L’ONU se penche sur « la profanation récurrente du saint Coran » en Europe

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Ce 12 juillet, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté une résolution proposée par le Pakistan pour protéger les textes saints et « lutter contre la haine religieuse en tant qu'incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence ». Une décision qui fait suite à un incident survenu deux semaines plus tôt : un Irakien a brûlé un Coran devant une mosquée de Stockholm.

Le 28 juin dernier, cet Irakien a en effet glissé des tranches de bacon au milieu des pages d'un Coran, le déchirant par la suite, avant d'y mettre le feu. L'Arabie saoudite a rapidement réagi, condamnant cet acte, et le Conseil des droits de l'homme de l'ONU s'est emparé de l'affaire. Les musulmans ont obtenu toute l'attention et le soutien des instances internationales.

L'ONU a fait son choix

La résolution intitulée « Lutter contre la haine religieuse en tant qu'incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence » a été très facilement adoptée, avec 28 voix pour, 12 contre et 7 abstentions. Elle fait suite un « débat d’urgence », survenu la veille, sur « l'augmentation alarmante des actes prémédités et publics de haine religieuse, démontrée par la profanation récurrente du saint Coran dans certains pays d'Europe et au-delà ». Une phraséologie très religieuse, inhabituelle. Cette résolution a été soutenue et votée par l'Afrique du Sud, l'Algérie, la Chine, l'Inde, le Pakistan ou le Qatar, autant de pays pas toujours exemplaires en matière de démocratie mais qui se disent désireux de lutter contre l'islamophobie.

La Chine a ainsi exprimé son soutien, ajoutant même que « le phénomène de l'intolérance religieuse et de la discrimination raciale est en augmentation. L'islamophobie augmente. » Elle a également encouragé les pays à voter en faveur de la résolution « pour soutenir la juste position des pays musulmans ». Le pays qui bafoue régulièrement les droits de l'homme, notamment chez les Ouighours, semble avoir choisi son camp.

Ces pays dénoncent la discrimination et la haine et promeuvent la liberté de religion des individus. Ils espèrent de meilleures ententes entre les personnes qui possèdent des convictions différentes. Mais la religion chrétienne comme la religion juive ne sont mentionnées qu’une fois. Le Costa Rica a, par exemple, précisé : « Il en va de même des manifestations islamophobes, contre les chrétiens, antisémites, raciste, xénophobe ou autre. » Une timide correction...

Promouvoir « le dialogue, la tolérance et la modération » ?

Le ministère des Affaires étrangères de l'Arabie saoudite a rappelé l'adoption de la résolution, affirmant qu'elle incarne « les principes de respect des religions et des cultures et renforce les valeurs humaines garanties par le droit international ». Les signataires ont également souligné leur engagement à promouvoir « le dialogue, la tolérance et la modération tout en rejetant toutes les actions destructrices qui cherchent à répandre la haine et l'extrémisme ». Mais pas d'allusions au terrorisme islamiste qui a ensanglanté la France, entre autres. Ce texte pakistanais désormais entré dans le corpus de l'ONU considère comme un « acte clair de provocation et une manifestation de haine religieuse » l'autodafé du Coran ou de « tout autre livre saint », ce qui inclut la Bible et la Torah.

Mais, preuve que le texte est une victoire pour l'islam, l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a exprimé très clairement sa satisfaction : « Les actes provocateurs commis par des militants d’extrême droite sont des actes criminels perpétrés avec l’intention principale de cibler les musulmans, d’insulter leur religion sacrée, leurs valeurs et leurs symboles. »

Alors que les chrétiens subissent de nombreuses persécutions à travers le monde, très peu de mots ont été prononcés à leur égard... L'Allemagne, la Belgique, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni se sont opposés au texte dans lequel ils voient une atteinte à la liberté d'expression et une menace d'atteinte au droit au blasphème. L’ambassadeur représentant permanent de la France auprès de l'Office des Nations unies, Jérôme Bonnafont, a déclaré que les droits de l’homme « protègent les personnes – pas les religions, les doctrines, les croyances ou leurs symboles […] Ce n’est ni aux Nations unies ni aux États de définir ce qui est sacré. » Cela n'aura pas suffi à empêcher le « saint Coran » de s'imposer dans un texte de l'ONU.

Félix Perrollaz
Félix Perrollaz
Licence de Science politique à l'Université de Lille, étudiant en journalisme, journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

48 commentaires

  1. Combien de chrétien sont-ils persécutés, emprisonnés voir tués juste parce qu’ils sont chrétiens, au Pakistan? Et quid des homos en terre d’islam ? Bonjour la tolérance…
    Il y en a plus qu’assez de l’islamo-collaborationisme !
    Quand à ce machin (qualifié comme tel par de Gaulle qu’est l’ONU, tout le monde comprend maintenant que c’est un haut lieu du wokisme…

  2. Ne serait-ce pas au Pakistan qu’une jeune femme était condamnée à mort pour avoir bu à la mauvaise fontaine ? J’ignore si la sentense a été exécutée ou levée mais entendre ce pays se faire le chantre de la liberté religieuse n’est pas sans surprendre…

  3. Pour résumer,tout mouton qui tenterait de s opposer à la dictature du coran sera de fait un terroriste d extrême droite

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