L’orthographe et la grammaire en chute libre : un déclin qui profite aux élites mondialistes
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Faut-il s'inquiéter de la chute du niveau de la langue française ? Les raisons en sont multiples, mais au-delà des fautes de vocabulaire, de syntaxe ou d'orthographe, c'est l'intelligence de la langue qui se perd... et l'intelligence tout court. Ce qui pourrait bien faire l'affaire des démagogues qui nous gouvernent, plus soucieux d'imposer leurs conceptions que d'éveiller les esprits. Le déclin de la langue française est une manifestation du déclin de notre pays, que laisse faire, quand elle n'y concourt pas, une élite mondialiste qui ne croit plus en la France.
On peut incriminer la diminution des heures consacrées à l'étude de la langue française, depuis l'école primaire jusqu'au collège, des méthodes pédagogiques trop laxistes, donnant plus de place à la spontanéité qu'aux apprentissages rigoureux, la moindre fréquence des dictées ou des récitations, le peu d'appétence pour la lecture d'ouvrages littéraires, la suprématie du langage SMS, etc. Tout cela est vrai, et ce mal affecte, non seulement de plus en plus d'élèves, mais aussi de nombreux adultes.
Aude Denizot sur l’évolution de la langue française : «Quand je dis “de surcroît”, les étudiants comprennent “deux sur trois”», dans #LaMatinale pic.twitter.com/pnPKMGhIMj
— CNEWS (@CNEWS) March 18, 2024
Les professeurs qui savent encore parler le français - qui seront de moins en moins nombreux, si ce critère devient secondaire dans le recrutement - constatent avec désolation que des lycéens en terminale, voire des étudiants, ânonnent en lisant quelques lignes et ne savent pas écrire sans faire une faute d'orthographe tous les trois mots ou sans confondre des catégories grammaticales. Dans ce domaine, aussi, on s'habitue progressivement à la médiocrité au lieu de chercher à tendre vers l'excellence. Pis encore : il n'est pas certain que nos gouvernants ne s'accommodent pas de cette situation.
Relire Orwell
En effet, il ne peut y avoir de maîtrise de la pensée sans maîtrise du langage. Il est ainsi plus facile de manipuler un peuple qui, dans sa majorité, n'aura pas acquis les outils nécessaires aux échanges, à la compréhension d'un discours, à l'exercice d'un jugement critique. Il faut relire les réflexions de George Orwell sur la novlangue. La simplification lexicale et syntaxique, la pauvreté du vocabulaire sont le meilleur moyen de rendre impossible l'expression de toute idée qui sorte de la norme imposée.
« Le développement de l'esprit critique est au centre de la mission assignée au système éducatif français », répètent à l'envi les textes ministériels. « Présent dans de nombreux programmes d'enseignement, renforcé par l'attention désormais portée à l'éducation aux médias et à l'information, le travail de formation des élèves au décryptage du réel et à la construction, progressive, d'un esprit éclairé, autonome et critique, est une ambition majeure de l'École. » Belle ambition, qui ne se traduit guère dans les faits, malgré toutes les réformes et les déclarations d'intention.
Nos gouvernants n'ont à la bouche que les « valeurs de la République », mais confondent la démocratie avec l'oligarchie, voire le « totalitarisme sans le goulag ». Pour eux, comme pour Big Brother, « l'ignorance, c'est la force ». Ils oublient que l'une des valeurs fondamentales de la République est d'assurer, le plus largement possible, le progrès intellectuel et social de l'ensemble des citoyens, qui passe notamment par une maîtrise de la langue. Ils veulent créer des cerveaux standardisés, incapables de réfléchir et de contester les décisions d'une élite autoproclamée qui veut conserver ses privilèges.
Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite
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39 commentaires
Exactement, ça profite à l' »élite » mondialiste. L’ascension sociale pour les enfants doué des classes populaires, c’est fini. Les postes à pourvoir les plus rémunérateurs sont « trustes » par les enfants de riches et ça suffit à leur bonheur. Une population peu instruite et droguées est plus facile à soumettre.
Il ne faut plus rien enseigner, car c’est provoquer une discrimination entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas. Je ne sais même pas si je suis drôle.
Alors, on fait quoi? On se bat, chacun à son niveau, mais autant que faire se peut, avec grâce, humour et bienveillance, tout en ne transigeant pas sur la vérité. Nos concitoyens « mal instruits » sont les premières victimes de leur inculture. Que ceux qui ont eu la chance de bénéficier d’une bonne éducation ne se résignent pas à la situation actuelle où semble régner la novlangue, le plus bel exemple pour moi ayant été le débat sur l’inscription dans la Constitution de la liberté de pratiquer une Interruption Volontaire de Grossesse : comme si une grossesse pouvait être interrompue (ce qui, en bon français, sous-entend qu’elle peut alors être reprise…)
Une IVG, est un assassinat (meurtre avec préméditation), à mon avis la loi Simone Veil était suffisante, mais je m’éloigne du sujet.
Vous n’allez pas me croire : mes correspondants (tes) Russes parlent mieux le Français que nous : ATROCE MAIS VRAI ! Certaine tournures idiomatiques sont du Français XVIIIéme siècle : Pierre- le Grand:/Catherine de Russie !!!!
