Loi sur les retraites : le retour de DSK ?

Apparemment, tout le monde n'est pas touché par le report de l'âge de la retraite. Ainsi de Dominique Strauss-Kahn, inoxydable éléphant du Parti socialiste, ancien directeur du FMI et connu pour tant d'autres choses. Dans une publication Twitter, intitulée « La cinquième erreur », l'économiste, à qui tout le monde s'accorde à reconnaître un talent technique de premier ordre, considère que l'erreur de Macron est de ne pas avoir voulu réformer le système des retraites à la française mais de ne s'être attaqué, en quelque sorte, qu'à la partie visible de l'iceberg en repoussant l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Selon DSK, c'est la durée de cotisation qui doit être modifiée.
Il est encore temps de trouver des solutions aux couleurs de la République. #retraites #greve13avril https://t.co/k2LTcOdkXf pic.twitter.com/jFK2LcrABJ
— DSK (@dstrausskahn) April 11, 2023
S'ajoute à cela une autre « erreur », selon lui, celle de la temporalité. Le moment explosif dans lequel la France est plongée n'était pas (on ne peut qu'en convenir) le plus approprié pour mener une réforme aussi délicate. Troisième « erreur », celle de la stratégie, en d'autres termes celle du rapport de force par le 49.3, qui se surajoute au contexte déjà très tendu. À sa publication, c'est-à-dire après sa validation par le Conseil constitutionnel, la loi pourrait, craint DSK, faire repartir un cycle de violences sociales. Et de conclure sur un slogan qui, après une démonstration aussi factuelle, semble vraiment consternant de fadeur : « Il est encore temps de trouver des solutions aux couleurs de la République. »
Que dire de tout cela ? Évidemment, le constat de Dominique Strauss-Kahn est bon. Évidemment, le moment est mal choisi, le mépris du peuple n'est pas une solution et la fixation sur l'âge au lieu de la réforme du système ne fait que cristalliser des tensions déjà très fortes, dans un régime macronien déjà marqué par la révolte des gilets jaunes ainsi que par une détestation, probablement jamais vue sous la Ve République, de la personne du chef de l'État. Celui-ci, claquemuré dans son palais, enfermé dans son raisonnement, craint le peuple. Et parce qu'il déteste se reconnaître peureux, il déteste ce peuple qui lui fait si peur. Entouré de CRS, de cars de policiers, de gardes du corps, il visite des coins de France pour donner le change. Quand il visite d'autres pays (les Pays-Bas, par exemple), la réalité se rappelle à lui.
Cela étant dit, pourquoi Dominique Strauss-Kahn prend-il la parole ? Outre un culot et un aplomb difficiles à égaler chez lui, qui a été grièvement brûlé par les médias à cause de frasques sur lesquelles il n'est pas utile de revenir, peut-on croire qu'il espère faire son retour en politique ? La posture du vieux sage retiré des affaires n'est jamais sincère en politique : voyez Sarkozy, qui revint pour la primaire de sa famille politique après avoir juré qu'on ne l'y prendrait plus. Il ne s'agit que d'une retraite provisoire, dans laquelle le fauve est à l'affût d'un come-back médiatique. DSK n'échappe probablement pas à la règle. En abordant un sujet qu'il connaît bien, la macro-économie, sous un angle objectivement facile, celui de la critique du régime d'Emmanuel Macron, l'ancien favori de 2007 envoie-t-il une carte postale ? Ce serait amusant, et on imagine déjà, malicieusement, quel genre de carte postale il a choisi sur le tourniquet du marchand de journaux...
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25 commentaires
Cela dit, même si la lettre est claire, compréhensible et bien tournée, il n’y a rien dans ce qu’il dit que l’on ne sache déjà.
Macron, il vient de la même « boutique » que lui. Donc par pitié, qu’il retourne à ses moutons.
Conclusion de DSK: « macron est un bon à rien » ! Mais cela on le savait ! « En même temps » ce n’est pas pour autant qu’il faille accepter le retour de « chaud lapin » ! Cinquante ans de ce régime ça suffit on a donné.
1 point partout dans la bataille des retraites, dans le POUR ou CONTRE !
Macron a lancé Brigitte pour la bataille du OUI à la réforme. Ce fut un flop.
Les restes du PS lance DSK pour le NON.
Ben dis-donc, ils se portent bien les retraités français, surtout ceux non concernés par la réforme des retraites !
1. Brigitte Macron fête ses 70 ans aujourd’hui 13 avril, et devrait donc être à la retraite,
2. DSK aura 73 ans le 25 avril prochain, et devrait être à la retraite, quelles que soient ses activités…
Lors d’une bataille le stratège se doit de prévoir l’imprévu !
On n’avait pas besoin de DSK pour faire ce constat .
Les vieux libidineux devraient parfois profiter de leur retraite sans pérorer sur l’actualité .
Un « libidineux » … C’est gentil au sujet de ces « fêtards particuliers » …
Les gars et leurs « copines » se retrouvaient après « le travail » pour … fêter leurs décisions ? …
C’est dans ce genre de réunions que macron a « appris le métier » ? ! …
Les erreurs commises par M. Macron, pointées par M. Strauss-Kahn, sont les mêmes et identiques à celles que tous les intervenants avant lui ont pointées. Il n’a « inventé » ni l’eau chaude, ni le fil à couper le beurre … fondu ! Il doit y avoir autre chose derrière son intervention. A gratter….
Pendant ce temps là silence total chez TERRA NOVA, ainsi que celui qui fièrement nous faisait part de l’arrivée d’un Mozart de la finance l’énarque M. Attali
DSK n’a laissé qu’une trace dans notre société ; les 35 heures conçus avec Martine Aubry. Il faut toujours se méfier des réputations. Ainsi Emmanuel Macron, me « Mozart de la finance », nous laissera une France surendettée.
« Un ministre économique talentueux » , il a été incapable de gérer son entreprise au luxembourg tombée en faillite !
Surtout qu’il se taise ! On se passe de son avis !
Que DSK démelle d’abord ses affaires plus qu’opaques, ensuite il pourra donner des conseils, et pointer les erreurs de Macron, ce qui n’est pas un exercice particulièrement difficile étant donné le nombre de bourdes accomplies par notre soit disant Mozart de la finance, qui il faut le dire additionne les mauvaises notes.
Dame Sinclair le promouvait dans toutes ses émissions dominicales et n’oubliait jamais de faire cracher ses invités sur le FN. Maints français le considéraient comme le meilleur économiste français voire mondial.
Vint la crise des subprimes de 2008 que ce génial éphèbe n’a pas vu poindre. Surcharge de travail?
C’est le modeste et peu médiatique Nouriel ROUBINI qui alerta du danger, ainsi que le narrèrent perfidement des experts de bfmwc business.
Méfions nous des gloires merdiatiques et pourtant les réactions à cette déclaration lui accordent un capital certain de sympathie, peuple abruti.
Retour vers le futur ou retour sur le passé ?
Euh … c’est bien DSK, ce grand économiste, qui a eu l’idée des 35 heures mis en œuvre par Martine Aubry ?
Encore la gauche caviar ! Mais caviardée…
DSK le retour , on d’en passe bien sur .