L’UNEF change de présidente mais pas ses délires
3 minutes de lecture
Changement de dirigeant au sein du syndicat étudiant d’extrême gauche. Imane Ouelhadj va donc succéder à Mélanie Luce à la tête de l’UNEF, ce vendredi. La nouvelle présidente reprend les rênes après une année mouvementée. En février 2021, une polémique éclate à Sciences Po Grenoble après que deux professeurs ont été accusés d’islamophobie par des étudiants de l’Union syndicale Sciences Po Grenoble (une scission de l’UNEF). Quelques mois auparavant avait eu lieu l'assassinat de Samuel Paty. Un contexte explosif qui explique les nombreuses réactions d'alors.
Un mois plus tard, une nouvelle affaire éclate. Les lecteurs de Boulevard Voltaire se souviennent de cette interview musclée menée par Sonia Mabrouk face à Mélanie Luce, avouant du bout des lèvres que des réunions en non-mixité (excluant toute personne avec la peau blanche) étaient organisées pour permettre « aux personnes touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu’elles subissent ». Si accueillir des personnes blanches dans certaines de leurs réunions semble compliqué, l'alliance avec une organisation proche des Frères musulmans semble ne poser aucun problème à l'UNEF : elle décide de faire liste commune, lors des élections à l’université Lyon 3, avec les Étudiants musulmans de France (EMF) .
➡️"L'Unef est toujours universaliste" clame Mélanie Luce, sur Europe 1.
Seul hic. Dans la même interview, elle assume les réunions "en non mixité" et elle se présente comme "racisée". Et on parle pas de propos racistes de certains de ses membres.
Quel naufrage. https://t.co/yCFSb5vfbN
— Lucas Jakubowicz (@lucas_jaku) March 17, 2021
Il fut une époque où l'UNEF voyait passer dans ses rangs tous les futurs cadres du Parti socialiste. François Hollande, Jean-Christophe Cambadélis ou encore Manuel Valls ont traîné leurs guêtres au syndicat étudiant. Voyant se multiplier les déclarations saugrenues de l’UNEF, le parti à la rose a réagi. « Nous désapprouvons les assignations identitaires et toute forme d’essentialisation », écrivait le PS dans une résolution du Bureau national adoptée le mardi 23 mars 2021.
En quelques années s'est imposé un changement de ligne politique au sein de l’UNEF entre une gauche républicaine et une autre devenue woke et islamo-gauchiste. Est-ce cette nouvelle tendance que compte incarner la nouvelle présidente Imane Ouelhadj ? La jeune femme de 23 ans met en avant un discours d’égalité contre les discriminations et la sélection à l’université : « Mon petit frère était en terminale lors de la première phase de Parcoursup, dans un lycée de banlieue parisienne. Je me suis rendu compte que dans sa classe, personne n’avait eu d’affectation dans Parcoursup. Des jeunes issus des quartiers populaires qui voulaient entrer dans l’enseignement supérieur voyaient leur rêve déconstruit par une sélection pas seulement sur les notes mais aussi sur le lycée d’origine », raconte-t-elle à Marianne. En filigrane dans sa déclaration, ce fameux supposé racisme systémique présent en France. Imane Ouelhadj dit s’inscrire « dans la même ligne » que Mélanie Luce, ce qui n’est pas rassurant.
La nouvelle présidente de l’UNEF a assuré au quotidien La Croix poursuivre les combats sociétaux, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et la reconnaissance des différentes identités de genre. Un programme qui donne envie. Elle promet de tout faire pour que des toilettes neutres voient le jour dans les universités. Pour que chacun ait le droit à sa petite revendication, Imane Ouelhadj souhaite que les personnes trans reçoivent leur diplôme en deux versions, l’une mentionnant le prénom d’usage, avant même que le changement d’état civil ne soit officiellement entériné. L’UNEF essaye tant bien que mal de retrouver son influence d’antan. Depuis les élections du CROUS en 2016, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) est devenue la première organisation étudiante, reléguant l’UNEF au second rang.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
20 commentaires
Pas de dissolution en vue ?
Les cadres du PS sont passés par l’UNEF (avec quelques petits scandales).
Les cadres du PS ont dirigé la France, et on voit où nous en sommes.
On voit où en est l’UNEF …
Espérons qu’ils ne dirigerons jamais la France.