L’Ouzbek clandestin et radicalisé bientôt de retour en France ?

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Gérald Darmanin a procédé à l’expulsion d’un Ouzbek, le 14 novembre dernier. Le Conseil d’État vient de retoquer cette expulsion et demande au gouvernement de faire revenir au plus vite le gugusse sur le sol français. Explications.

Le profil d’A., 39 ans, est sans surprise. Cet Ouzbek était en situation irrégulière et… inscrit au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Pour les renseignements français, il est « radicalisé » et « très dangereux ». Il était sous le coup d’une interdiction administrative du territoire (IAT) et sa demande d’asile avait été refusée en avril 2022. En mars 2023, la CEDH avait interdit son expulsion, étant donné les risques qu’il y encourt dans son pays d’origine. Darmanin a passé outre.

Le contexte : la grogne du Royaume-Uni contre la CEDH

Le président de l’ECLJ (European Centre for Law and Justice), Gregor Puppinck, explique à BV que la décision de Gérald Darmanin est liée à un contexte précis. « Mi-novembre, le Royaume-Uni a été empêché, par la CEDH et ses fameuses "mesures provisoires", d’expulser des clandestins vers le Rwanda. Depuis, il exerce une pression considérable contre la CEDH. Darmanin s’est joint au Royaume-Uni dans cette contestation frontale. Cet Ouzbek-là n’est qu’un prétexte, des Ouzbeks, il y en a des dizaines. Mais en l’expulsant, Darmanin a voulu dire à la CEDH : arrêtez de protéger les gens que nous estimons être dangereux. »

La marge de manœuvre du Conseil d’État était très réduite puisque, Darmanin ayant bravé une décision de la CEDH, il pouvait difficilement lui donner raison. Cependant, pour Gilbert Collard, avocat et eurodéputé, cette décision du Conseil d’État est avant tout politique. « Par le passé, le Conseil d'État a autorisé le burkini, interdit les crèches : son positionnement idéologique est clair », analyse-t-il pour BV.

Le droit se fait idéologie

Aux yeux de Me Collard, cette affaire est emblématique d’un changement de nature du droit. « On est en train de vivre la fin du droit tel que Capitan, Debré, Josserand l’ont défini. La fin du droit romain, en fait. On est passé d’un humanisme juridique à un idéologisme juridique. C’est une conséquence de la formation intellectuelle des magistrats de l’ordre administratif, passés par Sciences Po, l’ENA. Une formation très wokiste, immigrationniste, droit-de-l’hommiste. » Et la CEDH, donc ! « Il faut en sortir. La plupart des magistrats qui y siègent sont des créatures de Soros… »

« La CEDH s’est arrogé le pouvoir d’imposer aux États des "mesures provisoires" en matière d'expulsion, enchaîne Gregor Puppinck. Elle se conçoit elle-même comme une institution qui doit dominer les décisions politiques pour garantir le respect de principes supérieurs. On voit très bien comment la décision politique est contrainte par l’encadrement juridique des cours suprêmes, qu’elles soient européennes ou nationales. »

Un demi-camouflet

Verra-t-on le retour sur notre sol de l’Ouzbek clandestin islamiste ? C’est le plus grand souhait des associations qui avaient protesté contre son expulsion - Avocats pour la défense des droits des étrangers, Amnesty International France, Gisti, Cimade, LDH, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature. Une telle chance pour la France, ce serait dommage qu’elle reste dans son lointain pays… Si le djihadisme est un métier en tension, on a assurément besoin de cet Ouzbek.

« Cependant, tempère Gregor Puppinck, le Conseil d’État n’a pas assorti sa décision d’une astreinte. C’est donc une condamnation de principe mais qui ne sera pas mise en œuvre. » Ouf ! Darmanin, déjà malmené, ne perd pas totalement la face. Mais la désagréable réalité est là tout de même : aucun gouvernement français, en l'état actuel des choses, n'aura les mains libres pour mener une politique migratoire stricte.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

53 commentaires

  1. Et le fameux Principe de précaution (avec lequel on nous a emm…. pendant 2 ans), on en fait quoi ?? La CEDH, phagocytée par la mafia Soros, ne cherche qu’à nous détruire.

  2. Il n’y a qu’une petite loi à faire et bien sûr il ne veut pas la faire. Ca finit par bien se voir. A force de faire semblant il s’est tout de même bien coulé: Matignon – ou même l’Elysée – c’est cuit.

  3. Le peuple français ne sera pas souverain dans son propre pays tant que nous appartiendrons à la CEDH et tous ceux qui nous disent le contraire nous mentent.

  4. La sécurité des Français serait donc soumise aux décisions de la CEDH. Se souvient-on de la date du jour durant lequel les Français ont décidé de s’en remettre à cette institution supranationale ?

  5. le Conseil d’État n’a pas assorti sa décision d’une astreinte. C’est donc une condamnation de principe mais qui ne sera pas mise en œuvre. » !! Oh que non car le brave petit soldat va sa faire un plaisir à nous le ramener sur le territoire vite fait, bien fait. Désobéir au CONseil d’état, vous n’y pensez pas, voyons !!

  6. Et Macron est en colère… Quoi, Ils ont osé se rebeller ! Il menace : Si la commission mixte paritaire n’aboutit pas, la Loi immigration sera enterrée et ce sera open bar…

  7. « Aucun gouvernement français, en l’état actuel des choses, n’aura les mains libres pour mener une politique migratoire stricte »… Mais si, mais si ! Vous n’avez rien compris. Grâce à la loi sur l’immigration de monsieur Darmanin, tout aurait été changé. La CEDH serait « écrasée » devant la loi Française, les pays concernés se seraient tous mis à délivrer sans compter les passeport consulaires pour permettre le retour de leurs ressortissants, le Conseil d’État, les diverses associations et la ligue des droits de l’homme se seraient mis à applaudir aux expulsions et les policiers auraient eu l’immense bonheur de constater que les voyous qu’ils auraient arrêtés ne serait plus relâchés 2 heures plus tard par des juges encartés… Et même, les ONG, qui affretent des bateaux pour aller chercher les candidats à l’immigration, de l’autre côté de la Méditerranée, les reconduiraient dans leur pays au lieu de les ramener en Europe… Vraiment, Vous n’avez rien compris’ !

  8. ils sont fous!
    ils veulent la guerre civile, il ne peut en aller autrement!
    cette gauche qui nous gangrene est destructrice!
    j’étais ouvrier, de gauche car c’était la gauche qui défendait l’ouvrier.
    il n’y a plus d’ouvriers et la gauche est devenue islamisée et idéologisée.
    l’imigration était voulue par le grand patronat,et aujourd’hui par schwabb ,sorros, et tous les milliardaires francmaçons qui se disent de gauche mais qui n’ont en fait qu’un but, réduire la population mondiale, et ce par tous les moyens: l’immigration qui va entrainer des guerres civiles (qui vont arriver), campagnes de vaccination

  9. Si un état pourrait à condition de renverser les tables et expliquer aux français que l’heure est venu de retrousser les manches peut être en supprimant certaines choses inutiles pour le bonheur de vivre ici.

  10. La France doit introduire dans sa constitution, par referendum, le principe de la supériorité du droit des peuples (ONU) sur les droits des individus, surtout délinquants, et la supériorité de la constitution sur les traités. Avec délit pénal si atteinte à la constitution…C’est le nœud Gordien.

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