L’opposition dans le piège de Nicolás Maduro
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Le dialogue entre les représentants du président Maduro et la délégation de l’opposition de la MUD (Mesa de la Unidad Democrática) sous les auspices du président de la République dominicaine, Danilo Medina Sánchez, et de l’ancien Premier ministre espagnol, le socialiste José Luis Rodríguez Zapatero, est, comme prévu, en train de faire pschitt ! Faut-il vraiment s’en étonner ?
L’opposition a refusé de se rendre à la réunion de travail prévue mercredi, dénonçant, à mots feutrés pour l’instant, les manœuvres dilatoires de Maduro : non-libération des prisonniers politiques, absence de programmes précis, non-désignation par le gouvernement du troisième pays garant du dialogue après avoir choisi la Bolivie et le Nicaragua (La MUD ayant choisi comme pays accompagnateurs le Chili, le Mexique et le Paraguay).
Enfermée dans le cadre de pseudo-négociations, tout en étant devant l’impossibilité, sur le plan international, de refuser une possible médiation, l’opposition en est réduite à une certaine prudence dans ses déclarations, comme celles d’un de ses négociateurs, le député Luis Florido : "Si les conditions étaient enfin réunies, nous le communiquerions."
L’opposition semble de nouveau croire, après avoir renoncé aux manifestations de masse, au processus électoral. Avec, en point de mire, les élections régionales prévues le 15 octobre. Sauf que....
Initialement prévues à l’automne 2016, les élections régionales avaient été reportées sans explication sine die par le CNE (le Conseil national électoral) pour finalement être fixées, en mai 2017, à la date du 10 décembre. La nouvelle Assemblée constituante, aux ordres de Nicolás Maduro, décidait finalement de les fixer au 15 octobre ! Dans ce qui pourrait ressembler à un jeu de bonneteau, dont les chávistes ont le secret, le CNE décidait alors, "compte tenu du nouveau calendrier et du manque de temps pour l’organisation de ces élections", que seuls les gouverneurs des différents États seraient renouvelés en octobre. L'élection des députés des Parlements régionaux serait, elle, organisée plus tard... Un nouveau piège pour l’opposition qui non seulement doit rapidement s’accorder sur le choix de ses candidats, mais qui, de plus, même en cas de victoire, serait alors confrontée à des Parlements régionaux, issus des élections de 2012, gagnées alors par le Parti socialiste unifié du Venezuela.
Cette nouvelle stratégie électorale provoque déjà des dissensions au sein de la coalition de la MUD puisque deux partis ont déjà déclaré ne pas vouloir participer à ce qui ressemble à une nouvelle mascarade électorale.
D’autant qu’un des proches du président vénézuélien, Diosdado Cabello, membre de l'Assemblée constituante, annonçait que les candidats aux élections régionales devraient présenter "une charte de bonne conduite émise par la Constituante" ! La démocratie à la mode cháviste a décidément un drôle de goût...
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