LREM : contorsions autour du sort des djihadistes en cavale
En ce début de semaine, Marie-Amélie Lombard-Latune recevait, pour L’Opinion, le député LREM du Val-d’Oise Aurélien Taché.
S’il appartient à la majorité présidentielle, Aurélien Taché en incarne l’aile gauche, celle qui souffre de contorsions avant que de possibles convulsions ne l’emportent.
La discussion s’ouvre sur la Syrie. « Environ 800 proches de jihadistes se sont évadés à la faveur de l’offensive turque. Il aurait fallu rapatrier les jihadistes français plus tôt, en France ? » demande Mme Lombard-Latune. Bonne question, en effet, qui divise plus qu’une autre cette majorité, tout comme elle divise la France entre bien et mal-pensants. Il y a les partisans du retour et ceux qui ne voient pas pourquoi les citoyens français devraient s’encombrer d’individus qui conchient leur pays.
Monsieur Taché appartient à la première catégorie. Du fait de l’évolution des choses sur le terrain, « on voit bien que la situation sur place ne permet plus de garantir que les vies des femmes et enfants puissent être garanties et qu’ils puissent avoir un procès qui soit un minimum éthique et transparent. Au-delà de ça, on a des appels de la part de l’État islamique à aller les libérer pour ensuite aller faire grossir leurs rangs. Donc oui, la question se pose légitimement », dit-il. Là où sa position peut sembler discutable, c’est lorsqu’il affirme : « Maintenant, nous sommes contraints de les faire revenir. Il vaut mieux qu’ils soient sous surveillance française que dans les rangs de l’État islamique demain. »
On nous pardonnera, mais les récents événements à la préfecture de police de Paris laissent deviner que les choses ne sont pas aussi simples qu’on tente de nous le faire croire. La présence sur le territoire français, y compris en prison, n’est en rien la garantie de notre sécurité. Ce que souligne la journaliste lorsque Aurélien Taché affirme que nous sommes contraints de rapatrier tout ce beau monde : Y compris avec les dangers que ça représente ici ? Car on sait que les jihadistes en prison sont aussi des bombes à retardement ? »
Il le sait bien, Aurélien Taché, mais sa conscience de gauche ne peut s’accommoder de l’indicible vérité. Certes, « il y a un vrai sujet autour de cela et ça doit nous interroger, dit-il ; il faut savoir comment on traite ces jihadistes une fois en France ». Reste, toutefois, que l’important, pour lui et ses amis, « est que la justice se fasse, qu’ils [les jihadistes] soient jugés, et bien sûr qu’ils ne deviennent pas une menace encore plus importante pour la sécurité des Français en rejoignant les troupes de l’État islamique par exemple. L’instabilité très forte maintenant, en raison de l’offensive turque, peut laisser craindre le pire. »
Voilà bien une certitude : on peut craindre le pire. Aussi, je suppose que notre gouvernement, s’il en a un peu dans le pantalon, opérera comme l’ont fait ses prédécesseurs, accomplissant – horresco referens ! – cette chose abominable qu’on appelle des « assassinats ciblés ». On va mettre « les services » en branle, comme ça s’est toujours fait, et ce ne sont pas les frémissements indignés d’un Bourdin, du journal Le Monde ou de Mediapart qui changeront quelque chose à cette sinistre réalité.
On se souvient, en effet, des cris d’orfraie du Tout-Saint-Germain-des-Prés lorsque les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont révélé que François Hollande leur avait avoué avoir autorisé « au moins quatre assassinats » opérés par la DGSE sur des terroristes ciblés.
C’est ça, le boulot des services secrets dont on espère bien 1) qu’ils le resteront, secrets ; 2) que le Président, s’il autorise un tel « règlement » drastique du problème jihadiste, ne viendra pas s’en confesser comme Hollande au JT de 20 heures…
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