[LIVRE] Relire Hillbilly Élégie, la vie d’un potentiel vice-président des USA
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Sur le bandeau de ce livre en édition de poche, l’éditeur a mis en exergue ce qu’en disent Marianne (« une somme sur l’Amérique qui va mal ») et L’Humanité (« portrait d’une Amérique délaissée, celle qui a voté Trump ») - sous-entendu : les ploucs de la classe blanche ouvrière et raciste américaine qui ne comprennent rien à rien, d’où leur vote en faveur de Trump. Ces deux précédents avis constituent une vision tronquée de Hillbilly Élégie, un énorme succès de librairie aux États-Unis et dans le monde, dans lequel J.D. Vance raconte son enfance chaotique dans les Appalaches, sur fond de déclin de l'industrie du charbon et de la métallurgie. Le livre a même donné naissance à un film, réalisé par Ron Howard en 2020. Celui qui est aujourd'hui le potentiel vice-président de Donald Trump décrit avec humanité et bienveillance la rude vie de ces « petits Blancs » du Midwest, ces « péquenots », que l'on dit xénophobes et qui ont voté pour Donald Trump. Certes, celui-ci ne raconte pas l’enfance d’un jeune Américain issu des banlieues privilégiées de Boston ou de la Silicon Valley mais bien celle d’un garçon issu de la région pauvre des Appalaches.
Le livre mérite d'être relu. Il montre que lorsque l’on naît avec toutes les mauvaises cartes en main, tout est tout de même possible à force de volonté, même celle d’arriver aux portes de la Maison-Blanche en janvier prochain : « Avec sa faible mobilité sociale, sa pauvreté, les divorces et la consommation de drogue, ma région est un concentré de misère », écrit-il.
Des parents déficients
J.D. Vance est né dans une région pauvre et déclassée des États-Unis. Sa mère, mariée cinq fois, n’est pas le portrait de la mère modèle. Elle va régulièrement en cure de désintoxication, est embarquée et menottée par la police mais elle aime son fils à sa manière. Son père ne l'a pas reconnu à sa naissance. Vance ne connaît donc pas la stabilité qui conduit à l’éclosion personnelle et qui permet d’envisager l’avenir de manière sereine. Au lieu de cela, il vit les déménagements successifs ainsi que les amants de passage de sa mère et ses nombreux maris.
Ce qui sauve J.D. Vance, c’est l’amour de ses grands-parents, plus particulièrement de sa grand-mère, personnage central de ce livre, qui n’hésite pas à accueillir les importuns avec une arme dissimulée sous ses vêtements. La preuve : il porte le patronyme de ses grands-parents et non celui de son père biologique. Ses grands-parents lui font comprendre que l’on ne réussit dans la vie que grâce à un travail acharné. Ce qui lui donne la force d’avoir deux jobs afin de couvrir ses frais à l’université de l’Ohio, car même s’il bénéficie du GI Bill qui permet à tout ancien militaire d’obtenir une bourse après sa période d’engagement, celle-ci ne couvre pas tous ses frais. L’auteur s’est engagé dans les Marines à sa sortie du lycée et a connu un déploiement en Irak. À force de travail, il réussira à intégrer l’université de l’Ohio, la prestigieuse université de Yale.
Cette autobiographie montre qu’avec beaucoup d’amour et de volonté, le système méritocratique peut encore fonctionner, aux États-Unis. Comme toute histoire américaine, la vie de Vance se finit par un happy-end : l’auteur réussira à pardonner à sa mère pour l’enfer qu’il a vécu avec elle, et même à subvenir à ses besoins.
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5 commentaires
J’ai apprécié ce livre. Une écriture simple, pas de la grande littérature, mais un récit authentique, qui démontre que même dans un environnement défavorable, les valeurs restent un phare qui nous guide. Par ailleurs il est tout de même intéressant d’apprendre que l’auteur vient d’une famille franchement démocrate,et qu’il l’a été lui même. Toutefois au vu des incompétences de cette gauche à rassembler et prendre en compte les besoins de la classe ouvrière et défavorisée, celle-ci s’en détourne. Un révélateur de ce qui se passe aujourd’hui en France.
Un autre exemple de décu du parti démocrate est le soutien de Robert F. kennedy Jr. dont toute la famille a été et est démocrate à commencer par John F. Kennedy Président des Etats Unis !
Bravo.
Bien
Bel exemple de réussite.
C’est une insulte faite aux pauvres par ces « petites élites arrivistes » de les cantonner dans la délinquance, l’alcoolisme , de les considérer comme des inadaptés sociaux. Beaucoup à force de volonté, de ténacité réussissent à s’en sortir . Et actuellement, les gauchistes se distinguent surtout par leur médiocrité intellectuelle, leur haine, leur laideur, leur grossièreté, les pauvres n’ont donc aucune leçon à recevoir de la part de ces gens-là.