Lourdes : histoire d’un sanctuaire où se pressent les foules

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Avec l’Assomption, de grandes célébrations ont lieu dans les nombreux sanctuaires consacrés à la Vierge Marie en France, et notamment dans le plus célèbre de tous : Lourdes. S’étendant aujourd’hui sur 52 hectares de terrain, ce dernier se limitait, en 1858, à une simple grotte au pied de laquelle coulait tranquillement le Gave, jusqu’au moment où le destin de Bernadette Soubirous, mû par quelques forces célestes, changea à jamais ce lieu.

« Que l'on bâtisse ici une chapelle »

Lorsque la jeune Bernadette eut les visions de « la dame » en 1858, cette dernière lui aurait dit, lors de sa treizième apparition : « Allez dire aux prêtres que l'on bâtisse ici une chapelle et que l'on y vienne en procession. » La petite, âgée de 14 ans et obéissant à la demande « d’Aqueró », comme elle l’appelle, court rencontrer le curé de Lourdes, l'abbé Peyramale, afin de lui porter ce message. Celui-ci, sceptique, lui rétorque, le 3 mars : « Si elle veut la chapelle, qu'elle dise son nom ! » Cette réponse, il l’obtient le 25 mars, jour de l’Annonciation, lorsque Bernadette revient vers lui avec les paroles de « la dame » : « Je suis l’Immaculée Conception. » Finalement convaincu, l’abbé consent à la requête de celle qui est alors reconnue comme étant la Sainte Vierge.

Un sanctuaire toujours plus grand

Néanmoins, pour édifier cette chapelle, il faut de l’argent et du temps. En effet, ce n’est qu’en 1864 que commence enfin la construction de la future basilique de l'Immaculée-Conception, première pierre d’un sanctuaire en perpétuel agrandissement. Cependant, Bernadette Soubirous n’aura pas la joie de voir l’accomplissement du vœu demandé par la Vierge. En effet, rentrant chez les Sœurs de la Charité de Nevers en 1866 et disparaissant en 1879, elle ne revint jamais dans ses Pyrénées natales. Ainsi, elle ne put jamais contempler l'édifice religieux trônant au-dessus de la grotte et terminé en 1871. Cependant, la sainte apparition et les miracles, faisant la notoriété et la gloire de Lourdes, entraînent l'arrivée de milliers de pèlerins sur le site qui devient alors trop petit dès 1880. Ainsi, un nouveau chantier pour une nouvelle et plus grande église, Notre-Dame du Rosaire, est lancé en 1883 et achevé en 1889.

Plus de 60 ans plus tard, encore une fois, le besoin de s’agrandir se fait sentir au sein du sanctuaire. Pour résoudre ce problème et pour longtemps, il est décidé de voir grand, très grand. Ainsi, entre 1956 et 1958, un siècle après les apparitions, est aménagée l’immense basilique Saint-Pie-X longue de 191 mètres, dans un style moderne et en souterrain afin de ne pas gâcher la beauté des ensembles architecturaux extérieurs. Enfin, en 1988 et à ce jour, est édifiée la dernière église du sanctuaire consacré à sainte Bernadette. Cette dernière accueille, depuis, la Conférence des évêques de France.

Un site très fréquenté

Mais Lourdes n’a pas vocation à recevoir la visite des seuls évêques, bien sûr. En effet, de nombreux malades venant du monde entier se pressent aussi près de la petite grotte où coule toujours l’eau miraculeuse, dans l’espoir d’obtenir un réconfort à leur malheur. À l’heure actuelle, l’Église n’a reconnu officiellement que 70 miracles, même si plus de 7.000 dossiers de guérisons extraordinaires ont été déposés depuis les apparitions.

En dehors des personnes malades, le sanctuaire accueille en continu d’autres pèlerins tout le long de l’année. Néanmoins, le site connaît son pic de fréquentation lorsqu’il est assiégé au moment des grandes célébrations comme celles de l’Assomption, de la fête du Rosaire, du Pèlerinage militaire international ou de l’Ordre de Malte. Ainsi, selon Les Échos, 3,1 millions de visiteurs seraient ainsi venus pendant l’année 2023, par curiosité ou par piété, voir la grotte de Massabielle où une simple jeune fille s’était autrefois rendue seule, il y a plus d’un siècle.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 18/08/2024 à 9:38.
Eric de Mascureau
Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art

Vos commentaires

9 commentaires

  1. J’y suis allé en 1967, lors du pèlerinage militaire international. Déjà les « marchands du temple » pullulaient.
    J’ai aidé une vieille anglaise à remplir d’eau de Lourdes (sortie d’une rampe de robinets) une bouteille plastique en forme de statue de la Vierge avec un bouchon en forme de couronne. Tout ça, c’est le lamentable folklore des mercantis. A côté de ça, la messe à laquelle assistaient des milliers de soldats, tous pays et grades confondus m’ont laissé un souvenir inoubliable. Ferveur, joie, sourires, tout y était. Peut-être même le seul bon souvenir de cette désagréable période subie de 16 mois.

  2. les paroles de « la Dame » : « Je suis l’Immaculée Conception ». Les vraies paroles furent : «Que soy era Immaculada Councepciou», la petite ne pratiquant que l’Occitan.

  3. j’ai visité Lourdes, il est vrai un mois de Novembre. Mais j’ai été fort déçue par les marchands du Temple devant le sanctuaire et jusqu’au centre même de la ville, et la tristesse qui régnait au sein du sanctuaire.
    Je n’y retournerai pas.

  4. Bernadette, 14 ans. Quand je lis la petite.. en effet Marie a beaucoup visité des pauvres et des enfants, je me qu’aujourd’hui ce ne serait pas 14 ans mais 10 ou moins, quand je vois la mentalité des ados de cet âge…

  5. Ce sanctuaire est un vrai miracle. Dévotion à notre Sainte Mère Vierge Marie, même les musulmans sont censés la vénérer

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