LR : résister ou périr ?
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Même si LR, qui comptait une centaine députés, perd sa place de premier groupe d'opposition et ne décroche que 63 sièges, le parti est soulagé. Un résultat peu glorieux, mais on a sauvé les meubles. Et aujourd’hui, face à une Macronie semblable à une citadelle assiégée, on pourrait servir d’arbitre et d’appoint. LR est devenu un « parti charnière », commente le magistrat Charles Prats. D’autant que LR est encore majoritaire au Sénat. Les résultats n’étaient pas tous encore tombés que, déjà, Jean-François Copé appelait à un « pacte de gouvernement » entre LR et Ensemble. « Jamais je ne participerai à une démarche transformant LR en roue de secours de la Macronie », déclarait de son côté, comme en écho, Éric Ciotti sur son compte Twitter. Réponse similaire de Xavier Bertrand, ce jeudi : « On n’est pas à vendre. Pas question de rentrer dans une majorité présidentielle » et, tout aussi lapidaire, de Bruno Retailleau : « Nous n’avons pas à être la voiture-balai du macronisme. »
Une preuve de plus que LR est en état de mort clinique. Son cœur bat encore mais ses héritiers se disputent, sans même se cacher, devant un encéphalogramme plat, l’avenir de la maison de famille. Une bien belle maison bourgeoise mais dont les murs se fissurent et le plâtre tombe à cause de la brèche dans ses fondations. Longtemps, toute la famille se réunissait dans la vieille demeure, dans une entente de façade, pour être sur la photo des grandes cérémonies, avec le sourire de circonstance. Sauf que les divergences, aujourd’hui, dépassent la couleur du papier peint. La droite dont est issu LR est née à la sortie de la guerre, quand la première nécessité était de se retrousser les manches pour reconstruire : par un Yalta national, la droite s’était réservée l’économie - les choses sérieuses - et avait laissé la culture, l’Éducation nationale et autres babioles à la gauche. Elle même a cessé de raisonner autrement qu’avec un tiroir-caisse : la droite des valeurs (en Bourse). Mais tant que durait la guerre froide, un ennemi et un tropisme atlantiste qui allaient de soi suffisaient à justifier son étiquette de droite. Depuis la chute du mur de Berlin, tout s’est brouillé. La ligne de fracture - désormais entre « anywhere » et « somewhere », selon la formule de Goodhart - s’est déportée. Et LR, en enfourchant l’économisme, a embrassé le mondialisme sans anticiper que lever les frontières pour la circulation des biens revenait à faire tomber les frontières pour la circulation des personnes, que déréguler les marchés allait conduire à déréguler les mœurs car c’est un continuum. La grande crevasse sous les pieds, c'est, in fine, celle-là : de quel côté est-on ? Être ou ne pas être du progressisme mondialiste ?
Le choix, aujourd’hui, est cornélien : rejoindre LREM, comme le préconisent Copé et implicitement Sarkozy ? LR risque de s’y dissoudre définitivement. Faire bande à part ? C’est l’hypothèse suggérée par les résultats électoraux, puisque ce sont plutôt les LR « droits dans leurs bottes », Ciotti, Genevrard, Bazin, Gosselin, Ciotti… qui ont bien résisté. Mais c’est courir le risque de se muer en RN light, courant éternellement derrière le train.
La première erreur est de de pas avoir repensé la droite à temps, en posant les bases d’un libéralisme enraciné - facilitant, sur le plan administratif et fiscal, la liberté d’entreprendre, mais la protégeant aussi de la concurrence mondialisée - et d’un conservatisme social, initié en leur temps par Albert de Mun et La Tour du Pin : plutôt que prôner, par exemple, une retraite à 65 ans, profondément inégalitaire selon que l’on est col bleu ou col blanc, il aurait fallu mettre l’accent sur la natalité et la famille - partitions de droite par excellence - puisque, comme le dit Alfred Sauvy, les retraites ne sont pas servies par les cotisations mais par les enfants. Aujourd’hui, s’il n’y avait pas le RN dont on fustige volontiers les accents de gauche, de quel côté voteraient les Français les plus modestes ?
La seconde est de s'être laissé ficeler toutes ces années par le cordon sanitaire inventé par la gauche. Aujourd'hui, le RN a brisé ses chaînes sans avoir eu besoin de LR, ce qui (forcément) lui donne des ailes.
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Un vert manteau de mosquées
17 commentaires
la droite le plus bête du monde, adieu
Quoique en dise ce brave Jacob , les voix des sirènes de la macronie vont en attirer quelques uns , et Jupiter va les cueillir comme des fruits bien mûrs
Les LR, UMP, RPR, et autres Centristes de tous bords sont des gens de compromissions et l’on toujours été. L’appel du pouvoir et du gain est pour eux plus fort le bien du pays France.
Dans le temps j’ai vôté RPR contre la gauche.
Puis ils sont passé LR, rejetant Le RN systématiquement, répètant tel des perroquets les slogans imbéciles de la gauche.
Maintenant je ne vôterai jamais plus pour cette famille politique.
Il faudra attendre les jeunes pousses plus enclin à former une grande coalition de gouvernement résolument partiote.
Quelle erreur stratégique de ne pas avoir saisi la main tendue par Zemmour. Les 53% de non votants représentaient un vivier d’électeurs comme on en a peu vu. Les enquêtes d’opinion laissent penser que la moitié auraient voté pour un vrai programme de droite. Voilà comment au lieu d’être majoritaires les LR sont en voie de disparition. Qui a dit qu’il n’y a pas de morale en politique ?
La main tendue par É. Zemmour… et diviser ainsi la droite nationale ?
Les LR iront a la soupe, c’est sur.
Et pourquoi pas un rapprochement de LR avec Reconquête ? quitte à perdre enfin les centristes !
Copé a toujours joué perso.
Que ce LR meure une bonne fois pour toute et bon débarras .
La droite la plus bête du monde ..Quelle tristesse .
Comme d’habitude, chère Gabrielle, vous nous présentez une analyse pleine de précision et de pertinence. Merci d’entretenir la petite flamme de la liberté de pensée et de la liberté de la presse.
Une fois de plus les électeurs de lr seront cocus ! Les élus se déchirent déjà pour rejoindre le petit roitelet .
LR va payer : 1) le Traité sarkozien de Lisbonne, une Haute trahison ! 2) sa participation avec la gauche au prétendu ‘ cordon sanitaire’, 3) son choix de Pécresse nullissime, 4) son soutien à Macron : Sarko, Godfrain, Raffarin etc… C…, sans cœur et traîtres. C’est fini, enfin !
Excellemment bien vu !
LR , Compatibilité ou incompatibilité avec le macronisme ? Les masques tombent au fur et à mesure !
Ils auront trahi les électeurs tout comme la NUPES qui, eux aussi , se fissurent !
Belle leçon pour les LR notamment pour l’innérable Copé affichant sa morgue sur tous les plateaux de télévision à l’égard des patriotes et du RN en particulier- à nous d’afficher notre plus grand mépris et de leur faire subir ce qu’ils méritent.