Quand une ministre dit « ne jetez pas l’eau propre » et qu’un maire se dit « émotionné » devant un drame, on comprend que la langue de Molière est malmenée au pays du bourgeois gentilhomme qui découvrait la prose
L’orthographe en chute libre ? Il suffit de voir, ceci dit sans vouloir fâcher personne, dans les comment(aires de lecteurs sur ce site et sur tant d’autres, combien de fautes d’orthographe ou de grammaire, de confusion de mots, etc. l’on y trouve, alors que souvent le correcteur automatique du logiciel de saisie aiderait à en corriger certaines, si lesdits lecteurs-commentateurs faisaient un petit effort de relecture…
D’accord avec vous mais honnêtement, je pense que c’est bien souvent le correcteur d’orthographe qui modifie un mot sans que l’auteur ne s’en aperçoive car visiblement peu de gens se relisent, comme lorsqu’ils rédigent des sms.
Hélas, ces pseudo-corrections ont un effet désastreux sur la compréhension de leur écrit qui au mieux reflète une pensée confuse au pire ridicule…
Parce qu’ils autorisent la correction automatique ! Si vous décoché la correction automatique, c’est vous qui acceptez la modification que vous propose le correcteur, qui est souvent neuneus ou en PLS ! Quand au 1er de la classe, analyser 1 texte est pas obligatoirement compatible avec leurs vanité(e)s grammaticale …. Ils et elles, font moins les dégourdi(e)s, pour planter une pointe !… De plus, c’est minable de perorer sur la déficience d’autres braves gens desquels, il y a TOUJOURS quelque chose à apprendre !
Ooohhh !!! La recherche de l’excellence ???? Mais ça date des années 50, ça !!! Et on nous considère maintenant tous comme des vieux c…. ! Je suis né en 1946, et pour moi, l’école c’était l’apprentissage du savoir, la découverte du Monde avec les grandes cartes accrochées près du tableau noir (avec la morale du jour) , et l’admiration que nous avions envers nos Maîtres et Maîtresses…. Tout simplement excellent !
Relire Orwell, OUI! La fin des synonymes est la fin de notre langue. Un seul mot devra résumer dorénavant l’ensemble des significations. Réduction du dictionnaire à une centaine de pages etc… Quel bel avenir!…
J’explique, à longueurs de temps, que la paupérisation de notre si belle et riche langue, nous conduit à la violence et la bêtise.
Je refuse le »on » à la place du « nous » (qu’il faut accorder) et les gens qui »s’excusent eux même » pour »avoir été au docteur » ! Et bien d’autres exemples, hélas.
Le problème ne date pas d’aujourd’hui. Dans les années 90, après l’inspection d’une enseignante de français dans le collège que je dirigeais en Seine-Saint-Denis, l’inspecteur passe à mon bureau pour me faire un bref rapport. J’en ai retenu qu’il lui avait conseillé de ne pas trop écrire au tableau car les fautes d’orthographe, certains élèves les voient.
Lire « Stupéfiant voyage à travers l’Education nationale », un voyage en Absurdie.
Et pourtant, l’orthographe, la grammaire et la syntaxe n’ont jamais été aussi utiles. Elles vous permettent de vérifier si l’email que vous recevez émane bien de l’administration française ou de votre banque, et non du hacker africain, russe ou ukrainien qui essaye d’usurper les légitimes expéditeurs. Ca rate rarement, le français est heureusement pour lui un casse-tête insurmontable. Et si par hasard, le bon expediteur fait une faute, et que vous nêtes pas certain, ou que l’email est désagréable, gardez l’email, vous aurez l’excuse de ne pas y avoir cru, donc de ne pas en avoir tenu compte, à cause de cette faute.
Votre judicieuse remarque fait mouche ! Elle est super poilante ! Il est des règles de Français complétement ahurissante voire illogique, pour celui qui ne l’a pratique pas professionnellement (initié(e)s) !
Mes douze petits-enfants sont(/vont être) bacheliers sans avoir jamais lu Villon, Rabelais, Malherbe, Ronsard, Boileau, Montaigne, La Fontaine (sauf une fable), Hugo (sauf un chapitre des Misérables), etc mais une page de J’accuse et une des Jeunes Filles en Fleurs. Leur vocabulaire est donc aussi pauvre que celui des séries TV et se résume le plus souvent à « wahoo » . . . . comment pourraient-ils devenir Honnêtes Hommes ?
La où nos grands-parents n’avaient guère de problème d’apprentissage, nos enfants souffrent et ne parviennent pas à maîtriser la langue. Mais à l’école, on les saupoudre d’une multitude de savoirs non approfondis distillés dans des esprits qui n’ont pas assimilé le sens des mots et la poésie des phrases. Il est vrai qu’un crétin est plus crédule qu’un lettré, ce dernier est mieux en capacité de distinguer le vrai du faux, la profondeur d’un discours ou sa superficialité. Alors, on fait quoi?
Ayons bien conscience que pour l’élite mondialiste (donc antidémocratique par nature) richissime, le bas peuple doit être réduit à des individus producteurs et consommateurs. Moins ils seront instruits, mieux ce sera pour cette élite, aristocratie de l’ultra droite qui nous gouverne (un cran en dessous de l’extrême droite, c’est-à-dire de la monarchie absolue ).