Lorsque l’épouse de Jean-Michel Blanquer anime un débat sur « l’affaire Blanquer »
Un train peut en cacher un autre. C’est pareil pour les polémiques. L’homme d’Ibiza, visiblement fatigué, est venu faire son mea culpa sur TF1, lundi soir. Jean-Michel Blanquer ne recommencera pas, c’est juré. Fallait-il qu’il aille, ou pas, passer ses vacances de fin d’année aux Baléares ? On va dire oui, s’il cherchait le soleil… et les emmerdes, sachant qu’aujourd’hui, tout se sait très vite et que « les gens » sont, comme qui dirait, un tantinet à cran pour les raisons que l’on sait.
Souvenons-nous du voyage de noces de Sarkozy avec les Français, juste après son élection, histoire de décompresser. Il avait déclaré au Parisien qu’il était « très utile que le Président élu ait une dizaine de jours pour habiter la fonction, prendre la mesure de la gravité des charges qui pèsent sur ses épaules [sic ! L’intéressé n’est plus Président mais a aujourd’hui d’autres charges sur ses épaules…], se reposer après le fracas de la campagne et prendre la distance nécessaire pour devenir l’homme de la nation. » Chose que tout le monde peut comprendre. À l’époque, on avait évoqué l’hypothèse d’une retraite dans un monastère. Plus fort que de Gaulle à la Boisserie. C’eût été beau, mais bon, n’est pas Charles Quint qui veut et personne n’en demandait autant à l’homme en devenir de la nation. Comme Nicolas Sarkozy ne pouvait pas embarquer tout le monde sur sa lune de miel, vu que sur un yacht, les places sont comptées, il avait dû faire un choix très sélectif. Là encore, chose que tout le monde peut comprendre aisément. Les images bling-bling avaient eu un effet, disons, moyen. Mais, au moins, cela avait eu l’immense avantage de donner le ton du quinquennat. Mais on dérive.
Une polémique peut en cacher une autre, disions-nous. En effet, mardi, sur la chaîne i24News, un débat avait lieu sur ce qu’il est convenu d’appeler le Ibizagate. Pour animer le plateau, la journaliste Anna Cabana qui n’est autre que l’épouse de Jean-Michel Blanquer. Une épouse toute récente, puisque le mariage remonte tout juste à la fin de l’année - la journaliste et le ministre « sont en couple » depuis deux ans - et que « ses vacances aux Baléares étaient en quelque sorte son voyage de noces », comme nous l’apprend BFM TV. Certes, i24News n’a pas l’audience de TF1, France 2, CNews ou BFM TV, chaîne sur laquelle officie aussi Anna Cabana, mais on imagine qu’il faut avoir soit un culot en acier forgé soit une capacité de dédoublement de la personnalité à toute épreuve pour animer un débat dont le sujet principal est son propre mari. La marque des grandes professionnelles, dirons-nous. Situation néanmoins insolite qui soulève une nouvelle polémique sur les réseaux sociaux.
Il ne s'agit pas d'un montage. Hier soir, la journaliste Anna Cabana a bien animé un débat sur i24News au sujet de Jean-Michel Blanquer, son époux pic.twitter.com/dBGRSOUmkb
— Sylvain Chazot (@sychazot) January 19, 2022
À ce sujet — Jean-Michel Blanquer sur le sable
Cela dit, la question des ménages politico-journalistiques ne date pas d’hier. On se souvient des couples Ockrent-Kouchner, Borloo-Schönberg, Baroin-Drucker (Marie), Pulvar-Montebourg. Au moins avaient-ils la décence, par un ballet d’évitement savant, de tout faire pour qu’on n'aille pas au court-circuit. On sauvait les apparences et même plus, parfois au détriment de la carrière de la journaliste (curieusement, on n’a pas d’exemple de femme politique partageant sa vie avec un journaliste). Ainsi, Marie Drucker renonça à présenter le journal de France 3 pendant la campagne présidentielle de 2007, alors que son compagnon était encore ministre de Chirac. Certes, personne n’était dupe lorsque, par exemple, en 1992, Anne Sinclair recevait à son émission culte du dimanche soir sur TF1 François Mitterrand alors que son mari était ministre de l’Industrie et du Commerce du même Mitterrand. La droite avait d’ailleurs protesté.
