[L’œil américain] Russiagate : un rapport accablant sur l’enquête du FBI (2/2)

Trump

Suite de l'article publié le 20 mai

La récente publication d’un nouveau rapport supervisé par le conseiller spécial John Durham concernant le rôle joué par le FBI dans l’enquête chargée d’examiner les liens de Trump avec la Russie ne risque pas de restaurer la confiance. Ses conclusions sont en effet accablantes pour l’agence de renseignement.

Au moment de l’ouverture de l’enquête intitulée « Crossfire Hurricane », le FBI, se basant sur des informations « non évaluées en provenance d’Australie », ne disposait en réalité d’aucun renseignement « vérifié et corroboré » attestant d’une possible collusion concernant Trump ou son équipe de campagne, indique le rapport. Les agents en avaient parfaitement conscience, comme en témoignent des messages échangés à l’époque. « P… c'est mince », écrivait un responsable du FBI en août 2016. « Je sais », lui répondait un autre, « ça craint ». Ce qui n’a pas empêché le lancement d’une enquête approfondie.

Le rapport note que les enquêteurs de l’agence ont ignoré des informations susceptibles de disculper la campagne du candidat républicain et se sont maintenus dans « une forte dépendance à l’égard de pistes d’enquête fournies ou financées (directement ou indirectement) par les opposants politiques de Trump ».

Une suggestion de partialité qui peut s’expliquer par d’autres éléments qui ressortent du rapport, et notamment les « sentiments hostiles » à l’égard de Trump de certains des principaux responsables de l’ouverture de l’enquête, comme le directeur adjoint du contre-espionnage, Peter Strzok. En juillet 2016, celui-ci avait déclaré, dans un message divulgué : « Trump est un désastre. Je n’imagine pas à quel point sa présidence serait déstabilisante. » Le mois suivant, à une collègue qui lui demandait si Trump ne risquait pas de devenir président, il avait répondu : « Non. Non, il ne va pas l’être. Nous allons l’arrêter. »

Le rapport fait également état de la différence de traitement avec la campagne de Hillary Clinton : « La rapidité et la manière dont le FBI a ouvert et enquêté […] sur la base de renseignements bruts, non analysés et non corroborés reflétaient également un écart notable par rapport à la façon dont il abordait des affaires antérieures impliquant de possibles tentatives d’ingérence électorale étrangère visant la campagne Clinton. »

Plus grave : le FBI n’avait ouvert aucune enquête lorsqu’une « source étrangère fiable » lui avait fait part d’un possible plan de l’équipe de campagne de Clinton « visant à diffamer Trump en le liant à Vladimir Poutine ».

On ne s’étonnera pas que la plupart des médias mainstream aux États-Unis se soient alors efforcés de minimiser, voire de discréditer les conclusions de ce rapport. Après tout, n’avaient-ils, pas dans leur ensemble, largement colporté ces fausses allégations ?

Frédéric Martin-Lassez
Frédéric Martin-Lassez
Chroniqueur à BV, juriste

Vos commentaires

8 commentaires

  1. Les américains (les « grandes oreilles ») sont dangereux pour le monde ! Ils ont bien envoyé deux bombes atomiques sur le Japon , utilisé du napalm au Vietnam, et jusqu’à maintenant n’ont gagné aucune guerre ! L’Europe est devenu leur « terrain de jeu » , nos vassaux n’ont pas encore compris que ces américains défendront toujours leurs intérêts à n’importe quel prix !

  2. A quand autant de zèle gauchiste pour mettre à jour le scandale du fils Biden dans ses relations avec l’Ukraine; on comprend pourquoi le père ravitaille autant Zelinski en armes et munitions diverses, bientôt du F16 en prime…

  3. Les procédés des progressistes et de la gauche sont partout les mêmes. PNF, FBI, juges politisés, état de droit détournés, juges Soros, CJUE, peut importe la juridictions le process est toujours le même. Ce n’est pas un mur, c’est une forteresse. Les dégâts causés à la démocratie sont immenses. Le prix à payer sera peut être celui de la guerre. Une guerre que l’Occident pourrait bien perdre face à une coalition de la Chine et de la Russie, l’Afrique et l’Amérique Latine se tenant ans une prudente neutralité.

    • D’accord avec vous : nous sommes en Occident dominés par des dirigeants animés d’une idéologie mortifère, qui contrôlent toutes les instances et les font jouer en leur faveur. J’ajouterais qu’ils sont alliés avec des puissances financières qui possèdent les médias, ce qui leur permet en plus de contrôler l’opinion publique. Leur hégémonie est telle qu’ils ne se cachent même pas de leur truanderie idéologico-politique, dans le meilleur des cas ils n’en ont pas conscience. Et virer un Macron pour avoir derrière un Philippe ne sert absolument à rien. Il faut un réveil spirituel, ou aller au bout de notre décadence. Quant à la guerre, dans laquelle d’ailleurs ces fous cherchent à nous entraîner, il vaudrait peut-être mieux qu’elle n’ait pas lieu, car ce serait probablement la fin de l’humanité.

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