Philippe Charlez désosse les « climato-gauchistes »

FedotovAnatoly/Adobe Stock
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Cet article a été publié le 03/02/2023.

Tandis que les militants gauchistes du climat empêchent toute discussion de fond et sont même parvenus à s’approprier l’écologie – thème pourtant intrinsèquement conservateur -, Philippe Charlez, bien connu des lecteurs de BV, apporte un éclairage plus nuancé dans les débats.

« La vérité est un flambeau qui luit dans un brouillard sans le dissiper », écrivait Helvétius. En matière climatique, la vérité est souvent victime de détournements. L’ouvrage de Philippe Charlez, Les 10 commandements de la transition énergétique, permet d’équilibrer un débat souvent écartelé entre les climato-sceptiques et les éco-hystériques. Expert en questions énergétiques à l’Institut Sapiens, auteur de L'Utopie de la croissance verte, paru en 2021 chez JM. Laffont, ingénieur des Mines de l'École polytechnique de Mons (Belgique), docteur en physique de l'Institut de physique du globe de Paris, Philippe Charlez enseigne à Sciences Po, Dauphine ou l’INSEAD. Il a écrit de nombreux ouvrages sur la transition énergétique et l’écologie, comme L’Utopie de la croissance verte, paru en octobre 2021 aux Éditions JM Laffont. En clair, l'homme maîtrise ce sujet devenu l'objet d'une guerre d'intoxication.

Les militants gauchistes du climat empêchent toute discussion de fond et sont même parvenus à s’approprier l’écologie – thème pourtant intrinsèquement conservateur. Leur nouvelle lubie ? Combattre férocement le nucléaire et prôner une énergie totalement décarbonée. Décidemment, les tenants de l’écologie politique ne sont pas à un paradoxe près. Pilonnant depuis des décennies le secteur du nucléaire, ces mêmes militants ont contribué à l’affaiblissement d’un secteur où la France était pionnière : « Sous la pression d’une extrême gauche antinucléaire tenant les rênes de l’enseignement supérieur, les jeunes ingénieurs sont de moins en moins enclins à vouloir travailler dans l’atome », écrit Philippe Charlez. Cette propagande antinucléaire ne s’est pas limitée aux écoles d’ingénieurs mais a largement influé sur l’opinion publique (en particulier chez les jeunes) : « Quand on regarde la perception du nucléaire par nos concitoyens, rien n’est gagné, constate-t-il. Si 60 % d’entre eux sont favorables au nucléaire civil, 78 %, dont deux tiers des 18 et 21 ans, considèrent le nucléaire comme impactant négativement le climat. Pire, une proportion de la jeunesse considère le nucléaire comme davantage émetteur de CO2… que le charbon. ».

Turpitudes bruxelloises

En 1722, Voltaire décrivait ainsi Bruxelles : « Pour la triste ville où je suis, C’est le séjour de l’ignorance, De la pesanteur, des ennuis, De la stupide indifférence, Un vieux pays d’obédience, privé d’esprit, rempli de foi... » Deux cent un ans plus tard, aucun mot ni aucune virgule n’est à changer. Bruxelles est pétrie d’une foi inconditionnelle dans le progrès et s’oppose généralement à tout ce qui a quelque peu de succès. « Quant à la schizophrénie de l’Union européenne, elle a érigé la lutte contre le réchauffement climatique au premier rang de ses priorités, mais a intégré l’atome du bout des lèvres dans la taxonomie verte », remarque le spécialiste. Illustration parfaite de cette bêtise toute bruxelloise : en 2009, la Lituanie souhaitant intégrer l’Union européenne fut sommée de fermer sa seule centrale nucléaire lui fournissant 70 % de son électricité. La raison invoquée est risible : Ignalina utilisait la technologie RBMK-1500 de… Tchernobyl. Pour Philippe Charlez, « cette décision illustre le niveau pitoyable des instances bruxelloises : résultat de l'effondrement du système soviétique, la catastrophe de Tchernobyl n'a aucun rapport avec la technologie utilisée. Une décision qui se lit aujourd'hui en filigrane de la situation électrique lituanienne dépendante à 100 %... de l'électricité russe, écrit-il. Sans Kaliningrad situé en aval, Vilnius serait plongé dans le noir depuis deux mois. Merci à l'Europe et surtout à l'Allemagne de sa clairvoyance stratégique ! » Tristement risible…

Réussir une transition énergétique pragmatique

Philippe Charlez est un pragmatique qui ne nie pas la nécessité de la transition énergétique. Pour la réussir, il faut donner le moyen aux ménages de « décarboner leurs équipements ménagers » mais également mettre fin aux « passoires énergétiques ». Idée ancienne, cette dernière proposition aurait pourtant un impact conséquent dans la lutte contre les émissions de gaz carbonique, estime l’ingénieur : « En France, l'habitat représente 40 % de la consommation d'énergie finale et génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre. 80 % de cette consommation est utilisée pour produire de la chaleur : chauffage, eau chaude sanitaire, cuisson des aliments », écrit Charlez. Pour lui, « le reste est dédié à l'électricité spécifique : éclairage, électroménager, Hi-Fi, télévision, informatique. Optimiser la consommation d'énergie dans l'habitat représente un levier majeur de la transition énergétique. »