Tout ça, c’était avant. Avec Anna Cabana animant elle-même le débat sur le probable voyage de noces de son mari, on entre résolument dans une nouvelle époque : celle des circuits courts. Si c'est bon pour la planète...
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49 commentaires
C’est dire le respect des ministres et des médias envers les français – il ne manquait plus que les dragées sur le plateau à moins que Mr Blanquer prévoit d’en envoyer un cornet à chaque enseignant pour calmer les esprits.
Inconvenant ! De même un Magistrat n’a pas à intervenir dans un procès qui touche les siens ni même à entrer en relation avec les autres membres d’un procès qui le concerne
Provocation à l’image de macron qui leur sert de modèle.
Je ne défend personne, mais doit on ostraciser une journaliste au prétexte qu’elle est l’épouse d’un ministre, la proximité n’est pas obligatoirement l’ennemie de l’objectivité.
Pas obligatoirement, mais tout de même !
Il s’agit pas de l’ostraciser en général, mais là, oui en particulier, car très proche de l’action commentée. Et puis dans ces cas là, où ces journalistes traquent le conflit d’intérêt, il faudrait mieux tenter ne pas en avoir.
Concernant Mme Cabana, je choisis l’option « culot en acier forgé ».
Ce débat surréaliste ne contribuera pas à redonner au journalisme ses lettres de noblesse.
Pendant que les enseignants étaient en grève , pour une fois avec raison ; quand on voit l’usine à gaz du protocole sanitaire pour les écoles , lycées etc…. M Blanquer pouvait compter fleurette à sa nouvelle conquète , il avait tout le temps de travailler ses dossiers, vu qu’en cette saison, le temps ne se prète pas aux balades romantiques , donc quoi de mieux que le confort douillet d’une chambre pour remédier aux inepties du protocole sanitaire .
Dans tous les cas , pour mieux comprendre l’ Homme politique : Cherchez la Femme , voire quelques fois , les femmes .
Je reprendrai une expression du monde d’avant : »ce sont des petites gens »
Naïvement on croyait qu’un ministre qui dure en moyenne deux ans, allait mettre à profit ce laps de temps, pour bosser dur, au service de la France, et ne penser qu’à la noble tache qui l’attendait. On revoit Colbert, bourreau de travail, plume à la main, penché des nuits entières sur ses dossiers, au service de l’État ; on ne l’a jamais vu en maillot de bain farnienter sur une plage dorée.
Lune de miel ? dit-on. En ce cas, il avait droit à 3 jours. Monsieur Blanquer saisi par l’amour !
Nul doute qu’elle a su traiter le sujet de façon impartial. Ben voyons
Ca montre à quel point certains journalistes n’ont aucune éthique professionnelle et que, sans vergogne, sans scrupule et en toute immoralité on puisse croire à leur totale impartialité, surtout quand le politique mis en cause a un conflit d’intérêt « très personnel » avec ladite journaliste. Comment considérer dorénavant et croire à son impartialité journalistique?
c’est de pire en pire cette collusion entre politique et journaliste.
Pourquoi se gêner quand on a un président qui ne souhaite « qu’emmerder » ceux qui ne suivent pas ses directives débiles et malfaisantes. Tout est permis pour les journalistes qui sont du bon coté c’est à dire paillasson de jupiter…..en définitive on n’est jamais mieux servi que par soi même en ignorant la déontologie.
L ‘ époque des circuits courts mais peut être pas du développement durable :
Espérons que ces petits arrangements en famille seront vite balayés aux prochaines élections ;
Et la planète ne s ‘ en portera que mieux …
Tous ces couples politico-médiatiques passés et présents que vous rappelez sont la meilleure preuve aux yeux des citoyens de l’existence de cet entre soi, de cette caste qui commande à notre pseudo démocratie.
la classe politico-médiatique, qui a ses propres règles et ses propres intérêts face à celle des prolétaires et à celle des capitalistes
« Au royaume des menteurs, les politico-média sont rois »
L’union des pouvoirs politique et médiatique, cet entre-soi, explique le carcan dit progressiste qui exclut tout ceux qui pensent différemment avec le mépris qui va avec.En monopolisant et manipulant l’information ce clan a détruit la démocratie. Heureusement il nous reste BV
Et ben dit donc mon colon ! Quelle abnégation pour la France ce ministre, il télétravaillait à ibiza pendant son voyage de noces ! Un vrai sacerdoce ! Comment dit-on ? Ah oui « un grand serviteur de l’état » !