[LIVRE] Quand le wokisme dénature nos musées : constat cinglant de D. Rykner

Les musées sont victimes du wokisme, les lecteurs de BV le savent. Les nains gommés au Prado, les paysages de Constable taxés de nationalisme au Fitzwilliam Museum (Cambridge), Rodin grossophobe et trop blanc et, tout récemment, la maison natale de Shakespeare « décolonisée »… ne sont que quelques exemples d’une folie mondialisée. Patron de La Tribune de l’Art et maître défenseur du patrimoine, Didier Rykner se penche sur la déconstruction de l’histoire de l’art à laquelle se livre un Occident masochiste. Concret et cinglant, Mauvais genre au musée (Les Belles Lettres, 280 pages) dresse l'implacable constat des pouvoirs conjoints de l’inculture et de l’idéologie.
En 2007, l’ICOM (Conseil international des musées) avait défini la tâche des musées en quatre mots : acquérir, conserver, étudier, exposer. Simple. Efficace. Mais récemment, l’ICOM a revu sa copie. Verbeuse, destructrice, la nouvelle définition du musée accumule les clichés woke : « lieux de démocratisation inclusifs et polyphoniques », « participatifs et transparents », les musées doivent « contribuer à la dignité humaine et à la justice sociale, à l’égalité mondiale et au bien-être planétaire ». L’histoire de l’art, la délectation, c’était bon pour Vasari et Poussin - deux hommes blancs qui eurent, un jour, plus de 50 ans.
On demande des femmes…
Il y a dix ans, on nous disait que peu de femmes avaient eu la chance de faire des carrières artistiques. Aujourd’hui, qu’il y en avait à revendre mais qu’elles ont été « invisibilisées ». C’est faux, rétorque Didier Rykner. Ni plus ni moins invisibilisées que bien des hommes : la postérité est chose curieuse et l’oubli frappe l’un et l’autre sexe. Aux chercheurs d'avoir de la curiosité !
Bref, désormais, les musées veulent des œuvres de femmes, comme la National Gallery (Washington), qui n’achète que cela depuis 2021. « Cette manière de vouloir exposer à tout prix des œuvres de femme […] quelle que soit la qualité de leur production est finalement un très mauvais service à leur rendre », analyse Didier Rykner. Une gouache signée Caterina Angela Pierozzi, « d’une aimable médiocrité » et adjugée 6.800 euros à Drouot, a été revendue au musée… 700.000 dollars. Quelqu’un de malin s’est servi, au passage.
… et des racisés
Autres supposés éternels exclus dans une perspective occidentale forcément raciste : les « racisés », trop peu représentés. Les statues blanches sont l’objet d’une théorie du complot. Elles serviraient la « suprématie blanche » - alors que toute personne informée sait qu’elles étaient peintes. « Quelle différence y a-t-il, au fond, entre quelqu’un qui pense que la Terre est plate et un autre, certain que les sculptures grecques sont racistes ? »
S’il y a peu de peintres noirs, les musées cherchent à acquérir des œuvres représentant des Noirs. « Et s’il s’agit d’un esclave, c’est encore mieux », précise le patron de La Tribune de l’Art. Esclavage et colonialisme sont des thèmes honnis et porteurs, du moment qu’on « contextualise ». Les toiles où figurent des épices, du tabac, du thé sont idéales. Un Chardin de la Hunterian Art Gallery de Glasgow représente une femme buvant du thé. Qu'en dit le cartel ? L’œuvre est « une preuve visuelle de l’expansion de la puissance de l’Europe et de l’exploitation coloniale ».
« Une culture de l’ingratitude »
Le wokisme efface l’Histoire, les hommes, les œuvres qu’on cache ou qu’on détruit. Le musée Gadagne, à Lyon, n’expose presque plus de peintures dans sa nouvelle organisation. La National Gallery de Washington (encore elle) a annulé une exposition prévue de longue date sur l’art baroque à Gênes : 90 % d’artistes hommes et blancs, ça n’était pas acceptable. Le conservateur qui l’avait préparée a été viré. Quand nous écrivions que l’Allemagne nazie avait inventé le wokisme…
Carpeaux et son esclave, les ivoires « maltraitants » et « colonialistes », les restitutions à l’Afrique en dehors de toute approche scientifique… Le wokisme a une imagination débordante et destructrice. Didier Rykner en décrit bien l’impiété filiale. « À une culture de la gratitude - gratitude pour ce que nous ont légué nos aïeux, pour la civilisation qui est la nôtre et qui est l’aboutissement de siècles d’histoire - s’est substituée une culture de l’ingratitude : nos ancêtres étaient des monstres, le passé est mauvais, il faut donc le supprimer. Et renier ce qui fait notre civilisation. » À nous d’y répondre, par la gratitude et la connaissance.

Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR

16 commentaires
» pouvoirs conjoints de l’inculture et de l’idéologie. » Elles cheminent en couple car l’une ne va pas sans l’autre. Et c’est la culture seule qui pourra nous débarrasser de l’idéologie.
Vous oubliez une peintre (« peintresse »? hihihihi…. chers Wokes) célèbre, dont j’aime beaucoup les œuvres =
« Élisabeth Louise Vigée Le Brun (née le 16 avril 1755) est l’une des grandes portraitistes de son temps, à l’égal de Quentin de La Tour ou Jean-Baptiste Greuze. Issue de la petite bourgeoisie, elle va trouver sa place au milieu des grands du royaume, et notamment auprès du roi et de sa famille. Elle devient ainsi le peintre officiel de la reine Marie-Antoinette. Elle est reçue à l’Académie royale de peinture et de sculpture avec, pour morceau de réception, un tableau à sujet allégorique : La Paix ramenant l’Abondance. »
Comme quoi, il y avait des femmes artistes (des vraies!) autrefois.
Le talent redeviendra la règle, les nihilistes ne constituent pas un mouvement prometteur pour l’humanité.
Le manque de talent récompensé au nom de l’égalité hommes-femmes. . Toujours le même nivellement par le bas. Même veine que les quotas en tout genres.
Continuons d’admirer – dans le désordre – les grands maîtres de la peinture italienne, Le Nain, Poussin, Turner, Morisot, Utrillo, Soulages…
Laissons les divaguer : imposture de l’Art contemporain et les pseudo critiques idéologiques de l’art classique et l’art moderne à leurs divagations.
Ces ignares se privent de la divine inspiration, de l’enthousiasme qui a saisi ces peintres et écrivains ; mais la postérité les a consacrés pour toujours.
Les chiens aboient…
Une seule chose guide ces décérébrés, être au firmament… de la bêtise humaine.
Les casseurs doivent être les payeurs comme disait Chaban Delmas
Je sais que l’ art n’ a pas de frontières , mais je ne savais pas qu’ il devait avoir un sexe . Pourtant il suffit de se rendre à la Bibliothèque Mazarine pour se rendre compte qu’à travers les siècles les femmes artistes furent citées et nous pouvons conserver en mémoire du XXème siècle Camille Claudel la rivale d’ Auguste Rodin .
Débile
Quand on connaît le milieu du marché de l’art, on constate que le wokisme sert surtout à faire du fric avec des œuvres médiocres. Le marché de l’art est toujours à la recherche de produits nouveaux. Une fois les œuvres des célébrités hors d’atteinte financièrement le marché de l’art s’est intéressé aux seconds maîtres, aux élèves puis aux petits maîtres de qualité médiocre. À bout de ressource le wokisme leur ouvre le marché féminin et « racisé ». Une aubaine pour faire de super profits. Le marché de l’art est d’abord un marché.
Mais pourquoi nos élites culturelles responsables des nos musées écoutent-elles les imprécations rétrogrades et agressives de la lie de ces anarchistes primaires, grossiers et infantiles? Quand ils auront obtenu de beaux diplômes aux beaux-arts, alors seulement ils pourront peut-être avoir droit au chapitre et s’exprimer avec respect. En attendant, qu’on leur ferme la porte comme à tout indésirable et qu’on dénonce pour trouble à la paix citoyenne.
Et si le wokisme n’était qu’un sursaut de l’époque moderne incapable de refaire ou inventer des beautés comparables aux temps anciens ? Et si c’était une façon d’imposer notre médiocrité nos pathologies et nos erreurs en supprimant tout ce qui a fait autrefois notre richesse et notre gloire? Une banane exposée récemment sur un mur n’est-elle pas significative ? Un fruit exotique qui résume tout ..notez bien que ce n’est pas une pomme …elles doivent étre racistes !
Triste France et français que je méprise dans une large part.
ça ma fait penser à Jules Verne, « c’est arrivé demain » : l’Humanité régresse, pour le dire trivialement : les gens devienne plus cons !
Vrai ! Et à un niveau stratosphérique !
Excellent article sur un sujet qui est victime d’une omerta totale .