Louis Boyard retourne à l’université, mais ce n’est pas pour étudier…

Capture d'écran X
Capture d'écran X

Louis Boyard, le poupin député du Val-de-Marne, n’aura jamais tant fréquenté les universités que depuis son entrée à l’Assemblée nationale. À jamais distancé par des études vainement poursuivies, le benjamin de l’Assemblée court depuis des mois d’amphi en amphi pour soutenir auprès de foules enthousiastes son grand projet : le revenu étudiant à 1.102 euros.

Le marathon a commencé voilà plus d’un an, suscitant l’enthousiasme de la presse bien-pensante : « Louis Boyard a donné une conférence à la faculté de lettres et de sciences humaines de Brest (Finistère). L’occasion pour le député LFI-NUPES d’aborder des questions qui préoccupent la jeunesse », écrivait ainsi Ouest-France, le 25 janvier dernier. Quelques jours plus tard, Louis Boyard se vantait sur X :

La réforme est passée et Louis Boyard continue de sillonner la France des universités. Et de publier ses « conférences » sur son compte X. Un grand moment de théâtre, il est vrai.

Ce 5 février, à Lille, Boyard est sur l’estrade face à un amphi bondé. C’est sa gloire, lui qui s'est « mis en pause » après une pauvre année de droit et une tentative de BTS en com’ par correspondance.

Ça démarre sur une grave interrogation existentielle. « Quand je pose la question "Qui, ici, vit avec plus de 1.102 euros par mois", personne, dans cette assemblée d'étudiants, ne lève la main. La réalité est que la quasi-totalité des étudiant•es en France sont pauvres. »

« Vous dépendez de la solidarité familiale »

Vous vous rendez compte que « vous vivez toutes z’et tous en dessous du seuil de pauvreté ? » et « c’est une question qui ne se réglera pas uniquement à coups de repas à 1 euro, bien que je sois favorable à la question du repas CROUS à 1 euro », lance celui qui aspire à devenir le fer de lance de l’économie socialiste. Le propos est étayé d’une fine analyse historique : « La situation dans laquelle vous vous trouvez, étudiantes, étudiants et même jeunes en général, c’est une situation qui a déjà existé pour une autre classe d’âge : c’était le grand âge, avant la Seconde Guerre mondiale. » Qu’est-ce-à dire ? L’étudiant est tout ouïe. « À l’époque, quand vous aviez travaillé, le corps brisé par le travail, vous ne pouviez plus travailler, vous aviez besoin de la famille pour survivre. Et donc, à l’époque, les grands-pères, les grands-mères devaient vivre chez le fils, chez la fille qui, eux-mêmes, par la solidarité familiale, permettaient au grand âge de survivre. […] Eh bien, pour vous, c’est exactement la même chose ! », dit Boyard. Il en est sûr, « si la jeunesse est dans une si grande situation de précarité, c’est parce que vous dépendez de la solidarité familiale ».

Bon sang, mais c’est bien sûr ! L’étudiant jeune et vigoureux est semblable au vieillard, le corps brisé par le travail ; celui qui n’est pas encore entré dans la vie active identique au pauvre vieux qui a trimé toute son existence pour élever ses enfants et contribuer à la marche de la société. À cela, le génial Louis Boyard a un remède miracle : le revenu étudiant de 1.102 euros afin de « permettre à la jeunesse ce qui a été permis au grand âge ».

Certes, dans un sens, on peut le comprendre, Louis Boyard : être député à 24 ans et émarger à 7.000 euros par mois quand on n'a pas brillé dans sa scolarité, ça trouble un peu le champ visuel. Reste qu’on se pose tout de même la question : qu’est-ce qui prime, chez lui, la sottise ou la démagogie la plus vile ?

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

51 commentaires

  1. Une indemnité pour les étudiants, pourquoi pas ;mais à l’issue de la réussite à chaque année d’études…
    pas à des bons à rien comme Boyard.

  2. quel triste Sir que cet individu ignare !! sait – il seulement que le montant qu’il cite n’est même pas à la hauteur des revenus d’agriculteurs qui bossent des 17 à 18h/jour ? sait il seulement que ce montant dépasse les retraites de beaucoup qui ont pourtant travaillé toute une vie en élevant des enfants ? Mais quel clown imbécile celui là !!
    Comment des gens ont ils pu élire cet individu incompétent sur des sujets sur lesquels il ignore tout ou à peu près ?

    • Comment, en fait, qui que ce soit au sein de la nupesse peut-il avoir été élu ? Ces guignols à la solde de Mélenchon sont des nuisibles mais ils parviennent à séduire assez d’électeurs pour siéger au parlement. C’est triste.

  3. Vivement la LFI au pouvoir, avec M. Macron on est au bord du gouffre avec Boyard and Co on fera un grand mais alors un très grand pas en avant.

  4. Dans un élevage de bovins, tout commence avec des veaux. Ce n’est pas le Général qui me contredira. Dans ces veaux, certains sont ouverts aux verts pâturages, les plus malins, d’autres tournent en rond à se lamenter. Meueueuh ! Bien sûr leur pitance se limite à ce qu’il trouvent sous leurs sabots, un bon vieux foin tout juste comestible, le peu restant. Feraient-ils deux trois bonds pour s’aventurer vers ces tendres herbes ? Mais non ! Il faut leur mâcher. Bon, je plaisante mais beaucoup de ces jeunes sont tout à fait dans l’air du temps. Savourer leur narcissisme, le satisfaire au moindre effort. Et pour cela tendre la main. Où est le bon vieux temps où l’on interrompait ses études afin de gagner quelque argent pour les reprendre par la suite ? Où est le bon vieux temps où l’on travaillait tout en suivant des cours du soir afin de poursuivre ses études et atteindre le niveau souhaité ? Dans les universités, ces attitudes de semblent pas en usage. L’effort n’est plus au goût du jour. Encore moins le sacrifice !

  5. Déjà, il faudrait surveiller cet ex trafiquant de drogue qui fréquente un peu trop les universités. Plus de 1000 € pour les étudiants. Ce blanc bec sait-il que beaucoup de travailleurs, de retraités, ne touchent même pas 1000 € par mois, que ces mêmes pauvres sont imposables et participent donc au financement des études de ces étudiants ? Etudiante, malgré les 39 h de cours et beaucoup de travail personnel (ce qui est loin d’être le cas dans les la majorité des universités), je travaillais (non, non pas dans le trafic de drogue …) en m’occupant de 4 enfants : devoirs, repas, toilette, coucher en donnant 4 h par jour pour cette mission en échange de mon hébergement. Je n’en suis pas morte et j’avais même des activités associatives, vraiment bénévoles, le weekend ! Mais je n’étais qu’une faible femme pas une grande gueule stérile comme ce jeune prétentieux !

  6. Merci aux électeurs de ce Monsieur !! Bel exemple pour la jeunesse !! Lui il applique le droit à l’oisiveté car « brasser » de l’air n’est pas travailler !!

  7. il n’y a pas de raison pour que ce brillant élément, qui n’a jamais rien fait de ses dix doigts (sauf du syndicalisme lycéen, pour éviter d’aller en cours) soit au passage fait docteur honoris causa de toutes les universités où il a tenu de doctes réunions…
    Quelle revanche, pour une nullité satisfaite, de venir jacasser là ou, par paresse ou incapacité, il n’a pas pu se maintenir !

  8. Ce que Boyard ne comprendra jamais, c’est qu’il est d’utilité publique qu’un étudiant soit pauvre. Pas pauvre au point de ne pas manger à sa faim. Mais pauvre suffisamment pour avoir envie de vite réussir et finir ses études, afin de vite rentrer dans la vie professionnelle pour améliorer sa condition. Quand on donne de l’argent aux gens qui ne travaillent pas et qu’on taxe ceux qui travaillent, il ne faut pas s’étonner d’avoir un grand nombre de chômeurs.

    • « Quand on donne de l’argent aux gens qui ne travaillent pas et qu’on taxe ceux qui travaillent, il ne faut pas s’étonner d’avoir un grand nombre de chômeurs. » Un bon résumé du socialisme, mais il aurait fallu ajouter « pauvres », car la pauvreté est le terreau du socialisme, sans lequel il ne pourrait survivre.

  9. C’est à un calcul rigoureux que s’est livré le Boyard. Pas 1.100, pas 1.110. Nan, ce sera 1.102. Il nous a évité les centimes !

  10. Mais qui sont ces directeurs d’universités qui acceptent et tolèrent la présence de ce type dans leurs locaux ?
    Et le gouvernement laisse faire ?
    Y a t’il un pilote à l ‘Élysée ?

    • je ne suis pas loin de penser qu’à l’Elysée ou déjà gérer les copinages et les incompétences les occupent beaucoup, qu’ils se disent que pendant que cette nullité ambulante fait sa tournée des Universités, il ne le subissent pas dans l’hémicycle!

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