Louis Aliot : « Projet de loi sur le séparatisme : Emmanuel Macron effectue un recul sémantique qui préfigure un recul idéologique et politique ! »

Louis Aliot

Pour Louis Aliot, Emmanuel Macron se comporte en schizophrène lorsqu'il s'agit de présenter le projet de loi sur le séparatisme. Il s'en explique au micro de Boulevard Voltaire. L'occasion d'évoquer, avec lui, le phénomène de collusion entre certains élus locaux et le communautarisme

Le gouvernement et Emmanuel Macron ont présenté le projet de loi relatif au séparatisme. Selon vous, ce projet de loi tient-il, de la part d’Emmanuel Macron, d’un discours schizophrène ? Pour quelle raison ?

Il pose le problème et dit qu’il faut une loi pour le résoudre. Au moment où il se donne les moyens parlementaires de le faire, il fait un recul sémantique qui préfigure le recul idéologique et politique que seront les décisions prises demain. Finalement, c’est une continuité dans la décadence d’État au niveau de l’autorité qui, depuis des décennies, atteint notre pays.

Y a-t-il un refus de nommer l’adversaire ?

Il y a un refus de nommer l’adversaire par pure communication pour ne pas choquer. J’espère que l’islamisme radical et politique n’a pas de complicité avec lui. Je ne vois pas qui cela pourrait choquer. On prend systématiquement des préventions que l’on n’a pas à prendre et, finalement, on ne fait rien. C’est d’ailleurs pour cette raison que la France est dans cet état. Tous les présidents de la République qui se sont succédé n’ont rien ou pratiquement rien fait. Nous pouvons voir le résultat dans les rues et dans les quartiers. Même en matière de politique internationale, on n’a aucune logique. La parole de la France est, aujourd’hui, démonétisée.

Ces paroles interviennent alors que le corps de l’assassin de Samuel Paty a été transféré en Tchétchénie. Il a été enterré là-bas comme un héros. Vue de France, cette décision est choquante…

On a nourri en notre sein des gens qui nous détestent et on continue à le faire. On a désarmé moralement, intellectuellement et juridiquement ceux qui la défendent et on a armé, par le biais d’associations diverses et variées, celles et ceux qui nous crachent à la gueule en permanence ! Tant que ce rapport-là ne sera pas inversé, tant qu’il n’y aura pas l’application stricte de ce que nous représentons, c’est-à-dire de ce qu’est la France, nos lois, notre Constitution, notre idéal, notre histoire et notre mémoire, nous subirons, avec des politiques qui prennent toujours moins de responsabilités et qui ne sont là que pour s’agiter à la télévision sans prendre de décisions.

Vous êtes maire de Perpignan depuis quelques mois, êtes-vous confronté à ces problèmes de séparatisme au niveau local ?

C’est la complicité des élus locaux avec un certain nombre de phénomènes. On a abandonné des quartiers. Certaines populations de toutes origines, dans ces quartiers, sont abandonnées comme les autres. Elles sont directement aux prises avec des voyous sans que la police ne puisse intervenir, parce qu’ils n’en ont pas les moyens ou pas les ordres. Les gens qui habitent certains quartiers n’ont pas les mêmes droits ou les mêmes choses que ceux qui habitent dans d’autres quartiers. C’est la vérité.

La société est en train de se fracturer et, petit à petit, la voyoucratie, le deal, les trafiquants divers et variés sont en train de prendre le dessus sur la loi et sur ceux qui sont censés la faire respecter : la police.

En quelque sorte, on enterre le problème sous une loi…

On va essayer d’enterrer un problème sous une loi. La Justice remet systématiquement en liberté des individus dangereux qui ont violé la loi française à répétition. Lorsque ces personnes-là ne sont pas françaises, on devrait les renvoyer dans leur pays d’origine et les déchoir de leur nationalité. Tout cela ne se fait pas. L’autorité de l’État n’existe tout simplement plus. Il y a les grands discours, la République à pleine gorge, mais derrière, il n’y a rien !

Louis Aliot
Louis Aliot
Homme politique - Maire de Perpignan

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