Enfin, imposer un changement des habitudes n’est pas une mince affaire… Si les pouvoirs publics souhaitent faire accepter un changement aux peuples, nos élus doivent savoir faire preuve de persuasion intelligente. Au diable les fausses promesses, les chemins détournés et retours en arrière, la ligne doit être claire, ténue et compréhensible. Dans une époque traversée par une forte défiance vis-à-vis des élites, l'expert propose de se reposer « sur quatre piliers : confiance, vision, implication et reconnaissance ». Vaste programme ! Puisse Philippe Charlez recevoir une oreille attentive au sommet de l'État !

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/08/2023 à 11:20.
Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

52 commentaires

  1. Le « dossier » du réchauffement de la planète est l’un des symptômes des cette idéologie de la crainte qui nous fait croire que l’homme modifie toujours le monde d’une manière néfaste et irréversible . On se souvient de l’effet désastreux du
    « Climategate » , la fuite d’e-mail provenant d’un institut anglais de recherche en climatologie qui visaient a empêcher toute contradiction , affaire qui a laissé des traces durables dans le monde scientifique .Ceux qui se donneront la peine « d’étudier » les travaux du savant Milutin Milankovic comprendront mieux le « changement climatique » , cet ingénieur ,astronome , géophysicien , inventeur et climatologue qui a reçu le prix décerné depuis 1933 par la société géophysique d’europe dans le domaine de la climatologie et de la météorologie . La NASA a proclamé Milankovic l’un des plus importants savant dans le domaine des sciences de la terre .A ces alarmistes du réchauffement ,qu’ils nous expliquent comment se fait- il que la grotte de COSQUER ornée de peintures rupestres magnifiques située dans la calanque de la Triperie se trouve a 36 mètres sous la mer !!!! Il y a 25000 ans il n’y avait pas de pollution . Et pour ne citer quelle .

  2. Les « vérités scientifiques » n’étant, en particulier depuis ‘LA » COVID, plus discutables, il ne nous reste plus qu’à nous convertir et entrer en religion…

  3. Pour dominer un peuple, il faut déjà lui faire peur, puis ensuite le culpabiliser. çà fait 5000ans que cette méthode marche. Pourquoi voulez-vous en changer. Hygiénisme et Climatopsychose sont les 2 nouvelles méthodes utilisés par l’élite (la nouvelle aristocratie) pour dominer le peuple.

  4. Les peuples sont manipulés par la peur. Peur des virus, peur du réchauffement, peur du manque d’eau, peur du manque de papier cul…etc..
    Comme leur niveau de réflexion baisse et qu’ils manquent de courage ce n’est pas gagné .

  5. La protection de l’environnement naturel serait un thème intrinsèquement conservateur mais la théorie conservatrice qui répond à l’inquiétude justifiée des contemporains n’a toujours pas été pensée. Le problème des conservateurs c’est qu’il veulent conserver des choses incompatibles comme un environnement naturel en bon état et le libéralisme économique le plus débridé ou les communautés nationales et l’individualisme qui est le cœur du libéralisme. Le conservatisme est fondamentalement incohérent.

  6. Philippe Charlez est un des rares compétents dans cette affaire et ses arguments sont solides. Personne ne doit nier l’effet de serre, mais la part de la vapeur d’eau n’est pas chiffrée de manière définitive même si on devrait avoir les moyens de l’évaluer depuis le temps qu’en lance des satellites. Il est vrai que la mesure de l’infrarouge millimétrique est délicate et qu’il faut. des années d’observation pour tirer des conséquences réalistes. En attendant, les écologistes hystériques et ignorants tirent des conclusions apocalyptiques qui affolent les populations. Les glaciologues ont des arguments plus solides, mais mais biaisés par la présence du point singulier à 0 °C qui fausse les observations. En attendant, on prépare la transition énergétique sur des arguments faux et on obère gravement l’économie de la France, sans raison valable. J’ai travaillé sur ces questions comme directeur pendant douze ans, d’un laboratoire du CNRS de thermique de l’l’habitat et du milieu. Je suis Polytechnicien et docteur d’Etat ès Science. Il n’est même pas sûr que le nucléaire soit la solution, car le rendement des centrales n’excède pas 25 % et 75 % de l’énergie produite est dissipée sous forme de vapeur d’eau. La vérité, c’est qu’il n’y a pas d’énergie totalement propre et que les filières électriques ou hydrogène ne feront pas exception.

    • Rien de nouveau et n’importe quel imbécile peut le constater mais ce que vous oubliez de dire c’est le réchauffement innabituel des eaux dû au refroidissement des réacteurs nucléaires et vu la quantité à travers le monde les effets du réchauffement des eaux à moyen terme que nous avons atteint n’est pas négligeable et peut-être pire que d’autres énergies conventionnelles. Le problème n’est-il pas simplement le tout électrique dans tous les domaines et la culture de la fainéantise qui découle de tout cela, culture bien semée par la fainéantise administrative incapable aujourd’hui de soulever un crayon manuellement faute de se retrouver en arrêt maladie pour harcèlement au travail. D’ailleurs même sans cela il y a déjà près de 40 % d’absentéisme dans tous ces service alors imaginez les restreindre en automatismes permanent !

