivilités, des bagarres et de la menace où l’angoisse s’est progressivement installée dans les salles de classe. Face aux insultes et aux actes d’intimidation, cette ancienne professeur partage sans détour son vécu d’une institution qui semble fuir la réalité. Ce livre se veut à la fois témoignage et cri d’alarme sur les failles d’un système qui peine à défendre ses professeurs devant la menace grandissante que représentent certains élèves.

Les incivilités en classe : un danger quotidien

« Au cours des quatre dernières années, j’ai senti le danger grandir. » Dans le lycée professionnel du IIIe arrondissement parisien où elle a enseigné pendant près de dix ans, de 2014 à 2023, Inès Fleury constate la montée progressive des incivilités et de la violence. Elle décrit des classes où les règles de la vie en commun s’effritent, où, « à chaque rentrée, les élèves sont de plus en plus durs ». Pour de nombreux professeurs, la violence verbale et les agressions ne sont plus des cas isolés mais un fardeau quotidien. L’ancienne enseignante se souvient du jour où elle a reçu un message contenant un verset de la sourate l’enjoignant à se convertir et précisant que « ce serait mieux pour elle ». C'était quelques mois, seulement, après l’assassinat de Samuel Paty. Choquée, mais surtout effrayée, elle se munit d’une bombe lacrymogène, porte son sac à dos sur le ventre pour se protéger, calcule où s’asseoir dans les transports en commun. Son témoignage ravive d’effroyables souvenirs alors que s’est ouvert, ce lundi, le procès des mis en cause dans la mort du professeur décapité.

Ce quotidien, elle le partage avec des collègues tout aussi désabusés, certains ayant, eux aussi, subi des menaces de la part d’élèves ou de leur famille. Tous doivent faire face au refus grandissant de respecter le règlement, notamment en matière de neutralité vestimentaire. La question du voile et de l’abaya semble être l’un des problèmes récurrents qui rongent la vie des professeurs, désormais « éducateurs spécialisés », ironise-t-elle.

« Y a-t-il un pilote à l’Éducation nationale ? »

Face à l’insoutenabilité de ces situations, la réponse de l’institution scolaire s’avère pour le moins décevante. Lorsque Inès Fleury tente de signaler les menaces reçues, elle se heurte à l’indifférence, voire à l’accusation. Quand elle reçoit ce fameux SMS, le proviseur, plutôt que de la soutenir, lui reproche initialement de suspecter ses élèves, minimisant le danger qu’elle pressent. Ce n’est qu’après avoir fait remarquer son manque d’appui et sa propre solitude dans la situation qu’elle obtient, non sans difficulté, le soutien de sa hiérarchie.

Pourtant, les alertes se multiplient. L’enseignante décrit ses collègues fatigués de jouer les surveillants face à des classes débordant d’élèves turbulents et irrespectueux. Ce manque de moyens et de personnel crée un environnement où le règlement n’est plus qu’une formalité trop souvent ignorée, ce qui la pousse peu à peu à quitter le navire qu'elle voit sombrer. Peu avant sa démission, Inès Fleury adresse même un courrier au ministre Pap Ndiaye, qu’elle exhorte à prendre ses responsabilités : « Vous et vos prédécesseurs êtes responsables ; bientôt, vous serez coupables ! » Un cri du cœur, de désespoir. Ce livre est un appel, il témoigne de l’urgence à agir avant que de nouvelles tragédies ne surviennent.

Vos commentaires

20 commentaires

  1. vous êtes en danger mes dames et messieurs les soit disant professeurs qui doivent éduquer nos enfants mais alors quand nous même étions agresses par nos adultes enseignants curé sexuellement ou étiez vous alors vous êtes adultes défendez vous nous ont nous croyait pas alors courage soyez plus fort ou cacher vous

    • Si l’Ecole est dans un tel état de décrépitude avancée, ce n’est pas de son unique faute. N’oublions pas que, inlassablement durant des années, la plus grande partie du corps enseignant l’a incitée puis maintenue dans ce chemin vers le gouffre. Volontairement, pour obéir à l’idéologie à la mode, donc de gauche. « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes » Bossuet,

  2. L’Éducation nationale institutionnalise un incessant scandale : des musulmans y sont sous l’autorité de non-musulmans. Les musulmans doivent laver ce continuel affront en inversant le rapport de domination, c’est-à-dire en se constituant en une continuelle menace, en multipliant les incidents sanctionnant le manque de respect, c’est-à-dire le manque d’obéissance, à l’islam.

  3. Aucune aide à attendre des gauchistes au pouvoir, refusant de voir une réalité qui contredit leurs idéologies ! Mais une vague arrive, se forme en Europe et aux USA qui balayera cette engeance !

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois