Luchini raconte son voyage au bout du pouvoir…

Fabrice_Luchini_2013

La politique taraude Fabrice Luchini. Il ose dire sans le dire, allusions ici et là, pirouettes et improvisations drôlatiques... Pas trop loin, quand même... Bon, il n'est pas de gauche. Pas les moyens. Trop de boulot. « Ça demande tellement de qualités humaines. C'est tellement élevé comme vertu que j'y ai renoncé. » À l'aide d'une ironie pleine de fausse humilité, Luchini se moque de l'homme de gauche perché sur ses valeurs grandiloquentes. Le partage, l'accueil, l'amour, la justice, l'égalité, c'est lui. Les autres : des salauds.

Face à tant d'exemplarité, la compétition est perdue d'avance : « Quand t'es de gauche, c'est l'excellence. Le génie moral, le génie de l'entraide... C'est trop de boulot. »

Plutôt que se lancer dans un exposé plus précis de sa vision politique qui le verrait peut-être banni du canapé de Michel Drucker, au cours d'une interview donnée au JDD, l'acteur préfère livrer ses quelques réflexions sur les Présidents qu'il a rencontrés. C'est en ethnologue curieux des peuplades élyséennes qu'il parle de Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron.

Venu le féliciter dans sa loge, le Corrézien récemment disparu avait expédié la question de la littérature et de ses fulgurances par ce raccourci : « Vous liriez le Bottin™ en anglais, il y aurait autant de monde. » Le bon sens de la terre déboulait dans les coulisses d'un théâtre parisien. Luchini n'a pas suivi le conseil.

De Macron encore jeune ministre avec qui il avait eu un tête-à-tête, il entrevoit l'incompatibilité avec les Français : « Quand il a été élu, je me suis demandé si ce beau et jeune mec à l'intelligence suprême n'allait pas poser un problème d'identification à un peuple fatigué et angoissé comme le nôtre. »

Mais le sujet vedette de cet inventaire est le spécimen François Hollande dont l'acteur affirme qu'il « éveille une libido puissante chez les femmes ». Le look rondouillard moulé dans un costume trempé par une pluie battante n'a pas laissé la midinette insensible. Une vérification de l'effet produit sur la gent féminine avec le même personnage en livreur de pizzas à Tulle n'a pas été effectuée à ce jour.

Quelques femmes séduites mais des Françaises et des Français indifférents car, selon Luchini, « le drame de François Hollande, c'est qu'il a voulu être grave et sérieux au lieu d'être éblouissant et naturel comme il l'est dans l'intimité ». La plante se fane sous les projecteurs. D'où la nécessité d'un arrosage fréquent, mais peine perdue, la posture bouche pincée « Regardez comme j'ai l'air grave » n'a pas fait illusion sur l'électeur.

De son voyage au bout du pouvoir, Fabrice Luchini rapporte ces quelques cartes postales qui viennent pimenter sa promo pour Alice et le maire, film dans lequel il joue un politique en mal d'inspiration. Les modèles ne lui ont pas manqué.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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