L’UMPS se rassemble, à la droite forte d’en faire autant !

L'UMPS - expression chère au FN - n'était pas une chimère.

"Je suis un homme de droite", a déclaré lors de sa prise de possession de Matignon Édouard Philippe.
 Preuve, s'il en est, que l'UMPS - expression chère au FN - n'était pas une chimère. Preuve que l'équipe qui a permis à Emmanuel Macron d'accéder au pouvoir a bel et bien réussi son pari de ni droite ni gauche. Preuve, surtout, que les partis politiques, avec cette élection présidentielle hors normes, ont éclaté pour disparaître tels que nous les connaissons depuis 1958.

Il va nous rester, dans le paysage politique, une extrême gauche représentée par Les Insoumis de la République de M. Mélenchon, une gauche-droite et une droite-gauche, celle de La République en marche, dans laquelle vont se fondre à plus ou moins brève échéance les LR qui n'ont aucune autre conviction que celle de leur élection, et une droite-droite patriote dans laquelle on pourra retrouver les partisans des LR qui ne trouvent pas leur miel dans le ni-ni de M. Macron, ceux d'Asselineau, ceux de Dupont-Aignan et ceux de Marine Le Pen. En bref, l'union des droites chère à Jean-Frédéric Poisson, Robert Ménard, Philippe de Villiers, Charles Beigbeder, etc. 

Ainsi, cette élection aura permis de clarifier une situation que nécessitait un historique de confusion réelle, qui n'a pas cessé de semer le trouble jusque dans notre vie quotidienne.

Quand je vois le député Falorni se présenter libre de tout parti, mais dont le feuillet de propagande reprend mot à mot celui du candidat Macron, je me dis qu'il y a tromperie sur la marchandise. Quand je vois un candidat Debout la France s'opposer à un FN, je me dis que c'est de la mauvaise politique, alors qu'ils défendent les mêmes idées. Quand je vois un député LR, condamné pour malversation, présenter son épouse pour conserver son siège, je me dis que, face à lui, celui qui représentera au second tour la vraie droite a toutes ses chances de siéger à l'Assemblée. À condition, pour le moins, de se rassembler au second tour. Ce que Le Pen et Dupont-Aignan ont entériné. Il leur reste à convaincre les hésitants, les électeurs LR, ceux qui auraient tendance à préférer leur candidat sous étiquette LR ou REM.

Le front dit républicain qui se dessine à l'horizon du 17 juin aura-t-il, une fois de plus, raison de 11 millions d'électeurs qui défendent les réelles valeurs de droite ? L'UMPS, devenu les LR-REM, aura-t-il raison des candidats qui accrochent leur nom à ce parti mourant des Républicains ? Mélenchon absorbera-t-il une partie des rares électeurs du défunt PS ? La REM sera-t-elle un mouvement suffisamment puissant pour former une réelle majorité le 17 juin ?

La droite nationale, devenue la droite patriotique, pourra-t-elle faire oublier la catastrophe d'un débat télévisé qui aura coûté cher, très cher au FN ?

Il va falloir beaucoup d'humilité à Marine Le Pen pour accepter d'accrocher à son wagon cette union des droites à laquelle elle n'était pas vraiment favorable lors du meeting de Béziers en octobre de l'an dernier. Cette union est pourtant la seule option pour donner vie à une droite-droite, à la droite forte comme l'a surnommée le pape François. À la droite de conviction et des valeurs françaises que beaucoup d'entre nous défendons dans ces colonnes.

Les quatre semaines à venir, sous présidence Macron et avec ce gouvernement sans doute provisoire d'Édouard Philippe, promettent d'être chaudes.

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Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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