Loi bioéthique : parlez-moi d’amour
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« Parlez-moi d’amour, redites-moi des choses tendres… » À l’Assemblée, le 29 juillet dernier, Olivier Véran avait dit : « L’amour est la base du foyer familial. » Il l’avait répété, il avait même fait un éloge vibrant, pressé, de l’amour. L’amour est vainqueur de tout. L’amour gouverne tout. Amor gubernat omnia. On mesure bien, désormais, les conséquence de cette gouvernance mondiale de l’amour, dans la bouche de M. Dupond-Moretti qui, le 28 juillet, avait martelé, en dardant sur l’Assemblée des yeux terribles : « L’ancien Code civil, c’est papa maman. La famille du Code napoléonien, ce n’est plus la famille d’aujourd’hui. Personne n’a le monopole de la famille. » Certes, mais le Code napoléonien « de papa maman » avait été écrit par des juristes chevronnés.
Vous ne voyez pas ce que fait « l’amour » stérile de deux femmes dans une loi bioéthique ouvrant sur une procréation sans père ? C’est que vous n’avez pas encore compris que « l’amour est à réinventer », comme le disait Rimbaud, et que c’est chose (presque) faite avec l’AA (amour augmenté). Aussi l’économiste libéral Nicolas Bouzou vient-il de sortir un livre au titre bienvenu : L’Amour augmenté. Sur le modèle de l’IA (intelligence artificielle ou intelligence augmentée), notre économiste affirme que les nouvelles technologies de la PMA — bientôt — la GPA, loin de la détruire, vont faire de la famille une valeur en béton. Si Nicolas le dit…
Ainsi donc, contre le virus de l’homophobie, la piqûre de l’amour. Ah, l’amour ! Cet enfant de Bohème qui bouleverse notre législation ! Mais, puisque « le mariage d’amour » serait la grande invention du XXIe siècle, j’aimerais que Nicolas Bouzou me dise au nom de quoi ou de qui, en revanche, je devrais « aimer » la compagne de ma mère avec qui je n’aurais aucun lien de sang ni d’élection. Pour le coup, je serais « en droit » de protester : je n’ai pas demandé à naître. Dominique Folscheid le dit dans son livre Made in labo : la seule condition pour être libre, c’est de ne pas se savoir programmé. C’est pourquoi on programme sérieusement la double mère qui résout le problème de la filiation maternelle : celle qui donne son ovocyte et celle qui porte. Merci des cadeaux.
Dans son livre La PMA, ce qu’on ne vous dit pas, paru aux Éditions Téqui, la juriste et scientifique Olivia Sarton montre, de façon très documentée, que le marché procréatif, aux dimensions mondiales, s’étend sur le champ multidisciplinaire des NBIC : nanotechnologies, biotechniques, informatique et sciences cognitives. Que le marché de la PMA, étendu à toutes les femmes, c’est un business de milliards d’euros. C’est un marché coté en Bourse. On le savait, mais c’est bien de le redire si précisément. Elle dit également quels dangers, toujours occultés, ces techniques reproductives présentent pour la santé des femmes et pour celle des enfants. Ce livre dégrise, défrise car, pour marcher sur la tête, on s’y entend. Notre droit français, si solide, est extrêmement fragilisé. Le 10 octobre, masqués, casqués, soyons dans la rue pour demander le retrait de cette loi « bioéthique » d’un business colossal !
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