Livre / La Super-classe mondiale contre les peuples, Michel Geoffroy

De temps à autre, comme un refrain lancinant, nous parviennent les échos ou les preuves parcellaires d’une mainmise oligarchique sur la planète. Maîtrise des leviers financiers, domination des États classiques, imposition d’un discours libéral-libertaire ayant valeur de dogme… Un vieux fantasme de l’anarchiste de droite, qui réclame de l’ordre mais ne supporte pas l’autorité ? Pas si simple. Michel Geoffroy est un énarque talentueux, qui a dû être aux premières loges (enfin, aux premières places) pour observer ce qui était en train de se passer.

Il a fait d’abondantes recherches et s’appuie sur des sources incontestables.

L’ouvrage qu’il propose ici est brillant, factuel, documenté. Il décrit par le menu tous les stratagèmes mis en place par ce qu’il appelle la super-classe mondiale, afin d’assurer la pérennité de son pouvoir sur le magma humain qu’elle est en train de créer. À bien y regarder, le constat est effectivement glaçant : télévision, publicité, obsolescence, consommation, abrutissement général, métissage érigé en dogme, inoculation de la haine de son passé… Tout cela participe d’un projet, non d’un complot au sens formel du terme mais d’un projet : cette synarchie sans chef et sans visage domine déjà le monde et veut faire de cette domination de fait un horizon indépassable.

Page après page, en lisant des interviews de magnats, des extraits de journaux, des reportages, on ne peut s’empêcher d’être pris d’un profond malaise : rien n’est caché, tout est annoncé, tout est déjà là. Mais personne ne voit rien.

Une fois le constat posé (et avec quelle lucidité !), la deuxième partie laisse plus perplexe quant aux possibilités de réveil du peuple européen (qui, pour l’instant, valide plutôt le concept d’involution cher à Evola), mais du moins Michel Geoffroy a-t-il le mérite d’espérer.

À lire d’urgence, pour ne pas dire que l’on ne savait pas.

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