  7. Ce que je retiens, c’est l’affaiblissement généralisé de la culture des français, dont l’instruction ce qui rend la peur dominante. A craindre ce que l’on ne domine pas conduit à des exagérations irrationnelles. Ajoutons la parole donnée à des exaltés, nous tombons dans la manipulation des plus faibles. On pourrait croire à la résistance du pouvoir, en premier lieu à celle du premier de cordée. Mais non ! A percevoir son comportement dans la gestion du nucléaire dont l’arrêt de ce qui nous permettait d’exploiter les déchets et d’une façon plus globale sa gestion de l’énergie, on est en droit de classer ces personnages dans les aculturés. Quand on ne sait pas, on s’informe sans plier sous la pression de lobbys sous prétextes électoraux. C’est illustrer la vanité dominante au détriment d’une bonne gestion de la France.

  8. Et on veut développer le tout « électrique » , supprimer le nucléaire, et développer les éoliennes et photovoltaïques , défigurant nos paysages, en cas de pénurie, les écolos pédaleront pour nous fournir de l’électricité supplémentaire en cas de fort froid !

  9. Il n’y a pas à s’y tromper. Les écologistes sont des dictateurs en nous obligeant a nous plier à leur doctrines qui pour l’ensemble sont fausses. Combattre le nucléaire en fermant les yeux sur les centrales à charbons, multiplier les éoliennes qui coutent plus d’argent qu’elles n’en rapportent alors que ces gens là dénonçaient les pylônes électriques néfastes dans nos paysages mais bon pour les éoliennes sans parler du dérangement pour les sons en mer particulièrement mauvais pour les poissons tel les moteurs de bateaux. Ces écologistes contre les méga-bassines qui permettent de retenir l’eau essentiel à la vie quant elle est abondante qui de toutes manières retournera tôt ou tard vers les nappes phréatiques préfèrent ravager les cultures en manifs et bruler des véhicules de polices venus d’essayer de les contenir. Nous obliger à vivre de la manière qu’ils le veulent comme la secte d’amour et de paix c’est de la dictature.

  10. Il n’y a pas qu’en Belgique qu’il y a des illuminés du réchauffement climatique. Hélas on a le même à l’Élysée. Celui-là même qui a décidé d’installer des industries vertes (pour sauver le pays) en les alimentant par des moulins à vent et des panneaux solaires qui fournissent le précieux « carburant » quelques heures par jour !! Ce sera encore plus dramatique dans l’avenir quand on sait que le vent souffle de moins en moins année après année ! La macronie toute entière ne suffira pas à faire tourner ces moulins en soufflant sur leurs pales.

  11. Imposer un changement des habitudes.
    Confiance, vision, implication, reconnaissance.
    Mac Kinsey pur jus.
    Nous en avons assez de ces slogans et ses injonctions à bien se comporter qui rythment nos vies depuis le Covid.
    L’Etat s’est immiscé dans les plus petits recoins de nos vie et nous explique comme à des enfants comment se déplacer, se laver, manger, trier ses déchets.
    STOP.
    Exigeons de État qu’il revienne à son rôle essentiel.
    Qu’il s’occupe du régalien et qu’il nous laisse gérer nos vies.

  12. L’écologie c’est comme le wokisme, excessif et contre-productif.
    Les deux sont discrédités !

  13. Le réchauffement climatique, de l’enfumage planétaire par le lavage des cerveaux. Sans le CO2 nous n’aurions rien à manger. Vive le CO 2, et dehors les idéologues de tout poils.

  14. 0,04% de l’atmosphère qui contrôlerait le climat est une idée ridicule, religieuse et l’homme est responsable de 3% seulement selon le GIEC. On peut facilement faire un petit calcul proportionnel: ce que l’homme a fait depuis 100 ans c’est ajouter l’équivalent de l’épaisseur d’un cheveux à la longueur d’un terrain de football tous les 15 ans.
    Le climat fait ses trucs habituel de climat, l’énorme problème c’est la gauche qui après avoir inventé la pire idéologie qui est le communisme à inventé la pire religion qui est l’eco-catastrophisme.
    Selon cette religion, l’homme est un rat, un virus, un nuisible à éliminer d’urgent SAUF la classe des bon bourgeois- en- jet-privé et quelques esclaves pour les enrichir.

    Cette religion va faire des centaines de millions de morts avant qu’on s’aperçoive enfin que le climat se moque de ce que fait l’Homme.

  15. Sauf qu’il nous parle encore de gaz à effet de serre, se rendant donc complice des gauchistes qu’il dénonce. Quant aux « passoires énergétiques », ça coûtera combien et à qui de les supprimer et ça occasionnera quelle consommation d’énergie de les supprimer ? Ce livre n’a donc aucun intérêt.

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