[Livre] Sandrine Rousseau met l’homme blanc en accusation

SANDRINE ROUSSEAU 3

Le barbecue symbole de virilité, quelle horreur ! L’homme déconstruit, quel bonheur ! Le mépris, si ce n’est la haine, de Sandrine Rousseau pour les hommes – au sens masculin et viril du terme – est loin d’être une nouveauté. Cependant, dans son dernier livre, Par-delà l’Androcène, co-écrit avec Adélaïde Bon et Sandrine Roudaut - également militantes féministes –, l’élue écologiste va plus loin. Faisant fi du contexte historique voire du bon sens, l’homme blanc devient, sous sa plume, le responsable de tous les maux de notre planète.

L’affreux mâle blanc

Par-delà l’Androcène. Derrière ce titre énigmatique se cache une mise en accusation précise. Dérivé du grec, androcène, néologisme créé par Myriam Bahaffou et Julie Gorecki, deux universitaires féministes, signifie « l’ère de l’homme ». « Enfin, de certains », précisent d’emblée les auteurs du manifeste : l’ère de l’homme occidental. Si les auteurs devaient brosser le portrait de ce mal incarné qui fait tant de mal à l’humanité, nul doute qu’il ressemblerait à Vincent Bolloré ou Elon Musk, leurs ennemis jurés.

Dès les premières pages, le mâle blanc se retrouve inculpé des pires crimes. Colonisation, esclavage, homophobie, écocide, racisme, génocide des Juifs et des tziganes, chasse aux sorcières, apartheid, pédocriminalité… Les chefs d’accusation lancés pêle-mêle par les auteurs n’en finissent plus. L’homme, qui plus est l’homme occidental, serait responsable à lui seul de tous les maux de l’humanité et de tous les fléaux de l’univers. Selon leur théorie, une poignée d’hommes, en haut de l’échelle sociale, aurait ainsi utilisé « la civilisation », « la rationalité » et « le capitalisme » pour « exploiter et asservir la multitude ». Exemple typique de ce complot des hommes contre tous : la grammaire française. « En Androcène, les mots sont les armoiries de la domination, ils servent d’armes […] ils imposent leur vision du monde pour vérité », commencent les auteurs. Et de poursuivre : « Il peut y avoir mille femmes, il suffira désormais d’un homme pour toutes les effacer. » Peu importe qu’en langue française, le masculin joue aussi le rôle de neutre, les féministes y voient une abomination de la domination des hommes.

Naïveté ou bêtise ?

L’urgence est là. « Le vin de Bordeaux monte en degré d’alcool, on en fera bientôt en Bretagne », s’inquiètent les trois écoféministes. Que faire, alors ? « Arrêtons-nous un instant le temps d’attacher nos lacets et de respirer l’odeur du thym et des genêts », propose Sandrine Rousseau. Et ensuite, après la pause champêtre, les trois militantes appellent à « sonner la fin » de cette ère de l’homme. Comment ? Par la déconstruction et l’émotion. À les lire, la révolution se fera à coups de mots-dièse sur les réseaux sociaux. #MeToo, #BalanceTonPorc, #SciencePorc, #BlackLivesMatter… « Le Grand Soir peut venir des jardins partagés, des hashtags, des mobilisations ou des refus de consommation », nous assure Sandrine Rousseau. Vraiment ? On en doute.

L’autre arme de ces révolutionnaires en herbe : l’émotion. « À prétendre que la sensibilité est une faiblesse, nous avons fait de l’indifférence une gouvernance », dénoncent-elles, fortes de leurs formules toutes faites. Alors que « l’Androcène a érigé le calcul, l’organisation et la rationalité en seules valeurs nobles de ce monde », elles souhaitent faire de l’instinct animal, du frisson et de l’émoi des armes pour leur nouveau monde. Dans cette nouvelle ère où les hommes seraient déconstruits, la politique serait « féministe, lesbienne, gay, queer et trans, de toutes les origines, de toutes les couleurs de peau » et l’on instaurerait « un revenu pour exister ».

À la fin de la lecture, que reste-t-il ? Pas grand-chose. Ce livre qui se voulait être un manifeste politique ne restera dans les esprits que comme une collection de slogans et de formules plus ou moins bien tournées.

Livre : Par-delà l’Androcène, aux Éditions du Seuil, publié le 26 août 2022, co-écrit par Sandrine Rousseau, Adelaïde Bon et Sandrine Roudaut.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

18 commentaires

  1. On ne peut pas parler que de choses graves mais il est triste de consacrer autant de temps à Mme Rousseu, un clown pour médias avides de polémiques infantilisantes.

Commentaires fermés.

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