[L’œil américain] Nouvelle victoire pour Trump après l’abandon de DeSantis
4 minutes de lecture
La primaire ouverte du New Hampshire représentait un des derniers espoirs des républicains opposés à Trump d’emporter une victoire démontrant qu’un autre choix était possible. Mobilisés derrière Nikki Haley, ils comptaient sur le vote des électeurs indépendants et sur des sondages qui pouvaient laisser espérer des résultats serrés. Le New Hampshire était, en effet, l’État le plus susceptible de mettre l’ancien président en difficulté et de favoriser un candidat républicain de l’establishment.
L’occasion manquée de Nikki Haley
Malgré ces conditions favorables, Nikki Haley n’est pas parvenue à freiner l’élan de Donald Trump, qui l’a emporté avec une avance d’un peu plus de dix points. Avec 55 % des voix, contre 44 % pour sa concurrente, l’ancien président confirme sa course en tête, quelques jours à peine après l’annonce du retrait de Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, qui, la semaine dernière, était pourtant arrivé en deuxième position dans l’Iowa.
La route semble donc se dégager pour l’ancien président, et ce ne sont pas les sondages nationaux qui diront le contraire. Avec un écart de plus de 50 points, en moyenne, entre Trump et celle qui continue à lui disputer l’investiture, on voit mal comment cette primaire pourrait devenir autre chose qu’une course en solitaire.
Mardi soir, Nikki Haley n’en a pas moins annoncé le maintien de sa candidature. On peut supposer que cette décision repose moins sur des calculs électoraux que sur l’espoir de voir une des multiples procédures judiciaires lancées contre l’ancien président finir par lui barrer la route dans les prochains mois. En attendant, rien ne semble pouvoir arrêter Trump.
Sans surprise, cette nouvelle victoire sans appel donne lieu, comme pour l’Iowa, aux mêmes commentaires sermonneurs. S’il gagne même dans le « New Hampshire modéré », c’est le signe de « son contrôle à toute épreuve sur la base d'extrême droite du parti », écrit le New York Times. Le pouvoir légendaire des « électeurs farouchement indépendants » de cet État n’ayant pas suffi à défaire l’envoûtement.
En réalité, les résultats de mardi semblent avoir bien peu de liens avec la magie. Ils témoignent surtout d’une réaction à la situation dégradée du pays et du décalage grandissant entre les élites du parti et un électorat à la fois populaire et conservateur qui donne à chaque fois à Trump une majorité solide.
Ce que disent les sondages
Des sondages réalisés à la sortie des urnes ont montré que l’ancien président obtenait le vote de 66 % des électeurs sans diplôme universitaire et de 66 % des plus modestes. Sur le plan des convictions, il obtenait le soutien de 88 % des électeurs se définissant comme « très conservateurs » et de 60 % de ceux se définissant comme « conservateurs ». On notera qu’à la question « laquelle de ces qualités a été la plus importante dans votre décision ? », ceux qui ont répondu « un candidat qui se bat pour les gens comme moi » étaient 86 % à choisir Trump.
Ce qui ne veut pas dire qu’il faut tomber dans la caricature réduisant le vote de Trump à celui des « petits Blancs » sans instruction. Dans ce sondage, 59 % de l’électorat de couleur s’est prononcé en faveur de Trump et - ce qui n’est pas négligeable - 41 % des électeur diplômés.
Pour mieux comprendre ce qui se joue dans cette campagne, par-delà les spécificités de chaque État, il faut en revenir à la situation globale du pays et aux thématiques qui s’imposent. Un récent sondage Harvard CAPS/Harris montre qu’à l’échelle nationale, 62 % des électeurs, quelle que soit leur affiliation politique, considèrent que le pays va dans la mauvaise direction. Lorsqu’on demande aux électeurs républicains de décrire leur situation financière, ils sont 62 % à dire qu’elle s’aggrave. Quelles sont, alors, les préoccupations prioritaires de l’ensemble de l’électorat ? Tout en haut du tableau, on trouve l’immigration, suivie par l’inflation, l’emploi et la criminalité.
Ceux qui veulent tout changer
À partir de cette grille d’analyse, on devine que ce n’est pas un obscur sortilège qui permet à Trump de consolider sa majorité mais la situation du pays et son populisme conservateur en rupture avec les idées défendues par l’establishment du Parti républicain et les super-donateurs qui soutiennent Nikki Haley. En caricaturant, les gagnants de la mondialisation. Ceux qui veulent que rien ne change.
