Livre : SARS-CoV-2. Aux origines du mal, de Brice Perrier
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Il faut féliciter le journaliste indépendant Brice Perrier (collaborateur à l’hebdomadaire Marianne) de s’être penché sur l’épineuse question des origines du Covid-19, ce satané virus respiratoire qui grippe notre planète depuis janvier 2020. Toute la difficulté consiste à ne pas donner quitus à une propagande nationaliste, de la Chine ou des États-Unis d’Amérique. Car les fantasmes vont bon train depuis que l’administration de Xi Jinping eut avoué, dès décembre 2019, qu’un nouveau coronavirus commençait à sévir en son sein, son point d’origine officiel étant Wuhan, mégapole où le commerce est la simple continuation de la guerre par d’autres moyens, là encore où l'homme n’est qu’un projet, un être purement entrepreneurial déterminé par l’inquiétude (Leibniz) ou l’angoisse, également le moteur essentiel du technoscientisme. Conséquence : tout ne serait qu’entourloupes et dénis de responsabilité. Ainsi, selon Perrier, un accident provoqué par la manipulation de ce virus, celui que génèrent les chauves-souris, serait de une hypothèse solide. Pour ce faire, la démonstration est chirurgicale, tous les éléments étant disséqués en dépit du fait que notre enquêteur n’ait pu se rendre sur les lieux du « crime ».
Beaucoup de chapitres-clés : « Une fuite ? Théorie du complot ! », « Une affaire d’États », « Manipulations en laboratoire » et « Une exigence de science ». Sans oublier la postface de Serge Morand, spécialiste de l’écologie évolutive et de la transmission des maladies infectieuses, postface qui évoque La Société du risque, du sociologue Ulrich Beck. Enfin, Perrier ouvre quatre pistes dans « Visite de courtoisie » : 1) La Chine veut, à tout prix, écarter l’hypothèse d’un virus chiroptérien qui se serait échappé du laboratoire P4 de Wuhan ; 2) Le fait que des questions posées à l’Organisation mondiale de la santé aient été laissées sans réponses ; 3) Des élevages douteux dans l’empire du Milieu, de visons et de chiens, notamment ; 4) L’emballage de la morue dans les ports, avec un éventuel dysfonctionnement dans la chaîne du froid jusqu’aux marchés. En substance, des règles sanitaires manifestement peu respectées.
Une perspective assez philosophique. Car qu’est-ce que la science ? Fondamentalement, la connaissance à la fois théorique et expérimentale de la nature. Donc, trois disciplines : mathématiques, physique-chimie et biologie, cette dernière étant la science du vivant, autre genre contenant une espèce, la médecine, science comme art du soin de l’organisme humain qui s’appuie essentiellement sur la chimie, elle qui ne serait rien sans les mathématiques. Un serpent qui se mord la queue. D’où le recours à l’épistémologie, à l’étude tant des conceptions que des pratiques dans l’activité scientifique. In fine, comment penser une révolution copernicienne en médecine ? En l’occurrence, pourquoi manipuler des virus si cela ne sert qu’à créer des chimères et légitimer la production de vaccins ?
Certes, l’auteur décrit parfaitement les spéculations relatives à une stricte origine animale (zoonose), mais la thèse du professeur de médecine Didier Sicard n’a pas été prise en compte, celle que ce dernier exposait à, entre autres, France Culture, le 27 mars 2020 : un trafic d’animaux sauvages du Laos à la Chine. Bien que, de toute façon, le problème ne soit plus le Covid en tant que tel, mais l’homme moderne, avec ou sans passeport. Un rapport vicié et à la nature et à la culture.
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