Là encore, les chiffres parlent bien mieux que les commentaires méprisants qui réduisent l’électorat de Trump à une foule fanatisée et sectaire. Un sondage pré-électoral dans le New Hampshire a demandé aux électeurs potentiels de décrire leur situation financière. 78 % de ceux qui choisissaient l’ancien président disaient qu’elle se dégradait. À l’inverse, 67 % de ceux qui choisissaient Nikki Haley disaient qu’elle s’améliorait.
On ne sera donc pas surpris de découvrir qu’interrogés sur le degré de changement qu’ils souhaitaient voir dans la conduite du pays, 83 % des électeurs de Trump ont indiqué « un changement complet et un bouleversement total », alors que les électeurs de Nikki Haley ont répondu à 83 % « peu de changements » !
Dimanche dernier, Ron DeSantis, après avoir pris la décision d’abandonner la course, a justifié son soutien à Trump de la façon suivante : « Il a mon soutien parce que nous ne pouvons pas revenir à la vieille garde républicaine d’antan […] que représente Nikki Haley. L’époque où l’on faisait passer les Américains en dernier, où l’on se prosternait devant les grandes entreprises, où l’on cédait à l’idéologie woke, est révolue. » Au vu des résultats de ce mardi, il semble bien que cette opinion ait été partagée par une majorité d’électeurs républicains du New Hampshire.
“Success is not final, failure is not fatal: it is the courage to continue that counts.”
- Winston Churchill pic.twitter.com/ECoR8YeiMm
— Ron DeSantis (@RonDeSantis) January 21, 2024
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
14 commentaires
La situation aux USA ressemble étrangement à la notre. Les peuples de ces deux côtés de l’atlantique en ont assez comme le dit Ron deSantis de « cette époque où l’on faisait passer les Américains en dernier,… ». Changeons « Américains » par « Français » et tout son idée prend sens chez nous. Qui sera l’homme fort en France qui comme Donald Trump osera renverser la table. Nous sommes nombreux à espérer une victoire de Trump, ne ce serait ce que pour faire trembler le système, mais ce qu’il nous faut souhaiter, avant tout, est que nous reprenions notre liberté.
Bonne analyse, merci pour cette bonne nouvelle
Un tandem Trump De Santis serait idéal !
Les américains ne savent donc pas que la gauche française est contre lui et qu’ils utilisent son nom pour rabaisser tout personnage politique ? nos islamos gauchistes ne vont pas s’en remettre.
Pour Le Figaro, éminent quotidien de centre-gauche, plus de 52% des Français auraient peur de la réélection de Donald Trump. Il doit s’agir des Français des salles de rédaction ou de ceux à l’intérieur du périphérique ou de ses proches abords.
Trump un des seuls présidents anti guerres.
Trump: 4 ans de présidence = 4 années sans guerre ! Il n’y a bien que les imbéciles à ne pas l’avoir vu ! Bien sûr qu’il n’est pas le plus fin des hommes politiques, mais ses convictions sont celles du peuple; et ce sera certainement la meilleure des barrières au Wokisme et à la Cancel culture.
Hurry up to Victory, Donald ! Trump for President
Vive Trump et nous aussi nous irons mieux
j’espère que Trump va redevenir président des USA, pour mettre fin à la guerre en Ukraine il l’a dit c’est ce qu’il ferait en premier , je voudrait déjà être à la fin de l’année !
Je le dis, je le répète ainsi que beaucoup d’autre, avec Trump il n’y aurait pas eu de guerre en Ukraine mais quant aux présidents des états unis, je doute qu’il faille en attendre quelque chose de bon pour nous.
On peut critiquer Trump on peut ne pas l’apprécier mais force est de constater qu’il provoque et qu’il est réellement un meneur d’hommes. Sous son premier mandat aucune guerre contrairement aux précédents présidents. C’est un chef qui sait se faire respecter. Pas le cas en France.
Affaire à suivre …
Super et pourvu qu’il gagne ces élections . Et surtout que cela serve de leçons à certains chez nous , ceux qui douteraient encore qu’un grand virage s’impose pour essayer de sauver ce qu’il reste de notre pays .